Walid Barsali, Président de la French Tech Warsaw : l’IA, le tournant à ne pas rater

Walid Barsali, Président de la French Tech Warsaw : l’IA, le tournant à ne pas rater

Rendez-vous au Cambridge Innovation Center CIC pour « Ready, Set, AI ! »

 

La conférence « Ready, Set, AI ! » s’est penchée sur les applications concrètes de l’intelligence artificielle et sur son potentiel révolutionnaire. L’IA est une plateforme unique pour envisager et créer une nouvelle ère numérique, au même titre que l’ont été en leur temps, l’invention de l’imprimerie ou l’avènement d’Internet. Un sacré challenge à relever pour les conférenciers de la soirée « Ready, Set, AI ! » : d’une part, montrer les applications concrètes de l’implémentation de l’IA dans leurs entreprises et, d’autre part, explorer des solutions efficaces, innovantes et concurrentielles. La soirée s’est prolongée dans la bonne humeur au sommet du bâtiment, plus haut rooftop d’Europe offrant une vue époustouflante et unique de Varsovie.

 

 

Moment de réseautage,  « Ready, Set, AI ! » – Photo French Tech 2024

 

Lepetitjournal.com Varsovie : Quel est votre bilan de l’évènement « Ready, Set, AI ! » , qui s’est tenu fin mars ?

 

Walid Barsali : C’est dans ma nature d’entrepreneur de ne pas être satisfait de moi. Par contre, je suis extrêmement satisfait du nombre de personnes qui sont venues : plus de 450 ! Il ne faut pas oublier qu’à la French Tech Warsaw, nous sommes un peu les « Petits Poucet » de la Team France, étant donné que nous avons fait irruption dans ce champ institutionnel il y a seulement un an. On représente le 4e plus gros évènement du Cambridge Innovation Center (CIC) à Varsovie, qui est le plus gros centre d’évènements «Tech et start-up » de la capitale polonaise, que les 3 premiers, ce sont des Christmas Party

Je suis satisfait que l’évènement ait intéressé tant pour l’angle business, avec l’aspect pratique des Workshops, mais également pour faire du networking ainsi que le côté festif avec l’after party. Mais bien sûr, on est déjà en train de penser à la suite ! 

Notre évènement, Ready, Set, AI ! a exploré les applications concrètes de l’IA et son potentiel révolutionnaire. Technologiquement parlant, on a eu trois révolutions : industrielle, l’Internet au début des années 2000 et maintenant, on assiste à la révolution de l’IA. C’est donc un sujet dont on entend beaucoup parler, mais à juste titre. 

Par exemple, quand la lumière et les ampoules ont été inventées, l’intérêt médiatique suscité par ces inventions était aussi très important. Et c’est normal, car c’est un changement générationnel ! Et en disant cela, je n’en rajoute pas ! 

 

 

French Tech Warsaw 2024 AI conférence
Workshop, « Ready, Set, IA ! » – Photo French Tech 2024

 

C’est vrai que l’avènement de « la fée électricité », dans chaque maison française, en 1905 a été une sacrée révolution ! Quelles peuvent être les conséquences de la révolution de l’IA ? 

 

La révolution de l’IA va mettre à mal un grand nombre d’emplois, en changer complètement d’autres, mais également chambouler notre manière de travailler et notre rapport au travail. Le plus important pour moi, dans l’organisation des conférences à la French Tech, c’est d’apporter un nouvel angle à ces constats, en donnant aux entrepreneurs présents des clés pour maîtriser ces outils.

 

L’IA, ce n’est pas un sujet redondant quand on explique, concrètement, comment s’y atteler. En effet, rater le coche de l’IA serait  un retard très dur à rattraper pour les entrepreneurs. C’était l’objectif de cet évènement French Tech de montrer ces aspects de l’IA.

 

Parmi les ateliers, est-ce qu’il y en a un qui a vraiment marqué les participants ? 

 

Je dirais que le panel le plus pratico-pratique est celui de Marta Subko, fondatrice, et CEO [Chief Executive Officer, Directrice générale] de Subko & Co et Kasia Bauer, développeur en Python [un programme informatique pour développer des logiciels], dans la même entreprise dont le but était d’amener de nouvelles potentialités de l’IA pour aider les entreprises à tester leurs idées beaucoup plus facilement. Dans cet atelier, on a pu vraiment observer l’impact exponentiel de l’IA quand elle est maîtrisée : elle peut permettre d’enlever le lead time (délai de livraison) du test du projet qui peut prendre jusqu’à 6 mois et le réduire à seulement 1 mois. Avec ces outils de l’IA, on est en train de réaliser des gains de temps considérables pour le développement de projets, avec des outils qui n’existaient pas il y a 3 ou 6 mois ! En si peu de temps, ils font partie intégrante de la façon dont on fait du business : le temps d’adaptation nécessaire à ces outils a complètement disparu, ils peuvent être tout de suite utilisés. Ce projet m’a vraiment impressionné !

 

 

Workshop, Ready, Set, IA
Workshop, « Ready, Set, IA ! » – Photo French Tech 2024

 

Est-ce que la place de l’IA en Pologne est concurrentielle par rapport à d’autres pays ?

 

La Pologne est bien classée lorsque l’on parle de savoir-faire, de skills [compétences]. Dans ce domaine, elle n’a rien à envier à d’autres pays en Europe. Par exemple, il y a un Polonais qui est co-fondateur d’Open IA. Il y a également ElevenLabs, une startup, fondée par Piotr Dąbkowski (CTO); Mateusz Staniszewski (CEO), qui est devenue une licorne, c’est-à-dire que sa valeur a dépassé le milliard de dollars – exactement 820 millions d’euros dans son cas. Cependant, pour qu’il y ait une vraie domination au niveau de l’IA en termes de business, il a besoin d’un franc soutien financier. 

 

C’est crucial pour permettre à l’entreprise d’obtenir un positionnement stratégique sur le marché, car dans le monde du business, ce n’est pas toujours le meilleur produit qui gagne les plus grandes parts du marché. Ce n’est pas uniquement une question d’ingénieurs, de systèmes, de produits, mais aussi la capacité de financement et de déploiement du projet.

 

French Tech Warsaw 2024 AI conférence
Workshop, « Ready, Set, IA ! » – Photo French Tech 2024

 

De quoi la Pologne a-t-elle besoin pour se hisser au rang des meilleurs mondiaux ?

 

La vision internationale des entrepreneurs pour leur projet compte également énormément. Il faut des fondateurs qui aient une vision au moins européenne, et pas juste polonaise. C’est la malédiction polonaise : le pays est doté d’un dynamique marché intérieur de 40 millions d’habitants, le plus grand d’Europe centrale, avec des infrastructures performantes et un haut niveau de pénétration en termes de technologies au sein de la population. Cela a pour conséquence que les fondateurs de startup, arrivés à un certain niveau de scalabilité [NDLR la faculté du produit à s’adapter aux fluctuations de la demande en conservant ses fonctionnalités initiales] pour leur entreprise, renoncent à un effort financier et une prise de risque pour le développement de leur projet hors des frontières polonaises. Il y a une tendance, assez naturelle, à considérer le marché national polonais comme suffisant. 

 

C’est cette équation qui doit être résolue pour que la Pologne devienne un fer de lance de l’IA en Europe et puisse être au niveau potentiel du développement de l’IA en France, actuellement leader de l’IA à l’échelle européenne. 

 

Cependant, pour cela, il est nécessaire que les fondateurs d’entreprises soient dans une optique de domination. Le terme de « domination » peut paraître mauvais, mais c’est le reflet d’une réalité : si le fondateur n’a pas cette vision-là de son aventure entrepreneuriale, c’est très compliqué ensuite d’amener le projet vers des marchés externes et une scalabilité européenne ou même globale.

 

 

French Tech Warsaw 2024 AI conférence
Workshop, « Ready, Set, IA ! » – Photo French Tech 2024

 

Quelle est la place de la France sur ce marché ? 

 

L’initiative French Tech, par le biais du réseau French Tech, est un support pour que l’IA française se développe à grande échelle. On le voit dans les projets réalisés les deux dernières années. Que ce soit Dataiku qui lève quasiment  800 millions de dollars (environ 750 millions d’euros), Shift Technology avec 540 millions de dollars (environ 500 millions d’euros), ou encore Mistral AI avec 490 millions d’euros, ça montre la capacité de ces entreprises à lever des fonds pour se déployer sur d’autres marchés que la France.

 

Ce dynamisme français est primordial, car pendant longtemps, le pays s’est reposé sur son aura historique de grande puissance à l’échelle européenne et mondiale, et avec la mondialisation actuelle, ce n’est plus une stratégie porteuse. La France a compris qu’aujourd’hui, la technologie est le secteur le plus porteur de l’économie mondiale. Cette compréhension a permis à la France d’être leader en termes d’investissement tech en Europe, devant l’Allemagne !  

 

Cela montre vraiment la prise de conscience au niveau institutionnelle pour permettre à l’Hexagone de remporter le leadership européen dans le domaine tech et IA. La France est leader européen, incontestablement, mais il y a bien sûr des bastions, c’est-à-dire des plus petits pays qui vont avoir une ou deux entreprises en position de leadership dans certains domaines de l’IA. 

 

Lesquels, par exemple ?

 

L’exemple par excellence, c’est l’Estonie qui a développé Skype : un tout petit pays qui avait pourtant une entreprise leader mondiale. Ainsi, on peut avoir des entreprises de pays d’Europe centrale leader dans l’IA et de la tech. Cependant, la plupart du temps, les plus gros marchés remportent la plus grosse part des skills [compétences] et ensuite des investissements qui sont disponibles sur le marché. S’il faut proposer un classement, la France est en tête, suivie de l’Allemagne, puis la Pologne ensuite, en tête pour l’Europe centrale. En Roumanie, il y a un haut niveau de skills [compétences], mais le manque d’infrastructures et de financements est patent : le développement de l’IA n’est pas la priorité. Je le sais, parce que je l’ai constaté lorsque j’ai vécu dans le pays ; l’accent est mis sur les infrastructures, pour développer la scalabilité, afin de déployer de grandes boîtes d’IA. 

 

L’IA ne va pas devenir une priorité actuellement : elle fait déjà partie de l’économie, il ne va pas être possible de développer des marchés sans.

 

French Tech Warsaw 2024 AI conférence
Walid Barsali et Laurent Uhres, « Ready, Set, IA ! » – Photo French Tech 2024

 

Avant l’invasion de l’Ukraine, le 24 février 2022, par la Russie de Vladimir Poutine, le Bélarus et l’Ukraine avaient-elles aussi ces fameuses skills ?

 

Je connais bien le marché et la mentalité ukrainienne : mon associé est ukrainien et il a également fondé son entreprise de développement en Ukraine il y a une vingtaine d’années. 

 

La Pologne a beaucoup développé son secteur tech, notamment du fait que les coûts, et particulièrement le salaire des développeurs, étaient plus avantageux qu’aux États-Unis, en France ou en Allemagne. Et lorsque la Pologne est devenue trop chère, c’est en Ukraine que les fonctions de développement se sont délocalisées. Ce processus était également à l’œuvre en Roumanie, mais c’est en Ukraine que c’était le plus visible.

 

L’Ukraine avait vraiment ce niveau de boîte à outils de la tech européenne, et à un coût beaucoup moins élevé, plus cost effective [avec un meilleur rapport coût-efficacité]. Avant la guerre, l’Ukraine n’était pas encore un bastion du développement entrepreneurial européen. Après le déclenchement de l’invasion, ces talents qui travaillent dans des software houses [entreprises d’édition de logiciels] et qui créaient des produits pour l’Europe de l’Ouest se sont, pour la plupart, retrouvés en Europe de l’ouest ou en Pologne. Ils ont alors commencé à travailler sur leurs propres projets. On constate que dans des équipes tech polonaises et dans des projets qui sont financés par des entreprises polonaises, il y a énormément d’Ukrainiens, en tant que co-fondateur, mais également en temps que CEO ! Et ça, c’est notamment du fait de la géopolitique actuelle : l’un des principaux problèmes de la tech ukrainienne. Et ce challenge-là, on peut le retrouver à un moindre niveau en Roumanie. 

 

Ce qui manquait à l’Ukraine avant la guerre, c’étaient notamment des infrastructures performantes et une régulation efficace du marché. Je pense que les Ukrainiens  faisaient un très bon business en étant la boîte à outils européenne en termes de développement, mais ils ne se projettent pas encore dans de grands projets à l’échelle globale. Néanmoins, avec les bouleversements entraînés par l’invasion du pays et notamment l’exil d’une partie de la population à l’étranger, de nombreux développeurs veulent avoir une autre trajectoire de carrière que celles offertes par les boîtes américaines ou françaises.

 

L’exemple de Skype qui a été créé au Luxembourg par une équipe suédoise, danoise et estonienne est un ancêtre de ce qu’on peut réaliser grâce à l’IA ?

 

Si on prend l’exemple de Skype, c’est typique des outils qui étaient développés avant l’IA. C’étaient des outils de productivité : pour se connecter plus rapidement, faire du business instantanément avec l’autre bout du monde, et ce, gratuitement. 

Ces outils fonctionnent toujours avec un input [une saisie, une donnée rentrée par la main humaine], une amélioration, une impulsion humaine pour que ces outils soient de plus en plus productifs et impactant.

Aujourd’hui, c’est totalement différent, car l’IA est en mesure d’apprendre elle-même les besoins dont les futurs utilisateurs et entrepreneurs vont faire face, d’améliorer leurs performances, basées sur la data, en exerçant un contrôle basé sur ces données. 

Et c’est encore plus évolué qu’avec ChatGPT, qui nécessite encore un contrôle humain. Avec le premier modèle, il y avait encore, on peut dire, du racisme, dans la façon de traiter l’information, car celle-ci pouvait être basée sur de la mauvaise data.

La spécificité de ces nouveaux modèles d’IA réside dans le fait qu’une fois l’outil lancé, le contrôle humain est superflu. C’est arrivé à un tel niveau qu’il y a un remplacement de l’humain par l’outil lui-même ! L’outil peut s’améliorer et cela, c’est la grosse spécificité par rapport aux précédentes technologies. Si ce processus est mis en place avec un domaine de données constant, pour l’amélioration dans le secteur où elle s’applique, l’humain n’est plus vraiment nécessaire pour la performance des tâches. Et c’est aux entreprises de s’adapter, de s’insérer dans ce nouveau schéma technologique de travail. 

 

Il ne faut pas en avoir peur, car c’est comme Facebook par exemple : une fois lancé, le retour en arrière n’est pas possible.

 

French Tech Warsaw 2024 AI conférence Walid Barsaoui
Walid Barsali introduit les workshops « Ready, Set, IA ! » – Photo French Tech 2024

 

Historiquement, l’IA prenait ses informations sur une période donnée. Maintenant, cela va de plus en plus loin. Y a t-il des mises à jour heure par heure, minute par minute, voire seconde par seconde ?

 

Le premier ChatGPT, traitait de données les plus anciennes possibles disponibles, jusqu’à janvier 2022. ChatGPT apprenait sur toute cette période. Ensuite, les nouveaux modèles sont ouverts sur le Net. Bien sûr, ils demandent un très grand niveau de prudence pour comprendre à quel genre de données ils ont accès. Ils tirent toujours leurs informations d’Internet, sur lequel circule le meilleur comme le pire. C’est une machine qui apprend avec de la data notre façon de parler, de faire, notre façon de traiter tel ou tel sujet, et cela peut avoir un fort impact négatif.

Tout le travail, toute la difficulté réside donc dans le cadrage du modèle sur des données que l’on considère « propres »,valorisantes pour le système. Les restrictions que l’on observait sur les anciens modèles n’existent plus vraiment : une mise à jour peut être faite en une seconde et un humain ne peut pas rivaliser.  

 

Revenons à la French Tech, quand a-t-elle été créée et quelles sont ses missions ?

 

La French Tech été créée il y a 10 ans, en 2013, et c’était en fait, une initiative qui a été lancée par Fleur Pellerin [NDLR : ministre délégué aux PME, à l’Innovation et à l’Économie numérique dans les deux gouvernements Jean-Marc Ayrault du 16 mai 2012 au 2 avril 2014].

La French Tech naît du besoin d’un nouvel outil pour impulser une nouvelle dynamique à l’entrepreneuriat, car c’est ce qui fait vivre l’économie. L’entrepreneuriat c’est très large : de l’ouverture d’un magasin de vêtements à celle d’un cabinet d’avocat, et le secteur de la tech est aujourd’hui celui avec les plus grandes perspectives d’avenir.

Nous l’avons constaté : il n’y avait pas de supports pour les entrepreneurs locaux et un manque patent d’informations. Les conditions entrepreneuriales, comme fiscales, et même les programmes d’entrepreneuriat étaient conçus de l’institution vers le marché. 

 

Cela ne pouvait pas marcher, car les concepteurs de ces programmes ne sont pas des entrepreneurs, ils sont issus de l’administration et n’ont pas forcément eu d’expérience entrepreneuriale avant. La French Tech est alors créée pour donner du pouvoir aux entrepreneurs locaux, au niveau des régions.

 

On a commencé par créer des communautés d’abord en France, dans les régions, qui sont gérées par des entrepreneurs, sur la base du volontariat. Leur mission : faire les connecteurs ! « Alors, qui a besoin de quoi ? Comment ? ».

On oriente les entrepreneurs, on les dirige vers les personnes dont ils pensent avoir besoin.

 

Cependant, on ne résout pas le problème pour eux : notre rôle est uniquement de leur donner les clés. Ensuite, c’est à eux, en temps qu’entrepreneur, de trouver des solutions, car c’est la base du métier d’entrepreneur.

 

La French Tech s’est aujourd’hui développée dans le monde entier…

 

Aujourd’hui, c’est plus d’une soixantaine de French Tech à travers le monde [ NDLR : 67] gérées par plus de 5.000 entrepreneurs, qui sont localisées dans plus de 50 pays différents. Il y a même des pays qui ont deux French Tech, comme c’est le cas en Pologne par exemple, avec la French Tech Warsaw et la French Tech Krakow, gérée par Romain Rebour. La French Tech Varsovie a été lancée et labellisée l’an dernier, en 2023.

 

La French Tech, c’est aussi un label qui est géré par l’État français ! En tant que French Tech, nos activités ainsi que l’impact qu’on a sur le marché sont checkés, notamment par  plusieurs ministères pour s’assurer de la complémentarité avec les institutions locales. En temps que French Tech, on est automatiquement intégré à la Team France, qui regroupe notamment Business France, la chambre de Commerce, le service économique des Ambassades.  

 

Mais la French Tech, ce n’est pas un lobby pour la France ! Il y a beaucoup de personnes qui disent  : « vous êtes là pour promouvoir le marché français ». Mais c’est faux ! On est des entrepreneurs polonais. Moi je suis un entrepreneur polonais, même si je m’appelle Walid. Mon job, c’est de faire en sorte que le réseau d’entreprises crée de la valeur ajoutée pour le marché local. Et pour cela, le réseau French Tech est primordial ! Mon job, ce n’est pas de diriger un entrepreneur étranger vers la France, c’est de le / la diriger vers l’endroit qu’il pense être bénéfique pour lui, et ce, peu importe le pays auquel il souhaite avoir accès ! Je regarde dans ma map : « On a une French Tech là !  Cela signifie que j’ai un accès direct à l’entrepreneuriat local ». Je vais les mettre en contact grâce au réseau French Tech :  j’ai accès à tous ces talents et tous ces entrepreneurs qui ont réussi, avec d’énormes listes de contacts. Un coup de fil ou un email suffisent. Comprendre cela, c’est changer sa perspective sur la French Tech : c’est un outil puissant pour développer l’entrepreneuriat à travers le monde. Le réseau est global, même si à un moment, il passe par la France.

 

C’est impressionnant de regarder cette “map” et de s’imaginer : « J’ai 5 à 6.000 personnes, partout dans le monde, également entrepreneurs, que je peux atteindre en un claquement de doigts. Je n’avais jamais vu cela de ma vie. »

 

Et en Pologne, la French Tech, c’est à peu près combien de personnes ? 

 

En Pologne, il y a deux French Tech : le Board de Cracovie dont le président est Romain Rebour, compte 8 ou 9 personnes et nous, à la French Tech Warsaw, nous sommes également 8. La French Tech Pologne, c’est une fusion de nos 2 French Tech !

 

 

French Tech Pologne
Les équipes des French Tech Warsaw et Krakow,  – Photo :  French Tech 2024

 

 

Les 2 entités sont vraiment différentes, vous avez des directions différentes, ou c’est simplement le fait que ce soit 2 villes différentes ? 

 

Les French Tech et leurs communautés sont censées être régionales. À la French Tech Warsaw, le champ d’action se limite à la voïvodie de Mazowieckie et pour Cracovie, à celle de Małopolskie. Mais concrètement, lorsqu’il n’y a qu’une seule French Tech implantée dans un pays, cette French Tech a tendance à prendre tout le territoire du pays.

 

Nous travaillons main dans la main : la French Tech  Krakow était co-hôte de l’événement, ils avaient une salle à eux pour faire leurs ateliers. Nos deux French Tech ont besoin l’une de l’autre, parce que sans ce qu’a fait Romain Rebour et son équipe auparavant en mettant en place la French Tech Krakow, il aurait été difficile pour nous d’implanter la French Tech Warsaw. 

 

Pour organiser l’évènement, nous avons utilisé le concept qu’a créé la French Tech Krakow en 2023: French Tech Connect. Nous y avions participé en tant qu’invités. Nous avons alors pris le branding [l’image de marque] le concept de la French Tech Connect et nous l’avons mis en place à Varsovie. La French Tech Krakow était ainsi co-organisatrice à un certain niveau : ils nous ont aussi permis de diffuser notre communication auprès de nombreux participants potentiels en dehors de la région de Varsovie. 

 

 

Pour tout savoir sur la French Tech 

Un article initialement publié le 13/05/2024

 

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