Samedi dernier, s’est clôturée la 18e édition de la Coupe d’Asie des nations par une victoire du Qatar, pays hôte de la compétition, sur la Jordanie (3-1). À l’instar de la CAN, qui se déroulait au même moment, la grand-messe du football asiatique aura aussi été riche en surprises et en rebondissements.
Le Qatar double la mise
Qui aurait cru avant le 12 janvier dernier, jour du match d’ouverture de cette Coupe d’Asie, que le Qatar réussirait l’exploit de s’offrir un deuxième sacre consécutif, cinq ans après le premier de son histoire aux Émirats arabes unis. Les hommes de Tintín Márquez, le sélectionneur du Qatar, sont venus à bout de la Jordanie (3-1) en finale, au terme d’un match fermé et intense.
Le pays du golfe continue son ascension dans le panthéon du football asiatique. Avec ses deux titres, le Qatar rejoint ainsi la Corée du Sud, vainqueur des éditions 1956 et 1960, mais reste derrière l’Arabie saoudite (1984, 1988, 1996) et l’Iran (1968, 1972, 1976), titrés à trois reprises. Le Japon reste le pays en tête avec quatre trophées (1992, 2000, 2004, 2011) mais n’a cependant pas beaucoup brillé lors de cette édition.
Le Japon n’a pas brillé
Cette Coupe d’Asie sonne comme un rendez-vous manqué pour le Japon. Véritable rouleau compresseur depuis juin, et la victoire contre le Salvador (6-0), le Japon restait invaincu sur le plan international, avec une belle série de dix victoires avant le tournoi. Disposant d’un effectif de haute qualité, Hajime Moriyasu, le sélectionneur japonais, pouvait partir pour le Qatar avec un certain statut de favori.
Mais loin d’être brillant, le Japon n’a pas vraiment convaincu durant la compétition. Les « Samurais Blues » ont chuté dès leur deuxième match de poule contre l’Irak (2-1). Ils ont réussi, non sans mal, à corriger le tir sur leur dernier match de poule contre l’Indonésie (3-1), puis contre le Bahreïn en huitièmes de finale (3-1), avant de chuter samedi 3 février dernier contre l’Iran en quarts de finale (2-1).
Artisan de cet échec, Hajime Moriyasu n’a pas été épargné par la presse japonaise. Critiqué pour ses choix tactiques, il a aussi été blâmé pour son manque de consignes lors des matches, laissant bien souvent les Nippons en « autogestion ». L’élimination du Japon dès les quarts de finale de la compétition a finalement été une fin prévisible pour une équipe qui n’a jamais été à la hauteur de son statut de favori.
La Jordanie, le brillant outsider
Menée par son attaquant emblématique, Mousa Al-Tamari, la Jordanie peut être fière de son parcours. Finaliste de la compétition pour la première fois de son histoire, la sélection jordanienne aura su déjouer les pronostics. Le pays n’était alors jamais allé plus loin que les quarts de finale dans le tournoi (2004, 2011).
Les Nashama (Les Courageux) avaient vaincu l’Irak (3-2), le Tadjikistan (1-0) puis la Corée du Sud (2-0) pour se hisser en finale. Une épopée qui ne s’est donc pas conclue par un titre héroïque pour les Jordaniens.
Le Tadjikistan, le petit poucet qu’on n’attendait pas
Pour sa première participation à la compétition continentale, le Tadjikistan a marqué les esprits. Déjà grâce à sa phase de poules, plus que convaincante. Les hommes de Petar Segrt, le sélectionneur tadjik, avaient réussi à se hisser à la deuxième place du groupe A avec 4 points, juste derrière le Qatar.
En huitièmes de finale, le Tadjikistan a ensuite réussi à renverser les Émirats arabes unis (1-1, 5-3 aux t.a.b.), demi-finaliste de la dernière édition du tournoi, avant d’être défait par la Jordanie en quarts de finale (1-0) . Petar Segrt, heureux du parcours de son équipe, expliquait avant la rencontre « qu’arriver en quarts de finale, c’était déjà remporter la compétition ». Un parcours sérieux et honorable pour cette petite nation d’Asie Centrale.
Des audiences records
La compétition a aussi été un succès hors des terrains. La Coupe d’Asie a bénéficié pour la première fois d’une couverture médiatique véritablement mondiale tout au long de la compétition, avec une diffusion dans 160 territoires.
Les audiences télévisées ont ainsi augmenté de 14 % par rapport à l’édition 2019, notamment grâce à une plus grande diffusion en clair dans certains pays. C’est au total plus de 120 chaînes de télévision qui ont diffusé la compétition dans le monde. En France et dans de nombreux pays d’Europe, le tournoi a été diffusé en direct et gratuitement sur la chaîne YouTube de la confédération asiatique de football (AFC).
86 492
Plus de 86 000 spectateurs ont assisté à la finale de la Coupe d’Asie entre le Qatar et la Jordanie au stade du Lusail, construit pour la Coupe du Monde 2022 près de Doha.
Malgré son élimination dès la phase de groupes, le Vietnam a par exemple été l’un des marchés les plus performants, avec plus de 200 millions de téléspectateurs au total. Cela représente une augmentation de 84 % des audiences télévisées par rapport à 2019. Des audiences records qui laissent percevoir un bel avenir pour le football asiatique.