L’obstacle de l’éloignement étant levé, les membres d’ITER décidaient à l’unanimité, le 28 juin 2005, de construire ITER sur le territoire de la commune de Saint-Paul-lez-Durance, en lisière du site CEA de Cadarache.
Financés par l’État (38 millions) et le département des Bouches-du-Rhône (72 millions), les travaux ont été initiés en 2009 et finalisés trois ans plus tard. Entre le village de Berre, où accostent les barges après avoir traversé l’Étang, et le site d’ITER, 35 kilomètres de route ont été élargis ou rectifiés, 26 ponts renforcés ou reconstruits, 19 giratoires aménagés et des dizaines de kilomètres de réseaux déplacés ou enterrés.
Aux mois de septembre 2013 et avril 2014, deux convois-test de 800 tonnes démontraient la fiabilité de l’Itinéraire et la robustesse de sa logistique — aux centaines de « charges hautement exceptionnelles » attendues sur le chantier, la voie était désormais ouverte.
Depuis que la première de ces charges a été livrée le 14 janvier 2014, une soixantaine de convois « hautement exceptionnels » ont transité par l’Itinéraire. Pour limiter leur impact sur les populations riveraines, les convois ne circulent que la nuit, hors week-ends et vacances scolaires.
Le passage d’un convoi au travers des 16 communes qui jalonnent l’Itinéraire offre un spectacle saisissant : la plateforme de transport et ses 342 roues, propulsée par deux « power packs » de 1 000 chevaux chacun ; la vingtaine de véhicules qui l’accompagnent ; la centaine de personnes mobilisée dont le groupement de gendarmerie qui assure la sécurité et gère le trafic routier en amont comme en aval…
Pour ITER, l’Itinéraire est l’artère vitale, la « voie sacrée » qui relie le chantier à ses fournisseurs. C’est grâce à lui que le programme de recherche le plus ambitieux au monde a pu voir le jour et s’enraciner en Provence.