Bernard Pascassio a réussi son pari de faire renaître le Championnat de France professionnel depuis trois ans. Le Golf du Médoc n’est pas indifférent à cette réussite.
N.C., au Pian-Médoc
Pour la troisième année de suite, et ce, après dix ans d’absence, le Championnat de France professionnel s’est installé au Golf du Médoc. Plusieurs membres du DP World Tour ont fait le déplacement dans le département du vin, dont Antoine Rozner et Julien Guerrier.
« On a de la chance avec le temps car la semaine dernière, on n’aurait pas pu jouer. Les jardiniers ont fait un travail remarquable, respire Bernard Pascassio, promoteur de l’épreuve. C’est difficile de réunir les professionnels car ils ont des calendriers très chargés. J’apprécie énormément qu’un joueur comme Jeong weon Ko soit venu alors qu’il était en Inde le week-end dernier. Il y a une très belle participation, une très bonne ambiance et on est très heureux d’être ici. »
On n’achète pas un événement, il faut le créer
Partis de rien en 2022, Bernard Pascassio et son équipe de Kalika Conseil ont réussi en trois ans à faire de cette semaine un rendez-vous important, même pour les meilleurs Français. Car les 250 000 € de dotation sont dans les standards d’un tournoi du Challenge Tour, et donc assez loin de ceux de l’élite européenne.
« Mon objectif, c’est d’en faire vraiment un événement incontournable, poursuit le Basque. On n’achète pas un événement, il faut le créer et il faut que les pros français aient envie d’être Champion de France. Mon objectif, c’est de monter en puissance. Si je peux doubler ou tripler la dotation, je le ferai. Car c’est aussi donner une chance à des jeunes, leur donner l’opportunité d’une part de s’améliorer, puis aussi leur donner les moyens financiers pour le reste de l’année. »
En effet, les membres des circuits satellites se battent habituellement pour des dotations comprises entre 30 000 € et 45 000 €. Et contrairement à ces circuits, pour un droit d’entrée équivalent (350€ pour le Championnat de France), les joueurs ont cette semaine l’hébergement directement à l’hôtel du golf et tous les repas.
« C’était formidable de les voir tous autour du méchoui vendredi soir, poursuit l’homme âgé de 76 ans. Ça fait partie de l’ambiance, c’est important d’être tous ensemble, c’est chaleureux et ça crée une certaine émulation entre les joueurs. »
Une météo capricieuse
Qui dit grand événement dit souvent grand parcours. Le Golf du Médoc contribue tout aussi à la réussite de ce Championnat de France. Pourtant, les conditions climatiques n’ont pas été à l’avantage du resort situé au Pian-Médoc, à 20 kilomètres du centre de Bordeaux.
« On a eu un an et demi de pluie en l’espace de trois mois cet hiver, se remémore Vincent Paris, le Directeur Général du Resort. Donc évidemment on était très inquiet il y a encore un mois sur la possibilité de préparer ce parcours dans les meilleures conditions. Il y a eu une bonne fenêtre il y a dix jours, mais le week-end dernier était très compliqué. Je félicite l’équipe terrain, elle a une belle expérience dans l’organisation des tournois. »
Un parcours de championnat
Il est vrai que depuis sa création à la fin des années 80, notamment sous l’impulsion de Bernard Pascassio lui-même, le parcours a reçu de grands joueurs. Il a notamment accueilli l’Open de France en 1999, la version féminine entre 2018 et 2020. Une identité sportive aujourd’hui très bien incarnée par Matthieu Pavon, enfant du club.
Le nom du Golf du Médoc a même circulé pour recevoir de nouveau l’Open de France masculin le temps des travaux du Golf National avant que le Golf de Saint-Nom-la-Bretèche soit finalement choisi. Les meilleurs clubs français s’affronteront pour la Gounouilhou (22-26 mai) avant que la Coupe d’Europe des Clubs messieurs vienne du 24 au 26 octobre.
« C’est dans notre ADN. Quasiment depuis 30 ans, on reçoit un tournoi du circuit professionnel chaque année, mais également des épreuves amateurs, souligne celui passé par Ilbarritz. Faut surtout continuer là-dedans. On gère un golf, le personnel s’occupe de golf, mais le golf c’est du sport. Le sport, évidemment, ça passe par des grands événements, des grands tournois, accueillir du public, chercher des partenaires, essayer de valoriser ce sport de manière importante. »
2024 s’annonce plutôt positif
Le Golf du Médoc peut accueillir des grands événements car il a les infrastructures pour. Au-delà d’un deuxième parcours et d’un centre d’entraînement complet, le complexe dispose d’un hôtel à la hauteur des lieux avec son spa.
« Le Resort se porte bien, on est encore sur des années de reprise post Covid, toute la partie hospitalité, hôtellerie, restauration, tourisme international a pris un coup en 2020 et 2021, résume le Directeur. 2024 s’annonce plutôt positif, on a pas mal de business autour des Jeux olympiques aussi, une équipe américaine va venir en camp de base. C’est passionnant tant dans les événements golfiques qu’avec la reprise du tourisme. »
©Nathan Cardet/Golf Planète