By La décision de se séparer de Patrick Vieira, choix personnel de Marc Keller l’été dernier, laisse place à un vide sur le banc, qui devra être comblé rapidement. Les décideurs en sont conscients et ils espèrent annoncer son successeur « dans les prochains jours ». L’objectif est que les joueurs, actuellement en vacances, reprennent lundi avec leur nouvel entraîneur même si on souligne au club que « le staff en place peut parfaitement gérer ».
Le profil visé est connu : un technicien anglais, jeune, formateur et aligné avec la politique globale de BlueCo, notamment incarnée par les deux directeurs sportifs Paul Winstanley et Laurence Stewart, qui font également partie du conseil d’administration de Strasbourg. Des critères qui sont remplis par Joe Edwards (37 ans), qui a fait ses classes chez les jeunes de Chelsea puis comme assistant de Frank Lampard et de Thomas Tuchel. Il est libre après un court passage à Millwall, pensionnaire de Championship, de novembre à février dernier (17 matches en tout). Libre depuis son départ de Manchester City, Brian Barry-Murphy (45 ans) remplit aussi ces conditions.
Tirer profit de la crise due aux droits télé
Le futur entraîneur serait donc le visage de la phase 2 du projet BlueCo, enclenchée plus tôt que prévu. « On voulait donner une direction différente au niveau du coach, explique-t-on du côté du propriétaire. On s’est demandé comment on voulait que le Racing soit dans trois ou quatre ans au niveau de la philosophie de jeu. On veut de la possession, du contrôle, du spectacle offensif. Ce qu’a fait Paulo Fonseca avec Lille nous parle beaucoup. » Une référence qui peut prêter à faire sourire puisque les deux effectifs sont loin d’être comparables, notamment dans leur composition.
Dans tous les cas, BlueCo apparaît plus motivé que jamais. Alors que le football français est en crise à la suite du fiasco des droits télé, qui va largement grever la part touchée par le RCSA, le consortium américain veut en profiter pour tout renverser en investissant massivement, de manière presque paradoxale. « Cela a gonflé nos ambitions. Ce n’était pas forcément le plan mais on va accélérer plus tôt que prévu, assure un de ses dirigeants. On veut doubler notre investissement parce qu’on pense que cela va nous donner un énorme avantage. Notre analyse, c’est que terminer dans le top 7 est vital vu la répartition des droits télé. On veut l’Europe au plus vite, quasiment chaque saison. Sans Europe, on est morts. »
Si les infrastructures coûtent cher, notamment la rénovation de la Meinau, c’est la construction de l’effectif qui intéresse les observateurs. « Strasbourg sera très actif sur le marché », assure BlueCo qui veut aussi investir de manière importante dans son staff, qui serait composé de six ou sept « spécialistes dans tous les domaines ».
Cinq joueurs encore attendus
Outre la cession temporaire du latéral gauche Caleb Wiley (19 ans) par Chelsea, cinq joueurs sont encore attendus, dont trois attaquants : « Il y aura des prêts en provenance de Chelsea, mais aussi d’autres clubs. Et des joueurs achetés directement par le Racing. » Pour le moment, seuls l’ailier colombien Oscar Perea (18 ans) et le milieu ivoirien Pape Diong (18 ans) ont été recrutés, contre un total de 6,7 M€.
Arrivé cet été, l’attaquant serbe Milos Lukovic (18 ans) avait été acheté dès le mois de janvier à l’IMT Belgrade pour 4,7 M€. Les joueurs à forte valeur de l’effectif, comme Ismaël Doukouré, qui a émis le souhait de partir, et Habib Diarra, ont été déclarés intransférables : « On veut que nos joueurs restent le plus longtemps possible. C’est ainsi que Strasbourg deviendra un top club. »
