. Seuls 57% des Français pensent que le changement climatique est réel et qu’il est principalement dû à l’activité humaine. Et ce n’est pas la seule « contre-vérité » trouvant de plus en plus d’adeptes. Théorie de la Terre plate, créationnisme, complotisme et astrologie ont le vent en poupe. Les raisons de cette tendance restent floues, même si une certaine responsabilité peut être attribuée à Internet et aux réseaux sociaux. Ces derniers permettent une propagation plus rapide et plus efficace des « fake news », aidée par diverses astuces, dont l’utilisation de l’intelligence artificielle, pour rendre les fausses informations plus convaincantes. Avec une exposition croissante à ce type de contenus et une baisse de la confiance dans les médias traditionnels, les Français sont des victimes faciles des « fake news », les tentatives de limitations de la circulation des fausses informations restant faibles et sporadiques. Alors que certains réseaux sociaux mènent de fortes politiques à l’encontre de la désinformation, notamment climatique, d’autres, à l’instar de X (ex-Twitter), laissent libre cours à la circulation des infox.
Le rôle des réseaux sociaux dans la désinformation
La majorité des Français suivent ce qui se passe dans l’actualité avec grand intérêt. Pour ce faire, ils se tournent de plus en plus vers des contenus en ligne, notamment vers les réseaux sociaux, si bien qu’en 2022, les Français étaient plus nombreux à consulter régulièrement Facebook que des sites de la presse écrite. A cette tendance s’ajoute la perte de confiance dans les médias. Près de 60% des Français pensaient en 2023 que les journalistes n’étaient pas indépendants face aux pressions de l’argent, des partis politiques et du pouvoir.
C’est néanmoins bien sur les réseaux sociaux que les Français ont le sentiment que les « fake news » sont les plus répandues. Pourtant, l’utilisation des réseaux sociaux pour suivre l’actualité explose, en particulier chez les jeunes, dont près de la moitié consultent Instagram au moins une fois par jour pour suivre l’actualité. Sur ces réseaux, les jeunes se tiennent informés en suivant des comptes de médias traditionnels, ainsi que des médias en ligne plus récents, comme HugoDécrypte. Cependant, de fausses informations circulent également sur ces réseaux, et sont placées au même rang que les informations issues d’un travail journalistique fiable, les rendant difficiles à repérer.
Mais qui est à l’origine de ces infox ? La majorité des Français accusent les particuliers, mais aussi les partis politiques d’opposition, les pays étrangers souhaitant interférer avec nos élections et les mouvements sociaux comme les gilets jaunes.
Ce qui est certain, c’est qu’il y a une corrélation entre l’adhésion à des « vérités alternatives » et le temps passé sur les réseaux sociaux. Ainsi, 29% des jeunes consultant TikTok plusieurs fois par jour pensent que l’assaut du Capitole aux États-Unis en 2021 a été mis en scène pour accuser les partisans de Donald Trump, contre seulement 19% des jeunes ne consultant jamais TikTok.
Les « fake news » les plus répandues
Les sujets des fake news les plus populaires sont divers et variés. Certaines fake news sont en lien direct avec des thématiques d’actualité, comme le Covid, la guerre en Ukraine ou les élections aux États-Unis, tandis que d’autres sont des affirmations allant à l’encontre de faits scientifiques prouvés, comme la théorie de la terre plate, la construction des pyramides égyptiennes par des extraterrestres, le créationnisme ou encore le climatoscepticisme. Un certain nombre de ces théories rencontrent un succès grandissant. En 2022, un jeune sur deux croyait que l’astrologie était une science, contre encore 43% en 1999.
De nombreux facteurs influencent les croyances des Français. En dehors des réseaux sociaux, on peut également citer les croyances religieuses. Contre seulement 12% des athées, 60% des croyants et religieux en France sont créationnistes, c’est-à-dire qu’ils croient que les êtres humains ne sont pas le fruit d’une longue évolution d’autres espèces comme les singes mais ont été créés par une force spirituelle, par exemple par Dieu.
La propagation de fausses informations a des conséquences néfastes sur notre société, selon les Français. Elle provoque des désaccords et des animosités entre différents groupes, entraîne la baisse de la confiance de la population dans les médias et les autorités publiques, influence les résultats des élections et peut même représenter une menace pour la démocratie en France.
Les mesures prises contre la désinformation
La liberté d’expression est l’une des libertés fondamentales entérinées dans notre Constitution. Toute mesure limitant cette liberté doit être précisément travaillée pour ne pas aboutir à de la censure. Le domaine est donc difficile à réguler pour les pouvoirs publics. Les autorités publiques françaises ont notamment adopté deux lois relatives à la lutte contre les fausses nouvelles en 2018 et ont créé en 2021 le Service de vigilance et protection contre les ingérences numériques étrangères (VIGINUM).
Mais il reste que s’agissant des réseaux sociaux, une importante responsabilité pèse sur chacune des plateformes, qui, selon les convictions de leur direction, limitent plus ou moins fortement la circulation de fake news. D’ailleurs, seulement un tiers des Français fait confiance aux plateformes pour s’assurer que leur contenu est factuel. En revanche, la majorité des Français sont favorables à une coupure temporaire des réseaux sociaux en temps de crise pour cesser la diffusion de fausses informations.
Les utilisateurs ont développé leurs propres techniques lorsqu’ils repèrent de fausses informations sur les réseaux sociaux. Le plus souvent, ils ignorent ou signalent le contenu, certains laissent un commentaire.
Encore faut-il être en mesure de reconnaître les contenus qui relaient de fausses informations. 70% des Français estiment déjà s’être fait avoir par une « fake news ». Les personnes plus diplômées semblent être plus à l’aise avec la détection des fake news. En 2022, plus de 80% des cadres supérieurs avaient le sentiment d’être bien armés pour les détecter, contre seulement 60% des employés et ouvriers. L’inaptitude de certains à détecter les fausses informations est dangereuse, d’autant plus que le repérage des « fake news » pourrait devenir de plus en plus difficile, notamment en raison du développement des intelligences artificielles, dont certaines permettent de générer des images et même des vidéos. Peut-être néanmoins, que l’IA pourrait aussi être utilisée au contraire pour détecter les « fake news » et ainsi aider à les combattre./.
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