Tensions au Proche-Orient : la France «ne tolérera pas» qu’Israël tire à nouveau «délibérément» sur les Casques bleus

Tensions au Proche-Orient : la France «ne tolérera pas» qu’Israël tire à nouveau «délibérément» sur les Casques bleus

LE POINT SUR LA SITUATION – Emmanuel Macron a «jugé inacceptables» les tirs sur les soldats de la Finul positionnés dans le sud du Liban, visés par l’armée israélienne jeudi et vendredi. Quatre Casques bleus ont été blessés.

Une nouvelle frappe a touché des casques bleus au Liban ce vendredi. Suite à cela, l’ambassadeur israélien en France a été convoqué au ministère des affaires étrangères. L’armée israélienne a mené jeudi soir deux raids aériens meurtriers contre le cœur de Beyrouth, rarement frappé depuis le début de sa guerre contre le Hezbollah pro-iranien, après des tirs visant selon l’ONU le quartier général des Casques bleus au Liban. Le Figaro fait le point.

La France «ne tolérera pas» que l’armée israélienne vise à nouveau «délibérément» les Casques bleus 


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Emmanuel Macron a jugé ce vendredi «tout à fait inacceptable» que les Casques bleus de l’ONU soient «visés délibérément par les forces armées israéliennes» dans le sud du Liban et a prévenu que la France «ne tolérera pas» de nouveaux tirs après ceux des deux derniers jours. «Nous le condamnons. Nous ne le tolérons pas et ne tolérerons pas que cela se reproduise», a dit le président français lors d’un sommet à Chypre des pays méditerranéens de l’Union européenne, qu’il a «remerciés» pour avoir eu «une parole très claire à nos côtés sur ce sujet».

Le président américain Joe Biden, le ministre des Affaires étrangères irlandais Micheal Martin, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez et son homologue italienne Giorgia Meloni ont tous vendredi condamné les tirs sur la Finul, ne les jugeant «pas acceptables». Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a lui qualifié de son côté les tirs israéliens de «violation du droit humanitaire international».

Convoqué au Quay d’Orsay, l’ambassadeur d’Israël à Paris accuse le Hezbollah et charge la Finul

Le ministère français des Affaires étrangères a annoncé vendredi avoir convoqué l’ambassadeur d’Israël en France après une nouvelle attaque de l’armée israélienne contre la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dont Paris est l’un des principaux contributeurs.

«Ces attaques constituent des violations graves du droit international et doivent cesser immédiatement», a dénoncé le Quai d’Orsay dans un communiqué. «Les autorités israéliennes doivent s’expliquer : la France convoque donc, ce jour, l’ambassadeur d’Israël en France au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères», a-t-il ajouté.

«L’incident en question fait toujours l’objet d’une enquête, mais Israël ne vise pas intentionnellement les forces de la Finul», a indiqué l’ambassadeur au ministère, selon une déclaration transmise à l’AFP par la représentation d’Israël en France. «En fait, c’est le Hezbollah qui se positionne à proximité des installations de la Finul afin de favoriser de tels incidents», assure l’ambassade qui rappelle qu’«Israël a demandé aux forces de la Finul d’évacuer les zones proches de la frontière afin d’éviter de tels incidents».

«Si les forces de la Finul remplissaient correctement leur mandat depuis 2006, Israël n’en serait pas arrivé au point de devoir entrer au Liban pour repousser les forces du Hezbollah, qui, en vertu de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, ne devraient se trouver nulle part au sud de la rivière Litany» dans le sud du Liban, ajoute l’ambassade.


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Israël dit avoir ouvert le feu en direction d’une «menace» près de la Finul

L’armée israélienne a indiqué vendredi avoir ouvert le feu en direction d’une «menace» à proximité d’une position des Casques bleus de la Finul dans le sud du Liban lors d’un «incident» ayant fait deux blessés parmi les soldats de la paix.

«Des soldats (israéliens) en opération dans le sud du Liban ont identifié une menace imminente à leur encontre et ont réagi en ouvrant le feu dans sa direction», indique un communiqué militaire. «Un examen initial indique (qu’un poste de la Finul) situé à environ 50 mètres de la source de la menace (a été touché) pendant l’incident, qui a entraîné deux blessés dans les rangs de la Finul», ajoute le texte.

L’armée israélienne a annoncé ce vendredi «mener un examen approfondi au plus haut niveau». «Tsahal a été informée que deux soldats de la paix de l’ONU ont été blessés accidentellement lors de combats de [l’armée israélienne] contre le Hezbollah dans le sud du Liban», indique un communiqué militaire. L’armée israélienne «exprime sa vive préoccupation à propos d’incidents de ce genre et est actuellement en train de mener un examen approfondi au plus haut niveau du commandement pour établir les détails de ce qui s’est passé», ajoute le texte.

Le corps du général iranien tué avec Nasrallah retrouvé

L’Iran a annoncé vendredi avoir retrouvé le corps du général Abbas Nilforoushan, tué au Liban par Israël le 27 septembre avec le dirigeant du Hezbollah libanais pro-iranien Hassan Nasrallah, dans la banlieue sud de Beyrouth. La date du rapatriement du corps et des funérailles seront annoncées ultérieurement.

Abbas Nilforoushan était l’un des principaux commandants de la Force Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la Révolution.

Sirènes d’alerte dans le nord d’Israël, «80 projectiles» tirés depuis le Liban

Les sirènes d’alerte antiaérienne ont retenti ce vendredi en fin d’après-midi dans plusieurs dizaines de localités du nord-ouest d’Israël alors que le pays s’apprête à célébrer Kippour, l’armée israélienne faisant état «d’environ 80 projectiles» tirés à partir du Liban. Entre 14h21 et 14h24 «environ 80 projectiles» ont été identifiés au-dessus du territoire israélien après avoir passé la frontière avec le Liban, indique un communiqué militaire. La chaîne 12 de la télévision israélienne, qui avait déjà interrompu ses programmes en prévision de Kippour, a repris l’antenne pour une édition spéciale de quelques minutes rendant compte de ces tirs.

30 morts dans des frappes israéliennes à Gaza, selon le Hamas

La Défense civile de la bande de Gaza a fait état vendredi soir de la mort de 30 personnes au long de la journée dans une série de frappes israéliennes sur la ville et le camp de réfugiés palestiniens de Jabalia, dans le nord du territoire en guerre.

Mahmoud Bassal, porte-parole de cet organisme dépendant du mouvement islamiste palestinien Hamas, a annoncé dans un communiqué qu’une frappe survenue vers 21h40 (18h40 GMT) avait fait «12 morts, parmi lesquels des femmes et des enfants» dans la ville de Jabalia. Avant cela, Ahmad al-Kahlout, directeur de la Défense civile pour le nord de Gaza, avait fait état auprès de l’AFP de 18 morts dans plusieurs frappes survenues dans la journée dans la ville et le camp de réfugiés de Jabalia ayant notamment touché «huit écoles» situées dans le camp et servant d’abri pour des déplacés.

M. Bassal a également indiqué que 14 personnes étaient portées disparues, a priori bloquées sous les décombres de la dernière frappe. Au total les frappes de la journée ont fait au moins 110 blessés, selon les chiffres transmis par MM. Bassal et Kahlout.

Deux soldats de l’armée libanaise morts dans des tirs israéliens

L’armée libanaise a annoncé ce vendredi la mort de deux de ses soldats dans des tirs israéliens sur une de ses positions dans le sud du pays, où l’armée israélienne et le mouvement islamiste Hezbollah sont désormais en guerre ouverte. «L’ennemi israélien a pris pour cible une position militaire à Kafra, dans le sud, faisant deux martyrs et trois blessés», a annoncé l’armée dans un communiqué. Cela porte à quatre le nombre de militaires libanais tués depuis le début de l’intensification des bombardements israéliens sur le Liban le 23 septembre.

L’Iran dit être prêt à «défendre sa souveraineté» en cas d’attaque d’Israël

L’Iran a averti ce vendredi qu’il était «prêt à défendre sa souveraineté» en cas d’attaque d’Israël, son ennemi juré, qui a promis de riposter à des tirs de missiles iraniens. L’Iran «est pleinement préparé à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale contre toute agression visant ses intérêts vitaux et sa sécurité», a déclaré Amir Saeid Iravani, représentant permanent de la République islamique auprès des Nations unies, lors d’une session du Conseil de sécurité. Selon lui, Téhéran «ne cherche ni la guerre ni l’escalade», mais exercera son «droit inhérent à la légitime défense, conformément au droit international» et informera le Conseil de sécurité de sa «réponse légitime».


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600.000 déplacés au Liban

Selon le coordinateur de la branche humanitaire de l’ONU, missionné sur le Liban, Imran Riza, le pays fait face à «l’une des périodes les plus meurtrières» de son histoire. Il a évalué à 600.000 le nombre de personnes déplacées à l’intérieur du Liban. Lors d’un entretien téléphonique mercredi, le président américain Joe Biden a demandé à Benyamin Netanyahou de «réduire au maximum l’impact» sur les civils, en particulier à Beyrouth, tout en «affirmant le droit d’Israël à protéger ses citoyens du Hezbollah».

Les deux dirigeants ont également évoqué le projet d’Israël de frapper l’Iran, en réponse à l’attaque de missiles lancée par Téhéran contre le territoire israélien le 1er octobre. Le ministre de la Défense israélien, Yoav Gallant, a promis une riposte «mortelle, précise et surprenante». «Nous ne voulons pas la guerre, car nous savons à quel point elle est désastreuse», a déclaré jeudi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi. «Cependant, elle ne nous fait pas peur, et nous serons prêts pour tout scénario», a-t-il averti.

Le Hezbollah demande aux Israéliens de s’éloigner des sites militaires dans les zones résidentielles

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah a enjoint vendredi les Israéliens de s’éloigner des sites militaires dans des zones résidentielles du nord du pays. «L’armée de l’ennemi israélien se sert des maisons (..) comme centres de rassemblement pour ses officiers et soldats» dans plusieurs régions du nord d’Israël et «dispose de bases militaires» dans les principales villes du nord comme «Haïfa, Tibériade, Acre» notamment, a déclaré le Hezbollah dans un message diffusé en arabe et en hébreu. Le parti met en garde «les habitants qui se trouveraient près de ces rassemblements militaires afin de préserver leur vie».

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