Paul Pogba a été suspendu quatre ans jeudi après son contrôle positif à la testostérone. Avant lui, six internationaux Français, convaincus de dopage, avaient connu le même sort pour des raisons variées, du cannabis aux amphétamines en passant par la nandrolone.
Stéphane Paille (Mulhouse, 1995)
Stéphane Paille (30 ans), avant-centre engagé comme chômeur par Mulhouse à la fin de l’été 1995, est contrôlé positif en septembre et est suspendu pour deux mois, le contrôle ayant révélé des traces de cannabis.
En mai 1997, le joueur qui évolue alors à Heart of Midlothian est exclu par son club écossais immédiatement après avoir été suspendu quatre mois par la Fédération écossaise pour avoir absorbé un produit interdit, le Dinitel, médicament contenant notamment des amphétamines, afin de perdre un excès de poids. Cette affaire marquera la fin de sa carrière, lui qui comptera 8 sélections chez les Bleus à son actif.
Fabien Barthez (Monaco, 1995)
En octobre 1995, après le match Nantes-Monaco, et peu de temps après son retour de blessure (fracture d’un poignet), Fabien Barthez (24 ans), gardien de Monaco, est contrôlé positif au cannabis. Il est suspendu, à compter de mi-janvier 1996, pour quatre mois, dont deux fermes, par la Commission de contrôle dopage de la Fédération.
Le champion d’Europe 1993 avec l’OM choisit de ne pas faire appel de cette sanction et manque huit journées de Championnat. En 1998, le futur champion du monde confiera : « Je garde tout pour moi, toujours. Je préfère rester dans mon coin, peinard… » avant de poursuivre : « Le journal de 20 heures qui ouvre sur “Barthez, fumeur de joints”, alors qu’il y a des morts partout »…
Bernard Lama (PSG, 1997)
En février 1997, Bernard Lama (33 ans), gardien du PSG, est contrôlé positif au cannabis lors du stage précédant France – Pays-Bas (son seul match avec les Bleus durant l’année 1997) à l’occasion d’un contrôle inopiné diligenté par le ministère de la Jeunesse et des Sports. En mai, il est condamné par la Commission de contrôle dopage de la FFF à cinq mois de suspension, dont deux fermes, qu’il doit purger au cours du Championnat.
Écarté par son club à l’intersaison, il retrouve du temps de jeu à West Ham en janvier 1998. À temps pour participer à la Coupe du monde mais en numéro 2. Entre-temps, Lama a vu Fabien Barthez et Lionel Charbonnier se succéder à son poste chez les Bleus et « le divin chauve » lui passer devant.
Cyrille Pouget (Le Havre, 1997)
En septembre 1997, après Bordeaux – Le Havre, Cyrille Pouget (24 ans) est contrôlé positif à la nandrolone. Il est suspendu le 2 juillet 1998 à dix-huit mois, dont six mois ferme. Au fil des recours, il continue de s’entraîner, jouer et gamberger : « Il ne se passe pas un jour, pas une semaine, sans que je ne pense à cette affaire. Elle me perturbe. D’autant plus qu’elle ne cesse de rebondir dans tous les sens. Un jour, c’est tout bon, le lendemain, c’est tout mauvais… »
En une saison, Pouget apprend à vivre au jour le jour. Il ne s’offusque plus des on-dit qui le rayent fréquemment des feuilles de match parce qu’on le prétend « sur le point d’être suspendu ». En septembre 1998, la commission de conciliation du CNOSF rejette sa demande de conciliation et « réactive » sa suspension. Il retrouvera les terrains, avec le HAC, en février 1999.
Vincent Guérin (PSG, 1997)
En octobre 1997, le milieu parisien Vincent Guérin (29 ans) est contrôlé positif à la nandrolone lors de Nantes – Paris-SG avant de disputer le dernier match européen de sa carrière le 5 novembre 1997 face au Bayern (3-1) en phase de groupes. Quinze jours plus tôt à Munich (1-5), il aurait dû jouer aussi mais avait été mis sur le banc des remplaçants en dernière minute pour ne pas prendre de risque. Il est suspendu le 8 janvier 1998 pour dix-huit mois, dont six mois ferme.
Il n’effectue que trois mois et demi de peine car la décision de la FFF a été annulée en juillet 1998. En avril 2000, la cour administrative d’appel de Paris annule le contrôle du joueur alors « retraité », après une saison 1998-1999 avec Heart of Midlothian (Écosse). Il rejouera en novembre 2001 avec le Red Star (CFA).
Samir Nasri (Séville, 2016)
En décembre 2016, Samir Nasri (29 ans), milieu du Séville FC en vacances à Los Angeles, publie sur Twitter une photo de lui accompagné d’un membre du personnel médical qui lui avait délivré des vitamines par injection. Une initiative, à la suite d’une présumée gastro, qui n’est pas du goût de l’agence antidopage espagnole qui ouvre une enquête. Ce type de traitement n’est pas interdit mais est encadré. Une tolérance est acceptée par l’agence mondiale antidopage (AMA) tant qu’il ne concerne pas un « produit interdit et n’excède pas les 50 millilitres ».
En février 2018, sans club depuis son départ d’Antalyaspor en Turquie, Nasri est suspendu par l’UEFA pour une durée de six mois. Il encourait quatre ans. En août 2018, l’UEFA alourdit en appel la suspension de six à dix-huit mois. Nasri rejouera le 12 janvier 2019 avec West Ham.