Saint-Etienne : “beaucoup de gens sur le vélo avant des infrastructures sécurisées, ça génère des conflits” – France Bleu

Saint-Etienne : “beaucoup de gens sur le vélo avant des infrastructures sécurisées, ça génère des conflits” – France Bleu

France Bleu Saint-Etienne Loire : l’utilisation des Véliverts multipliée par 6 depuis le passage à l’électrique il y a un an. Comment vous expliquez cet engouement ?

Thibaut Derudet coprésident d’Ocivélo : Je pense qu’outre le passage à l’électrique. C’est le fait qu’il y ait plus de vélos, plus de stations sur un plus grand territoire. Et puis la facilité d’accès qui a vraiment démocratisé l’utilisation des Vélivert.

Vous avez constaté par les chiffres le fait qu’il y a qui a plus de vélos depuis quelques mois en libre service à Saint-Étienne ?

On voit beaucoup de Vélivert en ville. Le constat, c’est que quand on veut en prendre un, c’est souvent compliqué parce que dans les stations, il y en a quand même assez peu. Souvent on tombe sur des stations vides suivant les horaires et les flux.

Alors le syndicat Force Ouvrière dit qu’en ce moment, plus de la moitié des Vélivert sont en réparation à cause de dégradations. C’est votre constat aussi ?

C’est parfaitement constaté. Il y a un site qui s’appelle Sainte.app, qui fait en temps réel le point sur les vélos disponibles, les stations disponibles. Au moment où on se parle, c’est impressionnant 170 vélos disponibles sur 99 stations. Donc c’est loin de ce qui est annoncé par la métropole.

Avec les dégradations on parle de l’usage que les habitants en font. Il y a presque une éducation à faire là dessus ?

Les Véliverts avant étaient très peu utilisés, très peu connus. On a vraiment changé de braquet avec une démultiplication énorme et peut être que ça manquait un peu d’accompagnement. Peut être qu’il y a des problèmes de conception aussi. Le fait de pouvoir monter à deux sur le vélo, on comprend que c’est pratique, c’est sympa, mais ça abîme les vélos.

Et malgré tout, est ce qu’on dit aujourd’hui qu’il faut continuer de mettre plus de vélos. Il faut en commander, il faut mettre le paquet ?

Oui, on peut être d’accord avec ça pour ne pas avoir de questions à se poser. Quand on veut faire un trajet en vélo, être quasiment sûr d’avoir un vélo disponible en station et puis une place à l’arrivée.

Il y a la possibilité d’avoir le vélo et celle de rouler en sécurité. C’est un des grands thèmes à Saint-Étienne. On en parle depuis des années et des années. Est ce que ça va mieux ?

On ne peut pas dire que ca va mieux. On est très contents que les Véliverts aient été mis en place avec ces systèmes électriques. Maintenant, il reste toute l’infrastructure à aménager. Peut être que le problème a été pris un peu à l’envers. Mettre beaucoup de gens sur le vélo avant de créer des infrastructures sécurisées, ça génère des conflits avec les piétons et avec les automobilistes. Et ça, on ne peut pas s’en satisfaire.

Vous qui représentez Ocivélo, il y a un axe là qu’il faut prioriser ?

Je pense à l’axe de Bergson, l’axe nord pour aller sur l’hôpital Nord, avec énormément de monde qui y travaille à l’hôpital. Ca fait longtemps qu’il nous est promis, ça fait longtemps qu’on nous dit qu’il est en étude et on ne le voit toujours pas arriver. On commence à se faire du souci.

La métropole va investir 7 millions d’euros cette année pour développer ses infrastructures. 21 millions d’euros ensuite, sur 2025 et 2026. Est-ce que c’est un budget qui va être suffisant pour faire des choses efficaces ?

C’est un budget important, mais on a pris tellement de retard qu’il faut encore plus de budget pour faire ces pistes cyclables, surtout si on veut les faire de qualité et sécurisées. Ça demande un peu de travaux, un peu d’infrastructures et ce sont des montants qui sont assez importants.

La mobilité c’est un sujet que vous voyez exister dans cette campagne législative qui va prendre fin d’ici quelques heures ?

Oui, c’est important. Est ce que c’est la priorité ? C’est peut être au second plan au vu de l’actualité. On ne veut pas que ce soit oublié non plus dans cette campagne. On a quand même un peu titillé les candidats pour savoir ce qu’il pensait du vélo.

Ils vous répondent quoi ?

Ça dépend des candidats. Il y en a qui sont plus sensibles au vélo et d’autres d’autres n’ont pas donné de réponse.

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