Vous souvenez-vous du montant de votre premier salaire?
. – «C’était en 1985, pour mon premier job chez KBL, qui embauchait de jeunes universitaires pour des contrats d’un an. J’étais payé 48.000 francs luxembourgeois par mois (environ 1.200 euros, ndlr).
Originaire de Metz, je venais de terminer mes études aux États-Unis et je suis arrivé un peu par hasard au Luxembourg. Je n’avais pas du tout en tête d’y habiter ni d’y travailler.
Mais j’avais emprunté beaucoup d’argent pour poursuivre mes études et je suis venu travailler au Grand-Duché pour le niveau de salaire qui m’était proposé.
Que vous êtes-vous offert avec vos premiers salaires?
«Un tiers de mon salaire servait à rembourser mon crédit. Et un autre tiers était utilisé pour payer le loyer de mon studio au Luxembourg.
Ce n’est qu’après quelques mois que j’ai pu me payer mes premières vacances, à Palma de Majorque, avec mon amie de l’époque, devenue mon épouse.
Avez-vous aujourd’hui une devise par rapport à l’argent?
«Si la relation à l’argent devient sentimentale, c’est bien souvent catastrophique.
L’argent est un bon valet, mais c’est un mauvais maître.
Ce n’est donc en aucun cas une fin en soi, mais c’est un réel moyen de se sentir en sécurité en cas de coup dur. Avoir de l’argent de côté permet aussi de prendre plus de risques et d’avoir encore plus d’ambition.
Aujourd’hui, êtes-vous devenu plutôt cigale ou fourmi?
«J’ai toujours énormément travaillé et j’ai été une vraie fourmi durant toute ma vie. Ce n’est que depuis peu de temps que je profite davantage à titre personnel, mais toujours de manière raisonnable par rapport à mon patrimoine.
J’ai par ailleurs toujours investi, dans l’immobilier ou dans l’art, par exemple, mais il ne s’agit pas d’assouvir une envie de dépense immédiate; il s’agit davantage d’un investissement de long terme.»