À Lyon, après les cris de joie, les cris de guerre. Vers 23 heures, alors que les manifestants se sont dispersés après l’intervention des forces de l’ordre, un groupe d’une cinquantaine de nervis d’extrême droite, «cagoulés et armés» selon le compte X antifa Lyon Insurrection, se sont rassemblés place des Célestins, dans le IIe arrondissement. Non loin de là, deux étudiantes rassurent des passants : «On n’est pas trop inquiètes, on les voit à toutes les manifs», affirme la première. «On est plus souvent confrontées à la violence des flics qu’aux fachos», complète l’autre en donnant l’exemple de ce soir : «CRS ou fachos, c’est un peu la même chose. Ce soir, on a un peu les deux.» Le tout, expliquent-elles, est «de ne pas perdre ses potes et de ne pas rentrer seul.» Ni de perdre la bonne humeur de ce soir : «On a gagné, tout le monde chantait, on savait pourquoi on était là, c’était trop cool, jusqu’à ce que les flics arrivent.» Depuis minuit, ces derniers filtrent ou bloquent tous les ponts qui enjambent la Saône, en direction de la rive gauche, comme s’ils tentaient d’éviter que les militants d’extrême droite repartent vers le Vieux-Lyon. Des vidéos tournent sur les réseaux, où on les entend scander «Avant, avant, Lion le melhor !», le cri de guerre de la ville de Lyon au Moyen-Âge, récupéré depuis par les identitaires locaux. «Ils sont en train d’être pris en tenaille», confirme à Libération une source sécuritaire. Par Théo Mouraby
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