Keysom, deeptech fondée en 2022 et basée à Pessac en Gironde, vient de lever 4 millions d’euros. Une somme qui va lui permettre de poursuivre son développement dans un secteur hautement concurrentiel, mais à très fort potentiel.
Un outil no code pour fabriquer des processeurs sur-mesure
Car Keysom se spécialise dans le domaine très prisé des puces, avec une idée bien précise : offrir une alternative aux processeurs génériques dédiés aux industriels. Présents partout sur le marché et généralement basés sur l’architecture ARM, ils sont polyvalents et équipent quasiment tous les appareils électroniques, de l’IoT à l’automobile.
Mais ils présentent des limites importantes « en termes de coût, de performance énergétique et d’efficacité, car 50 % des fonctionnalités de ces processeurs ne sont jamais utilisées », explique la startup dans un communiqué de presse. Si le sur-mesure est privilégié par les clients, les temps de production sont actuellement trop élevés.
Et c’est sur ce point que Keysom souhaite changer le donne. Elle a développé un outil intelligent baptisé Keysom Studio, qui permet de concevoir des processeurs sur-mesure en « no code », c’est-à-dire sans besoin de connaissances techniques approfondies. La startup s’appuie sur l’architecture Risc-V, alternative ouverte à ARM, et propose plus de 12 millions de déclinaisons possibles.
« Là où les industriels paient des processeurs génériques surdimensionnés, générateurs de coûts et de gaspillage énergétique, un processeur sur-mesure utilise moins de matière première (ici le silicium), entraînant des coûts de production moindres et des procédés de fabrication simplifiés », explique Luca Testa, cofondateur et directeur des opérations de Keysom.
Marché stratégique
Durant son récent tour de table, qui vient compléter une première levée de fonds d’1 million d’euros en 2022, la deeptech a notamment reçu le soutien du French Tech Seed, géré pour le compte de l’État par Bpifrance dans le cadre de France 2030.
« Cette levée de fonds est un jalon important dans notre stratégie de croissance. Elle nous donne les moyens d’accélérer encore le développement de notre technologie et de mener notre expansion commerciale sur de nouveaux marchés. Nous croyons fermement que notre outil no code va redéfinir la manière dont les industriels abordent la conception et l’optimisation de leurs systèmes », commente Cyril Sagonero, président de Keysom.
La startup, qui compte en premier lieu renforcer ses équipes de R&D, vise la rentabilité pour 2026. Elle s’attend à un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros l’année suivante. Keysom s’attaque à un marché où la demande est constamment croissante, représentant des enjeux de souveraineté majeurs.
- La deeptech Keysom, basée en Gironde, a opéré un tour de table à hauteur de 4 millions d’euros.
- Elle développe un outil no code permettant aux industriels de fabriquer leurs processeurs sur-mesure.
- Keysom s’attaque à ARM, dont l’architecture est à la base de la plupart des processeurs qui équipent les appareils électroniques.
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