Julie Huguet remplace Clara Chappaz à la tête de la Mission French Tech, administration publique visant à structurer et favoriser la croissance des start-up françaises. Un mandat de trois ans qui s’annonce ardu, dans un contexte toujours plus incertain.
Entrepreneuse aguerrie
Mais Julie Huguet dispose de l’expérience pour faire face à l’adversité. Diplômée d’HEC, elle est la cofondatrice de Coworkees, plateforme de mise en relation entre freelances et entreprises. Après une levée de fonds d’1 million d’euros, la start-up basée à Annecy, dans la région natale de sa dirigeante, a été rachetée par Freelance.com en 2021 pour 2,4 millions d’euros.
Julie Huguet est restée deux ans au sein de l’entreprise, où elle a créé un pôle RH et culture. En parallèle, elle a aussi occupé le poste de présidente de la French Tech Alpes, de 2021 à 2024. Regroupant les aires de Valence-Roman, Grenoble, Chambéry, Annecy et le Genevois français, cette dernière est « engagée pour le développement des startup et le rayonnement de l’économie du numérique, des nouvelles technologies et de l’innovation sur le sillon alpin ».
Une carrière déjà solide dans l’écosystème de la French Tech et de l’entreprenariat, puisque la trentenaire a connu chacune des étapes du cycle de vie d’une jeune pousse. Et elle va en avoir besoin, alors que les levées de fonds deviennent moins prolifiques, et que de plus en plus de start-up sont victimes de faillites.
Consciente de la situation périlleuse, Julie Huguet a donné le ton lors de sa première prise de parole après sa nomination : « Notre écosystème est fort et il faut rester optimiste, mais je vous invite à plus de résilience pour traverser les périodes d’incertitudes qui s’annoncent ». Marina Ferrari, ancienne secrétaire d’État au Numérique, lui a décerné l’ordre national du Mérite il y a quelques mois.
Une politique défavorable
L’un des objectifs premiers de la nouvelle dirigeante est de mettre l’accent sur les régions, et de renforcer le lien entre celles-ci et la capitale. Mais elle devra aussi surmonter des obstacles politiques : le soutien sans faille aux start-up affiché par le gouvernement depuis 2017 risque de grandement s’effriter dans les prochains mois.
Le Premier ministre Michel Barnier défend des mesures austères et d’importantes coupes budgétaires. Le crédit d’impôt recherche (CIR) et le crédit d’impôt innovation (CII), deux éléments cruciaux pour le développement des jeunes pousses tricolores, vont voir leurs subventions drastiquement réduites.
Petit plus, Julie Huguet pourra compter sur l’appui de sa prédécesseur, Clara Chappaz, devenue secrétaire d’État à l’IA et au Numérique.
- Julie Huguet remplace Clara Chappaz à la tête de la French Tech
- Entrepreneuse savoyarde, elle a déjà monté sa propre start-up, levé des fonds et œuvré pour son acquisition
- Sa mission sera semée d’embûches, dans un contexte économique et politique défavorable
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