En 2023, l’Hexagone comptait 3,5 millions de personnes nées en Afrique selon l’Insee, soit 48% du nombre total de personnes d’origine étrangère vivant en France. Plus de la moitié viennent du Maghreb.
L’Afrique est le premier continent d’origine des immigrés en France. C’est ce que révèlent les dernières études de l’Insee sur l’immigration, publiées ce jeudi par l’institut national de statistiques. En 2023, la France comptait ainsi 3,5 millions d’immigrés d’origine africaine (personnes nées étrangères à l’étranger et vivant en France, selon la définition de l’Insee), soit 48% de ceux présents dans l’Hexagone, contre 2,4 millions originaires d’Europe et 1 million d’Asie. Seulement 500.000 personnes, soit 6% des immigrés, sont nées en Amérique ou en Océanie.
Les immigrés africains, dans lesquels l’Insee compte également ceux qui ont acquis la nationalité française, sont aussi les plus récemment arrivés sur le sol français. La moitié d’entre eux sont arrivés après 2005 – contre 2004 pour l’Europe. Ils sont également en augmentation : le nombre de ceux originaires d’Afrique sahélienne, guinéenne ou centrale a doublé depuis 2006.
L’Afrique du Nord est particulièrement représentée. Six immigrés nés en Afrique sur dix sont originaires d’Algérie, du Maroc ou de la Tunisie. Cette forte représentation du Maghreb observe toutefois une baisse depuis 60 ans – elle était à neuf immigrés sur dix en 1968.
Déclassement professionnel
L’Insee s’intéresse aussi aux causes de leur installation en France. Le motif familial est le plus cité : presque la moitié (46%) de ceux venus d’Afrique disent vouloir rejoindre un membre de leur famille (contre 34% pour les immigrés d’origine européenne). Les études et le travail sont également des motifs fréquents, chacun cité par près d’un immigré africain sur quatre. en âge de travailler. En Afrique guinéenne ou centrale, 27% disent être venus pour fuir l’insécurité ou les troubles politiques.
Une fois arrivés, la question de l’insertion professionnelle demeure un défi. Parmi ceux qui avaient déjà travaillé dans leur pays d’origine et qui ont trouvé un emploi en France, 26% occupent un poste moins qualifié. «La reconnaissance des diplômes reste un problème», explique Odile Rouhban chargée d’études de la cellule Statistiques et études sur l’immigration. «On le voit notamment dans le secteur hospitalier. De nombreuses infirmières diplômées en Afrique se retrouvent aides-soignantes en France», explique-t-elle.
Avoir un diplôme du supérieur ne prémunit pas contre un déclassement professionnel. Même ceux présents en France depuis plus de 20 ans sont 30% à éprouver un «sentiment de déclassement» professionnel, c’est-à-dire d’occuper un poste en dessous de leur niveau de compétence. Dans les faits, seuls 13% occupent un emploi plus qualifié que dans leur pays d’origine, montre l’Insee.