Peu à peu, le nuage d’enthousiasme qui accompagne depuis ses jeunes années le cyclisme spectaculaire et total de Tadej Pogacar s’est converti en brouillard de suspicion chez de nombreux suiveurs. Un doublé Giro – Tour de France, des attaques gagnantes dès qu’il en a envie, c’est-à-dire souvent, et finalement une sixième victoire d’étape dimanche, au terme d’une Grande Boucle qu’il aura écrasée… Forcément, cela soulève pas mal de questions.
« Il y aura toujours des doutes, a réagi le Slovène de 25 ans après sa promenade sur le contre-la-montre entre Monaco et Nice. Le cyclisme a été tellement abîmé dans le passé, avant notre époque. Gagner suscite toujours de la jalousie, dans n’importe quel sport ou situation de vie. »
Une fois ce constat dressé, la défense se met en place. « L’AMA [agence mondiale antidopage] et l’UCI [Union cycliste internationale] mettent beaucoup d’argent sur la table pour rendre notre sport plus propre », a lancé le désormais triple vainqueur du Tour de France.
« Le cyclisme est juste un jeu »
« Le cyclisme est l’un des sports des plus propres qui soient, à cause justement de ce qui s’est passé il y a longtemps maintenant. Il y a eu tellement d’abus. Moi je dis que prendre quelque chose qui puisse mettre en péril votre santé, votre cœur, n’en vaut pas la chandelle. C’est super stupide. »
« Une carrière dure jusqu’à, allez, 35 ans, a-t-il poursuivi. Mais la vie est encore longue après. Risquer sa vie pour une course de vélo serait vraiment stupide. Bien sûr qu’on veut gagner. Mais le cyclisme est juste un jeu. » Les sceptiques continueront de « sceptiquer » puisque, comme « Pogi » le dit lui-même, « il y aura toujours des doutes ».