A l’entame de l’automne, OpenAI s’est enfin décidé à officialiser la création d’une filiale en France. Dans ce sens, la startup américaine, qui s’est déjà installée à Londres et à Dublin en Europe, s’apprête à ouvrir un bureau à Paris. Un choix qui sonne comme une évidence au vu de l’importance prise par la capitale française sur la scène mondiale de l’IA générative.
OpenAI va débarquer dans l’Hexagone au moment où la société, qui a déclenché une vague d’hystérie autour de l’IA avec le lancement de ChatGPT il y a deux ans, vient de récupérer de l’argent frais. En effet, elle a bouclé il y a quelques jours une méga-levée de fonds de 6,6 milliards de dollars, faisant au passage bondir sa valorisation à 157 milliards de dollars. Idéal pour poursuivre son déploiement à l’international, notamment sur les terres de Mistral AI et de Poolside.
Dans un écosystème tricolore de l’IA très dynamique, l’arrivée d’OpenAI à Paris apparaît forcément comme une nouvelle majeure. Tour d’horizon des réactions dans la French Tech.
«On aurait imaginé qu’OpenAI arrive plus tôt !»
Roxanne Varza, directrice de Station F :
«Évidemment, nous sommes ravis de voir des leaders mondiaux qui s’intéressent à la France. C’est une bonne nouvelle ! Surtout quand il s’agit de l’IA, la France est positionnée comme le leader européen grâce aux startups comme Mistral AI, H, Poolside et plein d’autres. On connaît bien leurs équipes et Sam Altman était venu à Station F lors de son passage à Paris en 2023, donc on avait déjà senti son intérêt pour ce marché à ce moment-là. Ce n’est donc pas une surprise pour nous. On aurait même imaginé qu’OpenAI arrive plus tôt !»
Tatiana Jama, fondatrice de Sistafund :
«Je pense que l’ouverture d’un bureau d’OpenAI à Paris est une excellente nouvelle pour renforcer l’écosystème tech français. Attirer des acteurs de cette envergure est essentiel pour positionner la France comme un écosystème de référence à l’échelle mondiale. Cela va indéniablement attirer des talents internationaux et créer des opportunités, même si cela risque d’augmenter les coûts des compétences. Mais si nous voulons éviter de rester un écosystème de niche, c’est une dynamique nécessaire. L’exemple de Mistral AI le démontre bien : sans la présence de géants comme FAIR ou DeepMind à Paris, certains des fondateurs auraient probablement créé leur startup ailleurs.»
Xavier Lazarus, co-fondateur d’Elaia :
«L’ouverture du bureau d’OpenAI à Paris illustre parfaitement l’alignement entre la solide formation française en mathématiques avancées et sa capacité à répondre aux défis actuels de l’intelligence artificielle, qui combine mathématiques, créativité et ingénierie. Les récentes levées de fonds record des startups IA françaises et l’implantation d’autres géants américains dans l’Hexagone avaient déjà démontré que la France est prête à rivaliser au plus haut niveau. On pourrait même se demander pourquoi OpenAI a pris autant de temps à rejoindre cet écosystème dynamique, là où d’autres leaders de l’IA sont déjà bien implantés.»
«Cela montre que la France est l’un des pays phares pour le développement de l’intelligence artificielle»
Marianne Tordeux Bitker, directrice des affaires publiques de France Digitale :
«C’est une reconnaissance de plus de l’importance que Paris et l’écosystème français ont pris dans le paysage mondial de l’innovation, en particulier en matière d’intelligence artificielle. Nous espérons seulement qu’à l’heure où le CIR (crédit d’impôt recherche, ndlr) peut être remis en question, notamment pour les startups, la France garde son attractivité auprès des entreprises étrangères.»
Paul Midy, député Renaissance de l’Essonne (Paris-Saclay) :
«Cela montre que la France est l’un des pays phares pour le développement de l’intelligence artificielle, et que nous avons ici parmi les meilleurs talents au monde. J’ai une pensée notamment pour tous nos étudiants du Master MVA sur le plateau de Saclay dans ma circonscription !»
Clara Chappaz, secrétaire d’État chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique :
«L’ouverture du bureau d’OpenAI à Paris témoigne de l’attractivité de la France et de la qualité de nos talents et chercheurs. Ce choix reflète le dynamisme croissant de notre écosystème français d’intelligence artificielle, que nous voulons positionner comme un des leaders mondiaux.»