« On s’est fait agresser », Wembanyama et Gobert ont pris cher contre Jokic

« On s’est fait agresser », Wembanyama et Gobert ont pris cher contre Jokic

A la LDLC Arena de Lyon-Décines,

On salivait de découvrir à quel point l’association des tours jumelles Victor WembanyamaRudy Gobert allait dérégler tous ses adversaires. Que ce soit sur le potentiel de dissuasion inédit en équipe de France ou sur la capacité à gratter des paniers faciles près du cercle à coups de alley-oops dans tous les sens, on avait la sensation d’être armés comme jamais pour régner dans les raquettes des JO de Paris 2024. Y compris lorsque le triple MVP de NBA Nikola Jokic rode en face ?

Au vu du contexte de premier match de préparation des Serbes et de leur pivot (anti) star des Denver Nuggets (2,11 m), connu pour sa propension à décrocher en vacances, entre bringues et passion pour les chevaux, on se prenait même à y croire. Bilan à la mi-temps vendredi à la LDLC Arena de Lyon-Décines (9.629 spectateurs) face aux deux meilleurs défenseurs NBA de la saison passée : 17 points et 9 rebonds pour le « Joker » (20 et 11 à la fin, plus 7 fautes provoquées), tout bonnement irrésistible. Même lorsque « Wemby », Frank Ntilikina, et Mathias Lessort s’y sont mis à trois pour tenter de limiter la boucherie (32-45 à la pause, 67-79 au final)…

« Offensivement, c’était pauvre de A à Z »

De l’autre côté du terrain, derrière un Victor Wembanyma longtemps en jambes (12 points à la mi-temps, 14 au final), c’est le néant ou presque, comme l’illustre un foudroyant 9-27 subi en deuxième quart-temps, avec un seul panier à la clé sur la période en faveur des Bleus de Vincent Collet. « Offensivement, c’était pauvre de A à Z, admet sans mal Evan Fournier devant les médias. On est loin du compte, on se fait dominer. »

Un ressenti appuyé par Guerschon Yabusele (12 points) : « C’était notre premier gros test [après une balade contre une très faible Turquie, puis un succès et une défaite face au champion du monde en titre allemand, pas au complet]. En temps normal, c’est nous qui agressons les équipes. Mais là on s’est fait agresser, on n’arrivait pas à mettre notre jeu en place en attaque, les Serbes nous poussaient. »

Il faut bien l’admettre, on était face à une pure guerre des tranchées, entre la défense serbe étouffante et les coudes sortis à tout-va par le colosse Nikola Jokic, finalement expulsé pour cinq fautes à trois minutes de la fin de la rencontre, après un énième passage en force du leader serbe (37e). Et notre rookie de l’année dans tout ça, est-il déjà le guide absolu du collectif tricolore, du haut de ses 20 ans ? Alors oui si on s’en tient à ce premier tir difficile rentré d’emblée à quatre mètres sur la tête du « Jojo ».

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« Nicolas Batum a sonné la révolte »

Les deux géants se sont ensuite livrés une sacrée bataille en première période, entre travail d’appuis dévastateurs à 2 à l’heure pour l’un, et tirs lointains avec la vivacité d’un ailier pour l’autre. Même s’il a (encore) cumulé quatre ballons perdus, surtout à l’approche du money-time, Victor Wembanyama n’est évidemment pas le principal souci de Vincent Collet ce samedi matin.

« Il faut absolument qu’on soit plus consistants, insiste le sélectionneur tricolore. Là, on a eu un trou d’air dans le deuxième quart-temps, de 27-23 à 27-39. On n’avait plus de rythme, on était complètement à l’arrêt, c’est la première leçon du jour. En deuxième mi-temps, on s’est mis au niveau de la dureté des Serbes, avec Nicolas Batum qui a sonné la révolte. » L’ailier des Clippers mérite clairement d’être cité, tant il a eu une valeur d’exemple sur les meilleures séquences défensives du soir en se coltinant tour à tour les menaces extérieures Bogdanovic et Micic.

En tout cas plus que « Wemby » (10 rebonds et 2 contres) et surtout Rudy Gobert (3 points et 3 rebonds, 0 contre), à côté de ses pompes vendredi à Lyon-Décines, à l’image d’une brique flippante envoyée avec sa main gauche. Ça n’était tellement pas la journée du big man des Wolves qu’il a ramassé une caresse d’ours de Nikola Jokic alors qu’il filait seul au dunk (45-57).

Rudy Gobert a eu droit à une faute très appuyée de la part de Nikola Jokic, vendredi soir, au moment de conclure une contre-attaque.  - M. Gruss / AFP

« C’est mieux de se prendre des claques maintenant »

Le principal reproche adressé par Vincent Collet à ses joueurs est le suivant : « On a absolument besoin en attaque de trouver des solutions près du cercle. Ce n’est pas normal, avec le secteur intérieur dont on dispose, de s’en remettre aux tirs à trois points ». Malgré des dunks rageurs de Mathias Lessort (63-69, 37e) et de Bilal Coulibaly (65-69, 38e) pour faire mentir leur coach, les Bleus ne méritaient pas réellement de revenir à la hauteur de la Serbie. Le net écart de 12 points reflète bien la différence de niveau du soir, à quinze jours du premier match des JO contre le Brésil.

« La Serbie est vice-championne du monde, avec le meilleur joueur du monde, rappelle sur la Chaîne L’Equipe Nicolas Batum. Il y a eu un sursaut d’orgueil en deuxième mi-temps, on s’est beaucoup plus battus, mais il va falloir se remettre les idées en place et repartir très fort à Orléans. » Avec là aussi du lourd sur la route de « Wemby » et Rudy, entre le Canada le 19 juillet et l’Australie le 21 juillet. « On n’a pas le temps d’être inquiets, glisse Rudy Gobert. Il faut être conscients du travail à effectuer. C’est toujours mieux de se prendre des claques quand elles ne comptent pas, mais il faut en tirer les leçons. » Mais au fait, la terrible leçon de la Coupe du monde 2023 en Indonésie, certes sans Victor Wembanyama, n’a-t-elle pas suffi ?

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