Après la victoire facile face à la Turquie (96-46), Nicolas Batum s’est arrêté en zone mixte pour revenir sur la première prestation très convaincante de l’Équipe de France. Si l’ailier vétéran a été bluffé par l’aisance de Victor Wembanyama, il est aussi revenu sur les coulisses de sa signature à Los Angeles. Alors que ça se bousculait visiblement à son portillon sur le marché NBA…
Nicolas, qu’est-ce que vous avez pensé de cette première prestation des Bleus, et en particulier de Victor Wembanyama, qui a brillé avec 24 points en moins de 20 minutes ?
On a essayé de mettre en place ce qui nous a été demandé, notamment en termes d’intensité, de pression défensive et de relances, et de le maintenir sur 40 minutes. Il y a encore du travail mais les bases sont intéressantes. Quand tu as les deux grands, ça aide beaucoup. […] Victor a fait un « Wemby Game »: il était imposant en défense, c’était varié en attaque… C’est quelque chose qu’on n’a jamais vraiment connu en équipe de France. C’est un super atout à ajouter, en poste 4 ou en poste 5, avec deux ou trois petits, ou Guerschon ou moi en 4, lui en 4. C’est un joueur qu’on peut utiliser dans des tas de situations.
Plus précisément, vous avez pu tester le duo Gobert – Wembanyama, et ça a été plutôt convaincant en début de match…
Oui, ils contrôlent tellement de choses en défense déjà. En attaque, ils vont encore apprendre. Il ne faut pas oublier que c’est seulement leur premier match, ça ne fait qu’une semaine qu’ils jouent ensemble. Ils sont encore en train de se découvrir. Je pense que Rudy a bien compris que, quand il joue en dessous, il y a tellement de fixation en haut sur Victor, qu’il aura des paniers faciles en bas. Là, c’était une adversité un peu différente mais c’étaient de bons débuts.
Vous venez de donner votre accord pour un retour chez les Clippers, vous êtes content de retrouver Los Angeles où vous avez relancé votre carrière NBA ?
C’est un retour quoi ! J’avais plusieurs options, beaucoup d’options, j’en avais 17 en vrai ! C’est une bonne chose. Je vais retrouver Ty Lue, dans un projet que j’aime bien. C’est une bonne chose.
Nicolas Batum : « On a vraiment l’intention de jouer vite, et de jouer à l’intérieur »
Vous avez signé assez rapidement, était-ce une volonté de votre part, pour vous libérer l’esprit et penser uniquement aux JO en Bleu ?
Il y a eu beaucoup de discussions mais j’ai essayé de faire ça rapidement. Parce qu’aux entraînements, Vincent voyait que ça me prenait un peu la tête quand même. J’ai eu le droit à des permissions, on va dire, pour répondre au téléphone. J’ai essayé de faire ça rapidement pour être tranquille et avancer.
Un des chantiers de l’été est de mettre la balle à l’intérieur, est-ce que ça avance selon vous, après ce premier camp d’entraînement à Rouen ?
Ça prend forme, c’est effectivement quelque chose qu’on essaye de mettre en place. Surtout qu’on a plusieurs cibles, qui sont toutes les quatre différentes : entre Guerschon, Mathias, Rudy et Victor. On continue à bosser dessus car ça peut créer beaucoup de situations pour l’équipe. On a vraiment l’intention de jouer vite, et de jouer à l’intérieur. [Sur ce premier match], on a déjà trouvé un bon équilibre. On doit continuer à progresser.
À quoi vous attendez-vous face à l’Allemagne, championne du monde en titre, pour les deux prochaines rencontres de préparation ? Quels aspects du jeu allez-vous surveiller ?
Ça va être particulier car on va les jouer deux fois, et on va les jouer aussi dans un gros match aux JO. On sait que ça va être à part. Je ne sais pas quelle sera vraiment l’approche des deux équipes. On va peut-être avoir droit à un match tronqué, un match en faux-semblants… Personne ne va vouloir montrer ses cartes. Le principal pour les deux équipes, ça va être de se préparer. Ça ne sera pas forcément la compétitivité, c’est plus de la préparation. Ça sent un peu le traquenard, de les jouer deux fois, avant de les rejouer aux JO. On va voir ce qui se passe.
Propos recueillis à Rouen