C’est tout simplement du jamais vu. Jamais, depuis la première draft en 1947, cette cérémonie annuelle qui permet aux équipes NBA de piocher parmi les meilleurs des jeunes joueurs de basket, deux non Américains n’ont été choisis aux deux premières places. C’est chose faite depuis cette nuit : les Français Zaccharie Risacher (19 ans, 2m07) et Alexandre Sarr (19 ans, 2m16) ont été les deux premiers appelés par Adam Silver, le patron de la NBA, rejoignant respectivement les Atlanta Hawks et les Washington Wizards. Cela signifie que pour les équipes américaines, il n’y avait dans la génération 2005 personne de meilleur, ou d’aussi prometteur, que les deux tricolores.
S’il a fallu patienter 76 ans, et Victor Wembanyama l’année dernière, pour qu’un Français soit numéro 1 de la draft, il n’aura fallu attendre qu’un an de plus pour répéter cette performance. Dans l’Hexagone, les fans du ballon orange s’y habitueraient presque. L’exploit est pourtant de taille : en dehors des Etats-Unis, seul le Canada (en 2013 et 2014) avait réussi à placer deux ans de suite un de ses ressortissants à la tête de la draft.
Quatre Français sélectionnés
Signe que les Français ont particulièrement la cote Outre-Atlantique, Tidjane Salaün, ailier qui jouait cette saison à Cholet, a été choisi par les Charlotte Hornets en 6e position. Puis c’était au tour de Pacôme Dadiet, qui évoluait au même poste mais à Ulm en Allemagne, d’être sélectionné en 25e position par les New York Knicks. Jamais la France n’avait envoyé autant de joueurs la même année en NBA. Jamais, avant Wembanyama, un Bleu n’avait été sélectionné dans le top 6. Jamais, enfin, en dehors des Etats-Unis, un pays n’avait placé trois joueurs dans le top 10.
Si l’avenir du basket français s’annonce donc radieux, il ne faut malgré tout pas avoir d’attentes démesurées vis-à-vis des quatre nouveaux frenchies en NBA. Tout aussi prometteurs qu’ils soient, ils ont encore beaucoup de travail pour être dominants dans la grande ligue américaine, au contraire d’un Victor Wembanyama qui était déjà prêt à son arrivée aux Etats-Unis. Par ailleurs, la cuvée 2024 de la draft était annoncée particulièrement faible, sans joueurs qui crevaient particulièrement l’écran. Une autre année, probablement que les Français auraient été (un peu) moins bien placés.