Créée en 2021, la start-up montpelliéraine RailwAI utilise l’intelligence artificielle afin de scruter les infrastructures ferroviaires, et permettre à leurs propriétaires d’éviter une coûteuse maintenance.
Très médiatisée pour son côté grand public, l’intelligence artificielle sert également à résoudre d’épineux problèmes structurels pour les entreprises. Tel est l’objectif de la start-up montpelliéraine RailwAI, qui compile les données d’une infrastructure ferroviaire, dans le but de diminuer ses retards, diminuer ses maintenances, et donc économiser sa consommation de CO2.
“Créée en 2021 par deux entrepreneurs dans la data, Jean-Michel Estibals et Thomas Muffat-Jeandet, RailwAI utilise l’intelligence artificielle pour valoriser et optimiser les données renvoyées par les infrastructures ferroviaires de transport, donc tout ce qui est ligne à grande vitesse, intercités, transport public urbain, tels que le métro ou tramway par exemple” explique Bruno Dabilly, dirigeant de la société.
La société affirme ainsi vouloir “assurer une meilleure fiabilité des infrastructures pour que les trains puissent circuler en sécurité à l’heure et réduire les coûts d’entretien, les coûts de maintenance associés à ces structures”. Avec pour objectif de diminuer la production de gaz à effets de serre de ces structures, en “favorisant le report modal du transport de la route vers des infrastructures guidées par rail”, un objectif conforme aux volontés françaises et européennes.
Pour construire sa solution, la société récupère en temps réel les données captées par son client sur son infrastructure (capteurs, caténaires…), mais aussi extérieures, telles que la météo, afin d’alimenter son logiciel, et permettra au client de “visualiser l’état de leur patrimoine”, et “prendre de meilleures décisions en termes d’organisation du travail des équipes de maintenance”.
Favoriser le report modal du transport sur la route à celui en train
Un objectif qui a permis à la société de remporter de nombreux concours et obtenir plusieurs prix depuis sa création. Elle fait ainsi partie des lauréats locaux dans le dernier classement des “100 start-up où il faut investir en 2024” du magazine économique Challenges. Au début de ce mois d’avril, la société a été lauréate de la vague 11 de l’appel à projets innovants i-Nov, du plan de développement national France 2030, porté par BPI France et l’ADEME pour le compte de l’État. La société a ainsi remporté une aide publique supérieure au million d’euros.
Avec pour objectif d’améliorer la maintenance du réseau actuel, destiné à “favoriser le report modal du transport vers le ferroviaire, car dans ce cas les structures actuelles vont être beaucoup plus utilisées”. Un objectif pour lequel il est essentiel d’assurer “assurer que sur les infrastructures existantes, les trains pourront circuler en sécurité, et arriver à l’heure”.
La société, qui prépare une levée de fonds auprès d’industriels du transport et de fonds à impact notamment, assure avoir signé plusieurs clients, et déclare tester sa solution auprès de partenaires de développement. On compte ainsi les sociétés Eurotunnel, Europrts, Transdev, ou la solution développée pour FCG, chemins de fer de Catalogne, et celle locale pour la région Occitanie. Elle veut perfectionner et développer sa solution, notamment en recrutant, et envisage, pourquoi pas, de se développer dans le futur sur le réseau routier, solution dont les dirigeants ont déjà parlé avec le Ministère des Transports, même si la société se concentre pour l’instant sur le transport par voie ferroviaire.