Présent tout au long de la Supply Chain, FM Logistic propose une offre de services du type omnicanal. Avec des modes de livraison qui vont du 35 tonnes jusqu’au triporteur, en passant par les véhicules électriques, elle s’adresse à un panel de clients allant de l’industriel au client final en passant l’hypermarché.
« La particularité de FM Logistic est d’être une entreprise familiale, avec une direction qui a une vision à long terme » explique Olivier Hamel, Responsable Opérations du Système d’Information chez FM Logistic. Dès 2021, l’entreprise dévoilait son plan Powering 2030 qui doit l’amener à une neutralité carbone de ses installations d’ici 2030.
L’entreprise est présente dans 12 pays et gère 4,8 millions de m2 d’entreposage. Bien que l’IT ne constitue qu’une faible part de son empreinte carbone, elle a mis en place une stratégie de migration dans le Cloud.
« Pour toute nouvelle applications ou solution existante qui doit évoluer pour des raisons de montée de version ou obsolescence, nous nous posons la question si elle existe en SaaS. Si c’est le cas, on privilégie ce déploiement dans le Cloud. Si ce n’est pas possible, alors on va en on-premise. » résume Olivier Hamel.
L’objectif est de ne conserver en mode on-premise que les applications Edge, c’est-à-dire les applications qui contrôlent les robots et les engins automatiques guidés qui se déplacent dans les entrepôts. Celles-ci ont besoin de temps de latence très faibles et il n’est techniquement pas possible de centraliser ces applications opérationnelles dans le Cloud, estime le responsable.
860 serveurs à migrer sur VMware Cloud on AWS
Reste au logisticien à « cloudifier » tout son existant. Le projet – nom de code Iris – vise à migrer le datacenter de FM Logistic, hébergé chez Equinix, vers les installations d’un acteur du Cloud. En parallèle, la direction voulait disposer d’un solide plan de remédiation en cas d’attaque cyber.
« Le RSSI fait tout ce qui est dans son pouvoir pour protéger le SI, mais que se passe-t-il le jour où l’on est attaqué ? Il fallait trouver une solution. » détaille Olivier Hamel.
La migration Cloud doit s’accompagner par la mise en place d’un solide DRP (Disaster Recovery Plan). L’écosystème IT de FM Logistic repose alors essentiellement sur des progiciels métiers déployés sur des serveurs VMware.
« L’une des possibilités qui s’offraient à nous était d’aller de faire un replatforming. Or cela s’est avéré impossible. 96% de nos applications sont des progiciels qui ne sont pas développés par nous. Nous dépendons des éditeurs et nous ne pouvons les forcer à aller vers du Cloud natif. De même, nous avions aussi une problématique avec des licences Oracle qu’on ne peut emmener n’importe où. Là encore, on ne peut forcer les éditeurs à délaisser Oracle pour aller vers PostgreSQL. » précise Olivier Hamel.
Plusieurs autres challenges doivent être relevés par la DSI. Celle-ci va devoir assurer les mêmes niveaux de service des applications aux directions métiers, car ce n’est pas du ressort du fournisseur Cloud de les assurer. Il va falloir assurer la montée en compétences des équipes, notamment celles qui seront en charge du volet MCO de la plateforme une fois le build achevé.
De même, le chef du projet Iris doit résoudre une forte contrainte : « Nous avions 860 serveurs à déplacer dans le Cloud, mais nous ne voulions pas changer toutes les adresses IP. En effet, changer l’adresse IP d’un serveur impliquait d’intervenir sur site pour modifier la configuration des terminaux radio des opérateurs, les montres connectées, etc. Le réseau est un point critique dans ce type de projet. Notre adressage réseau devait rester identique. »
Un modèle « datacenter-less » achevé en septembre 2024
Déjà client de la Google Cloud Platform pour porter sa stratégie Data, FM Logistic retient AWS pour son informatique de production. Son choix : migrer toute l’infrastructure VMware d’un bloc vers le service « VMware Cloud on AWS » opéré à la fois par VMware et AWS.
La connexion du datacenter FM Logistic avec AWS est assurée en 10 Gbit/s en direct avec un Megaport Cloud Router (MCR) et via un autre MCR placé chez Interxion. Deux zones de disponibilité AWS (AZ) sont mises en œuvre afin de porter les serveurs de production sur VMware Cloud on AWS SDDC ainsi que l’infrastructure de secours. La migration du datacenter SSDC on premise vers le SDDC Cloud est alors menée avec la solution HCX de VMware.
Pour autant, une fois la migration des VM menée et le projet Iris achèvé, le travail des équipes d’Olivier Hamel ne s’arrête pas là.
L’objectif reste bien d’aller vers un modèle « datacenter-less ». Il faut encore décommissionner tous les serveurs et équipements encore en production chez Equinix, notamment des serveurs HP-UX et les équipements NAS existants pour les placer sur AWS.
De même que des équipements, tels que les Reverse Proxy et toute l’infrastructure réseau SD-WAN, qui assurent les échanges de données entre les différents sites logistiques de l’entreprise.
Sur ce plan, Olivier Hamel se montre extrêmement prudent : « Il faut faire très attention sur les coûts réseaux. Mettre en œuvre une Transit Gateway présente un coût et nécessite d’analyser finement le trafic pour l’optimiser. J’ai été très méticuleux sur le contrôle des coûts, mais ma conclusion est qu’il est impossible de les prévoir exactement. On peut se faire une idée, mais prédire des coûts à 100 € près chaque mois est impossible. »
Le projet de migration vers le « datacenter-less » doit s’achever en septembre 2024.
La DSI de FM Logistic va pouvoir s’attaquer aux prochaines évolutions de son infrastructure multi-Cloud. « Nous serons dans un nouvel écosystème avec deux Cloud providers. Cela nous ouvre le champ des possibles, notamment sur le traitement des données entre eux. Nous poursuivons notre transformation en exploitant les nouvelles possibilités qui nous sont offertes aujourd’hui » conclut Olivier Hamel.
Images : © DR FM Logistic