Louis Vuitton inaugure deux nouveaux ateliers en France, à Azé et Vendôme

Louis Vuitton inaugure deux nouveaux ateliers en France, à Azé et Vendôme

Publié le



22 févr. 2022

Louis Vuitton continue de déployer ses ateliers en France. La marque phare du géant français du Luxe LVMH a inauguré mardi deux nouveaux sites de production de maroquinerie dans le Loir-et-Cher, dédiés notamment aux peaux exotiques. Aux côtés des élus locaux et du PDG de la maison, Michael Burke, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire et le PDG de LVMH, Bernard Arnault, étaient présents pour mettre en valeur les savoir-faire français et la force du groupe de luxe.

Une employée fabrique un sac dans le nouvel atelier Louis Vuitton à Azé, dans le Loir-et-Cher, le 22 février 2022. – AFP

Les deux ateliers sont séparés de quelques kilomètres. A Azé, le nouvel atelier appelé “Oratoire”, flambant neuf, est construit sur 6.500 mètres carrés selon les nouvelles normes écologiques, avec de grandes baies vitrées et accueille depuis septembre un peu plus d’une centaine de maroquinières et maroquiniers. Des salariés venus du site historique d’Asnières, à côté de Paris, forment les nouvelles recrues, venues des services ou du commerce, qui apprennent durant trois mois les bases du métier grâce à un partenariat avec le Centre technique du cuir. Les artisans continuent ensuite leur formation via un CDD supervisé par un tuteur. Valérie Dubois, directrice de la production de la maroquinerie en France, précise qu’il faut entre 12 et 18 mois pour que les salariés acquièrent les fondamentaux de leur métier et soient opérationnels.

Elle explique également qu’avec l’arrivée de nouvelles propositions chaque trimestre, chaque nouveau sac est l’occasion d’intégrer de nouveaux apprentissages. Le site accueille le nouvel pôle de compétences sur les cuirs exotiques, où sont à présent réalisés les prototypes de sacs pour les différentes usines de la Maison spécialisées dans la réalisation de produits dans ces matières.

L’autre atelier inauguré ce mardi est lui dédié à ces fameux cuirs et est d’un tout autre style. Situé à Vendôme, il s’agit d’une belle abbaye classée et restaurée après 15 millions d’euros de travaux que la ville avait cédée au groupe en 2018 et qui a ouvert ses portes dès la fin 2020. L’atelier “Abbaye” se veut le site phare de Vuitton pour la fabrication de sacs en cuirs précieux comme l’alligator, mais aussi le python, le lézard, le crocodile ou le cuir d’autruche. Ici pas d’immense open space d’un seul tenant. Avec des espaces de travail sur quatre niveaux et 3,500 mètres carrés, les équipes de travail ont du s’adapter au lieu. Situé à moins d’une heure de Paris en TGV et installé dans un cadre historique avec vue sur les vestiges du château de Vendôme, le site dispose d’arguments majeurs pour raconter l’histoire des savoir-faire maroquiniers du groupe.

La maison Louis Vuitton a d’ailleurs acquis le nom prestigieux de Vendôme. Une polémique avait éclaté en 2021 lorsque le maire de la ville Laurent Brillard (UDI) avait cédé le nom de sa ville pour 10.000 euros afin que la marque puisse l’utiliser sur sa joaillerie de luxe.  “Vendôme est extrêmement gagnant de la venue de Vuitton. Et là, on récupère 10.000 euros supplémentaires pour un nom qu’ils auraient pu utiliser de toute façon”, comme l’ont fait d’autres avec Hôtel Vendôme, Charcuterie Vendôme ou Cosmétiques Vendôme, avait alors expliqué le maire à l’AFP rappelant qu’avec Louis Vuitton, ce sera “500 emplois créés”.

C’est ainsi dans cet atelier que les 350 étapes de l’assemblage du sac Capucine, l’un des best-sellers de Louis Vuitton, sont réalisées. “L’atelier d’Asnières réalise les malles Louis Vuitton et nous avons une demande exponentielle venue de Chine, de Corée-du-Sud, etc., nous avions besoin d’un atelier dédié aux cuirs exotiques”, précise Michael Burke.

A terme, les deux bâtiments, qui portent à 18 le nombre d’ateliers Louis Vuitton en France, devraient accueillir 500 employés.

“2021 a été une année exceptionnelle pour notre groupe, exceptionnelle aussi pour Louis Vuitton, c’est la meilleure année de l’histoire de la maison”, a déclaré son PDG Michael Burke, lors des discours inauguraux. “Chaque ouverture d’atelier est un jour important car c’est dans l’intimité de ces lieux que se construit l’excellence. Louis Vuitton est une marque culturelle qui réalise un travail sur une expérience culturelle globale d’exception. Cette réussite est le fruit du travail d’artisans qui perpétuent les gestes dans 18 ateliers, bientôt 19, dans toute la France. Ce savoir-faire est un pan de l’histoire de France. Cela se perdrait si un groupe comme LVMH n’investissait pas dans la formation”.

Le PDG de LVMH Bernard Arnault (centre) et le ministre de l’Economie Bruno Le Maire (droite) lors de l’inauguration du nouvel atelier Louis Vuitton à Azé, dans le Loir-et-Cher, le 22 février 2022. – AFP

LVMH, qui en 2021 a réalisé 64,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires, ne communique pas sur les ventes de ses marques mais selon une note de HSBC, Louis Vuitton a atteint les 17 milliards d’euros de ventes. Une croissance qui a généré en début d’année des attentes de la part de plusieurs de ses salariés lorsque la société avait annoncé à ses équipes vouloir modifier l’amplitude horaire de leur activité. L’issue des discussions sur ce sujet n’a pas été officiellement communiquée. Cinq ateliers de la marque ont été le théâtre d’un débrayage de la part de salariés à l’appel de la CFDT et de la CGT, syndicats minoritaires, pour demander de meilleurs salaires et protester contre la réorganisation un temps de travail. Au total, 5% des salariés de ces trois ateliers ont participé au débrayage. Les accords salariaux, signés depuis par le syndicat majoritaire CFTC, ont accordé une augmentation d’environ 7% des salaires, soit environ 150 euros, selon une source interne. Bernard Arnault a également précisé ce 22 février qu’avec la participation et l’intéressement, les salariés pouvaient gagner l’équivalent de 18 mois de salaire sur un an.

“Nos artisans souvent fabriquent des produits qui sont en liste d’attente”, a souligné auprès de la presse Bernard Arnault. “Ces anciens métiers du cuir qui ont contribué à la prospérité de Vendôme avant de disparaître, nous avons, avec Louis Vuitton, l’ambition de les faire renaître”, a-t-il dit lors de son discours, se rappelant aussi que “lorsque nous avons repris Louis Vuitton nous avions trois ateliers. Depuis cette époque le volume d’affaires a été multiplié par trente. C’est une trajectoire formidable. Il est difficile d’expliquer cette alchimie. C’est un mélange de passion et de talent, de tradition et de créativité”.

“LVMH doit être pour l’industrie française un modèle”, en matière de “création de valeur, de création d’emplois”, et d’exportation, a pour sa part estimé Bruno Le Maire vantant les excédents commerciaux du groupe, ses 35.000 emplois en France ou encore “la success story exceptionnelle” de Louis Vuitton.

Louis Vuitton emploie actuellement 4.800 personnes dans ses 18 ateliers en France et projette 1.000 embauches supplémentaires d’ici fin 2024 notamment avec l’ouverture de deux nouveaux ateliers dans l’Hexagone à Charmes sur l’Herbasse, à proximité de Valence, et à Beaulieu-sur-Layon dans le Maine-et-Loire, où la maison phare du groupe LVMH va donc installer un nouveau site après celui ouvert en 2019.

Avec AFP

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