Vu leurs relations glaciales et l’animosité que se vouent le Real Madrid et le PSG depuis plusieurs années – sur fond de Superligue et de rivalités sportives, économiques et autour de l’avenir de Kylian Mbappé -, pas grand monde n’aurait pu prédire que les fans merengues supporteraient un jour le Paris-Saint-Germain. Pour le quart de finale retour de Ligue des champions entre les Parisiens et le FC Barcelone, mardi soir, ce sera pourtant bien le cas.
Déjà, parce que les supporters madrilènes exècrent plus que toute autre chose leur ennemi barcelonais. « Comme tout supporter du Real qui se respecte, je suis toujours pour l’adversaire du Barça, même en match amical ou quand joue l’équipe réserve », confirme Rafael, 65 ans et socio depuis 1978. La présence de Mbappé, qui devrait s’engager avec le Real Madrid cet été, renforce aussi l’intérêt des Merengues pour ce Clasico avant l’heure. « C’est déjà comme notre fils, abonde Rafael. Un fils capricieux avec lequel on s’est un peu fâché parce qu’il nous a tourné le dos plusieurs fois, mais qu’on adore quand même. Il faut déjà qu’il s’habitue à battre le Barça, à entrer dans la tête des joueurs et je suis persuadé qu’il en est capable. »
« On veut tous qu’il mette deux, trois buts au Barça. »
Derrière son étal de poissons, David, 57 ans, rêve aussi de voir le Français mettre à genoux le Barça. « Je supporte le PSG parce qu’il y a Mbappé, avoue ce supporter du Real depuis sa naissance. On veut tous qu’il mette deux, trois buts au Barça et qu’il l’élimine à tout prix. Ils sont déjà irrités qu’il signe au Real donc s’il les sort, ils vont être encore plus fous. Rien que de l’imaginer, j’en saute déjà de joie ! »
Les dirigeants et le staff madrilènes observent aussi attentivement cette double confrontation de l’international français (77 sél., 46 buts). D’un point de vue tactique, déjà, pour avoir quelques indications sur sa façon d’évoluer face aux Catalans et la manière de ces derniers de défendre contre lui. Mais aussi au niveau de son comportement. Que ce soit sur son implication, ses replis défensifs et son attitude globale. Ce qui, à leurs yeux, reste la grande incertitude dans son recrutement. D’autant plus avec les remous répétés qu’il a connus ces dernières semaines avec Luis Enrique.