Le rêve a viré au cauchemar avec, encore une fois, Emiliano Martinez en bourreau des illusions du foot français. Un an et demi après la séance de tirs au but fatale à l’équipe de France en finale de la Coupe du monde 2022, le gardien international argentin s’est rappelé au mauvais souvenir du public français en jouant un rôle prépondérant dans l’élimination du LOSC, sorti de la Ligue Europa Conférence par Aston Villa aux portes du dernier carré, au terme d’une prestation où les joueurs de Paulo Fonseca ont fait mieux que tenir tête à l’actuel 4e de Premier League.
Il aurait fallu que Lucas Chevalier, impérial ensuite (100e, 120e), ne relâche pas un ballon exploité par Cash (83e) pour que le plan se déroule sans accroc, s’épargner trente minutes de rab et une séance de tirs au but durant laquelle l’arrêt du gardien international Espoirs devant Bailey n’a pas pesé suffisamment lourd en comparaison des deux tentatives de Nabil Bentaleb et Benjamin André stoppées par Martinez. À une poignée de minutes près, les Dogues ont fait tout ce qu’il fallait, épatants dans l’engagement et de maîtrise, virtuellement qualifiés de la 68e à la 87e minute après un coup de tête gagnant d’André sur un corner de Haraldsson.
Quinze minutes leur avaient suffi pour effacer leur retard du match aller par l’intermédiaire de Yazici, parfaitement servi en retrait par Gudmundsson (15e). Leur pressing a éteint Villa, dont la première frappe du match est intervenue à l’heure de jeu (56e). Ils ont flirté avec le but du break dès la reprise (46e), et ils auraient pu faire la différence avant la séance de tirs au but si Diakité n’avait pas trouvé Martinez sur sa route (90e+4) ou si Tiago Santos s’était montré un peu plus précis au moment de conclure (108e). C’est une soirée qui assurément leur laissera beaucoup de regrets…
Le joueur : Chevalier double face
Que faut-il retenir de sa soirée ? La manière dont il a maintenu le LOSC à flot durant la prolongation au prix d’une double parade exceptionnelle ? La façon dont il s’est détendu pour mettre en échec Bailey lors de la séance de tirs au but ? Ou son erreur sur un centre de Watkins qui a envoyé les Dogues en prolongation ? Lucas Chevalier a vécu une soirée contrastée, battu juste avant la fin du temps de réglementaire après un ballon relâché dans sa surface, gêné par Bentaleb.
Le gardien lillois a fait ce qu’il fallait ensuite pour se rattraper : sa manchette sur une tête plongeante de Douglas Luiz après un premier arrêt face à Bailey (100e) restera comme l’une des images fortes de ce quart de finale. Mais elle n’a pas suffi aux Lillois pour se hisser dans le dernier carré de la C4.