« Le CNRS est l’organisme de recherche le plus impliqué dans les infrastructures de recherche », assure Eric Humler, président du Comité des très grands équipements scientifiques et grandes infrastructures du CNRS. Astrophysique, sciences humaines et sociales, énergie ou information scientifique, monosite, distribuée voire numérique… La science de pointe se construit aujourd’hui sur des infrastructures diverses qui rassemblent des équipements scientifiques, des ressources (collections, archives et données scientifiques) et des services essentiels pour soutenir la recherche. « Instruments à la pointe de la modernité » qui représentent des « défis technologiques » et doivent « bénéficier à l’ensemble de la communauté scientifique internationale », ces infrastructures de recherche relèvent d’une stratégie gouvernementale traduite dans une feuille de route nationale du Ministère de la Recherche, de l’Enseignement supérieur et de l’Innovation (Mesri), revue tous les quatre ans.
Dans la nouvelle édition publiée le 8 mars 2022, 108 infrastructures ont été identifiés avec un changement de classification, des organisations scientifiques internationales (OSI) aux infrastructures de recherche (IR) sous la responsabilité des opérateurs de recherche comme le CNRS, en passant par les IR* qui remplacent les anciennes « très grandes infrastructures de recherche » (TGIR) et relèvent d’une politique nationale (notamment budgétaire), bien que leur responsabilité scientifique reste acquise aux opérateurs de recherche. S’ajoutent des « projets », en cours de construction ou déjà productifs, reconnus dans le paysage de la recherche française mais devant encore progresser en maturité.
Cette feuille de route analyse le paysage des infrastructures et leurs impacts économiques, sociétaux et culturels, avec un focus particulier sur la science ouverte et le partage des données, logiciels et publications de la recherche (voir encadré). Elle permet d’établir la stratégie, notamment budgétaire, de l’État en la matière avec un « choix sélectif et hiérarchisé ». Pour une infrastructure, y être inscrite représente ainsi « un label de qualité et une reconnaissance de son importance stratégique pour la France ».