Le mois dernier, l’Assemblée nationale a voté à l’unanimité en faveur d’une proposition de loi visant à pénaliser les produits de fast-fashion pour s’en prendre aux géants de l’industrie textile.
Le projet vise à endiguer la mainmise de la fast-fashion sur le marché de la mode, caractérisée par des articles vestimentaires vendus à des prix extrêmement bas et un renouvellement constant des collections pour pousser à la surconsommation, au détriment de toute considération sanitaire, environnementale et sociale.
La loi attend désormais une date de passage au Sénat. En cas d’adoption et après application, la loi permettra, d’une part, de défendre les parts de marché de la production locale française, mais aussi de sensibiliser et changer les habitudes de consommation.
La seconde main en passe de surpasser la fast fashion
Une tendance qui commence déjà à s’installer en France, puisque, selon le rapport sur les préférences des consommateurs de Bazaarvoice, la moitié des consommateurs français (49 %) déclarent d’ores et déjà ne jamais acheter d’articles issus de la fast-fashion.
Dans le même temps, la mode de seconde main, dont sont déjà coutumiers 58 % des Français, continue de gagner du terrain : plus de la moitié des consommateurs de l’Hexagone affirme acheter des articles d’occasion plus souvent aujourd’hui qu’à la même période un an plus tôt.
Un « éco-score » pour la mode ?
A noter que la loi prévoit notamment la mise en place progressive d’un “éco-score” mettant en évidence l’impact environnemental de chaque vêtement.
Le score prendra en compte une large gamme de critères environnementaux, tels que l’analyse du cycle de vie du produit, la toxicité des produits chimiques utilisés lors du lavage, les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau et de ressources naturelles, la durabilité et la réparabilité du vêtement, ainsi que les pollutions engendrées par sa production.
Selon la note obtenue, les articles vestimentaires se verront attribuer des bonus-malus venant majorer le coût des mauvais élèves et abaisser ceux des bons.
Cet “éco-score” et la variation induite sur les prix des articles concernés pourrait bien venir compléter les avis générés par les consommateurs (CGU), auxquels se réfèrent aujourd’hui 61 % des Français avant de poursuivre leurs achats, et modifier radicalement la manière dont les Français consomment et pensent leur rapport à la mode…