Le match : 0-0, 5-3 aux tirs au but
Les Espagnols, victorieux des hôtes allemands au bout de la prolongation (2-1) à Stuttgart, avaient dès le coup de sifflet final les yeux rivés sur Hambourg pour connaître, à l’issue d’un âpre duel entre Français et Portugais, leur adversaire en demi-finales de l’Euro. Équilibré comme on pouvait s’y attendre, le premier acte a longtemps ressemblé à une partie d’échecs. La frilosité des deux formations dans les intentions a primé sur le reste et hormis une frappe lointaine de Théo Hernandez (20e), seul tir cadré des 45 premières minutes, rien n’aura été à sauver.
Au retour des vestiaires en revanche, la partie s’est emballée. Après un temps fort tricolore, la formation de Roberto Martinez a accéléré et sans un grand Mike Maignan devant Bruno Fernandes (61e), Vitinha et Ronaldo (63e), les Lusitaniens auraient pris le large. Dans la foulée, Randal Kolo Muani (66e) dans un remake à peu de chose près de son face-à-face avec Emiliano Martinez en finale de Coupe du monde, Eduardo Camavinga (70e) d’un tir croisé fuyant et Ousmane Dembélé d’une frappe brossée flirtant avec l’équerre de Diogo Costa (73e), pensaient à leur tour ouvrir le score, toujours en vain.
2000
Depuis son titre en 2000, la France avait été éliminée les 4 dernières fois où elle avait disputé une prolongation en tournoi majeur (Coupe du monde + Euro).
La tension est légèrement retombée et seuls un ultime raid de Marcus Thuram, sans soutien de la part de ses coéquipiers, et une frappe sans conviction de Kylian Mbappé (90e + 4), ont fait parcourir un frisson dans le Volksparkstadion (90e + 1) avant une inéluctable prolongation. Dans ces 30 minutes supplémentaires, la décision de Didier Deschamps de sortir son capitaine à la mi-temps, suppléé par Bradley Barcola, a longtemps été le fait marquant. Joao Felix, d’une tête de peu à côté (108e), Barcola, après un beau slalom (114e), mais surtout Nuno Mendes, coupable d’une frappe trop écrasée (120e), ont tenté de changer le destin de cette rencontre, vouée aux tirs au but.
À ce jeu-là, les Bleus ont assuré et seul Joao Felix a manqué la cible (5-3 t.a.b), en trouvant le poteau, rendant ivres de bonheur Mike Maignan et ses coéquipiers. Une demi-finale épique face à l’Espagne, privée de Dani Carvajal et Robin Le Normand, suspendus, les attend désormais le 9 juillet.
2006, 2021, 2022… Les Bleus commençaient à faire des échecs aux tirs au but une bien mauvaise habitude. Dans la nuit d’Hambourg, Mike Maignan et ses partenaires ont enfin brisé la série noire en négociant à merveille l’exercice. Ousmane Dembélé, Youssouf Fofana, Jules Koundé, Bradley Barcola puis Théo Hernandez n’ont pas tremblé et laissé le seul échec de la séance au Portugais Joao Felix.
Les joueurs de Didier Deschamps, toujours aussi pauvres dans l’efficacité offensive durant cet Euro, assurent au moins l’essentiel avec un billet pour les demi-finales face à l’Espagne, toujours sans avoir marqué le moindre but dans le jeu.