L’entraînement de l’équipe de France déçoit le public à Paderborn

L’entraînement de l’équipe de France déçoit le public à Paderborn

A Paderborn,

Remboursez nos invitations ! Didier Deschamps l’a encore répété l’autre jour : « L’équipe de France n’est pas la même sans Kylian Mbappé ». Ce constat est aussi vrai sur le terrain qu’en dehors, d’un point de vue de l’attractivité de cette équipe de France auprès du grand public. On en a encore fait l’implacable constat jeudi à l’occasion de l’entraînement ouvert au public dans le joli stade de Paderborn, où 4.000 petits chanceux ont réussi à se dégoter le précieux sésame pour assister à la fête, alors que plus de 100.000 demandes de billets ont été déposées auprès de la FFF.

Problème, tout ce beau monde n’avait d’yeux que pour le numéro 10 et capitaine de l’équipe de France, Kylian Mbappé, lequel ne s’est pas pointé avec le reste du groupe… Ménagé par le staff, celui-ci est resté faire du travail en salle pendant que les copains s’affrontaient sur la pelouse. Depuis la tribune de presse située en face des gradins ou était massé les locaux, on devinait aisément le gros chagrin des mômes venus pour lui et (presque) rien que pour lui.

Une apparition éclair (histoire de)

On a même craint un début d’émeute mais, contrairement aux Français, qui auraient déjà passé Deschamps au goudron et aux plumes, les Allemands ont semble-t-il la tristesse civilisée. Bon, on souhaite quand même bon courage aux parents pour arriver à consoler leur progéniture et arriver à leur faire avaler le repas du soir sans devoir en passer par la camisole de force. Certains ultras en culotte courte ont eu beau poursuivre leurs lancinantes suppliques « Mbappé, Mbappé !!! », « Kyliaaaaaaaan ! », rien n’y a fait.

Kylian Mbappé a pris quelques photos avec le public lors de son apparition éclaire sur la pelouse.  - FRANCK FIFE

Enfin, si, un peu. Au bout de 40 minutes d’opposition entre les dossards bleus, rouges et verts, le boss a fini par pointer le bout de son museau et se poser au bord du terrain, saluant de loin telle une miss France en survêt la populace venue l’acclamer. Il sera d’ailleurs le seul à applaudir le public et lui dire au revoir – de loin – la plupart des autres joueurs rentrant directement aux vestiaires dès le coup de sifflet final, sans passer par la case politesse, ce qui ne manqua pas de provoquer quelques sifflets.

Chopée à la volée à la sortie du stade, entourant ces deux garçons à la mine dépitée, cette maman ne veut même pas répondre à nos questions. « On pensait que ça serait plus chaleureux mais ils n’ont même pas pris le temps de venir nous saluer de près avant de partir. On est vraiment déçus », lâcha-t-elle simplement avant de s’éloigner.

« Je voulais voir Mbappé… »

Même déception du côté de Maëlle, cette jeune française venue spécialement pour l’événement avec toute sa famille depuis… Dunkerque : « Je suis super déçue, on a quand même fait beaucoup de route, tout ça pour ne pas pouvoir les approcher vraiment… Surtout qu’on était que neuf supporteurs français, ils auraient pu faire une petite exception pour nous. » « Même pas que pour nous, ils auraient au moins pu venir au pied de la tribune faire un petit signe à tout le public », corrige sa maman, ravie comme jamais à l’idée de se retaper 5h30 de route pour rentrer au bercail le soir même.

Pour Philip et Jakob, deux jeunes frères habitant les environs, le coup est un peu dur à encaisser, là aussi. « Je voulais voir Mbappé car jusqu’ici je ne l’avais vu qu’à la télé, donc c’est un peu dommage », admet Philip. A leurs côtés, Sandra, la maman, tente de relativiser.

Public conquis, malgré tout

« Mes enfants étaient hyper excités à l’idée de le voir, malheureusement il ne s’est pas du tout entraîné, mais on a pu l’apercevoir de loin quelques minutes, c’était déjà ça. Les Bleus sont très populaires chez nous, ils ont une super équipe avec plein de grands joueurs. C’est très bien pour Paderborn, ça met de l’ambiance. »

Massée aux grillages à l’extérieur du stade, une centaine de fans a bien tenté d’obtenir des autographes coûte que coûte, histoire de ne pas finir Fanny. En vain, le car des Bleus fendant la foule pour rejoindre son camp retranché de Bad Lippspringe, une petite commune de la banlieue de Paderborn. À l’arrivée, on aura connu plus belle osmose entre une sélection nationale et sa ville hôte… Espérons toutefois pour les Bleus, malgré l’accueil global qui leur a été réservé, que ce ne soit pas là un mauvais présage pour la compétition à venir.

Related Articles