C’est une période on ne peut plus compliquée pour l’écosystème des startups français. En plus d’un secteur du financement aux abois, de nombreuses entreprises se voient acculées à des procédures judiciaires de sauvegarde pour tenter de redresser leur situation… parfois en vain.
Les financements en berne
Selon des informations recueillies par Les Échos, les financements en amorçage et en série A sont particulièrement limités depuis la rentrée. Car les investisseurs souffrent, eux aussi, d’un contexte économique défavorable. Les fonds de capital-risque ont besoin de liquidités alors qu’ils n’ont jamais eu autant d’actifs sous gestion, après une période extrêmement fructueuse marquée par des taux beaucoup plus bas.
La tendance s’accentue depuis 2023, année durant laquelle les financements ont chuté de 38 % pour s’établir à 8,3 milliards d’euros, selon le baromètre 2024 France Digitale-EY. Elle devrait, malheureusement, se poursuivre à la négative cette année. « Avant, certains devenaient entrepreneurs et pouvaient facilement lever 2 millions en amorçage tellement il y avait d’argent. Aujourd’hui, il y a moins cet effet d’aubaine », commente le business angel Alexandre Berriche dans un entretien accordé au quotidien français.
Une situation qui est issue de facteurs multiples, à l’instar de l’instabilité politique financière, les tensions géopolitiques, ainsi que l’érosion du pouvoir d’achat des ménages.
Les faillites explosent
La situation n’affecte pas que le secteur du financement. Les sociétés déjà établies en pâtissent aussi. En 18 mois, plus de 100 acteurs de la French Tech ont ainsi déclaré faillite. La majorité avait pourtant réussi à lever des fonds dans les trois années précédentes. Cette réalité s’explique notamment par un modèle économique fragile, reposant sur des pertes importantes et une dépendance excessive aux financements externes, eux-mêmes en difficulté.
Luko, spécialiste des assurances habitation 100 % en ligne, en est le parfait exemple. En 2023, la jeune pousse s’est retrouvée au bord de la liquidation judiciaire, endettée à hauteur de 45 millions d’euros. Elle a depuis été rachetée par Allianz.
Car les entrepreneurs s’y prennent souvent trop tardivement lorsqu’ils frappent à la porte des tribunaux du commerce pour des mesures de redressement. Ils espèrent, en général, l’intervention d’un investisseur qui changerait la donne. Dans de nombreux cas, il est déjà trop tard.
L’IA, seul point positif
Cette dynamique révèle les limites d’un système qui s’est développé dans un contexte de financement facile. Les fondateurs se retrouvent ainsi démunis face à ces procédures judiciaires complexes, avec des conséquences personnelles parfois dramatiques.
Dans ce contexte, il est plus que jamais nécessaire de bâtir des entreprises viables sur le long terme, capables de résister aux fluctuations du marché. Un point d’espoir, tout de même, réside dans le secteur de l’intelligence artificielle (IA), qui continue d’attirer des sommes colossales.
- Le secteur du financement traverse une période difficile, complexifiant l’accès des startups à des fonds.
- Dans le même temps, de plus en plus d’acteurs établis font faillite.
- Une situation qui s’explique par plusieurs facteurs, notamment géopolitiques et économiques.
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Par : Opera