Maddyness sera présent les 16 et 17 octobre à Grenoble et à Lyon pour détecter les meilleures pépites innovantes du territoire. Ce parcours sera l’occasion de rencontrer en personne les acteurs qui œuvrent pour le dynamisme de cet écosystème. Un événement organisé en partenariat avec la Région, Sowefund, Bpifrance, H7, Visconti Partners et les réseaux French Tech Saint-Etienne Lyon et Alpes.
Vous avez jusqu’au 25 septembre. Les startups sélectionnées pourront pitcher leurs innovations devant un jury d’experts et rencontrer de nombreux investisseurs.
Une région historiquement industrielle
L’association La French Tech Alpes fédère 5 territoires sur l’ensemble du sillon alpin, entre Valence et Genève en passant par les agglomérations de Grenoble, Chambéry et Annecy. Elle dispose d’un important vivier de startups majoritairement investies sur les questions d’industrie, de santé, d’énergie ou encore de mobilité.
« 40 % de nos entreprises sont industrielles, contre en moyenne 12 % pour les startups au niveau national, détaille Laura Colombat, Coordinatrice de La French Tech Alpes. Une grande partie s’intéresse au segment hardware associé au software et l’écosystème commence à atteindre un niveau de maturité assez élevé ». En témoignent par exemple Verkor et Aledia, deux pépites grenobloises qui sont parvenues à lever respectivement 850 millions et 120 millions d’euros pour mettre en route leurs chantiers.
De son côté, Lucie Texier, Déléguée générale de La French Tech Saint-Etienne Lyon présente des dominantes plus axées sur la Medtech, la Biotech, la Fintech mais aussi la HRtech et la Greentech. « De très grandes entreprises à portée internationale ont pu naître ces dernières années, à l’image de MyLight150, Agicap ou encore Dougs, justifie-t-elle. Nous avons aussi connu des exits importants comme celui d’Amolyt Pharma », rachetée par AstraZeneca en mars 2024 pour plus d’un milliard de dollars.
La région Auvergne-Rhône-Alpes reste la deuxième région la plus prisée par les investisseurs après l’Île-de-France, avec un total d’1,7 milliard d’euros (contre 728 millions d’euros en 2022). Elle dispose également d’un réseau riche – et historique – en matière de recherche universitaire et scientifique, de pôles de compétitivité, de clusters, de SATT ou encore de réseaux d’incubateurs et d’accélérateurs. Grenoble étant par exemple connue historiquement pour son effervescence en matière d’énergie tandis que l’agglomération lyonnaise est marquée par la présence de géants de la pharmaceutique. Autant d’avantages qui font de la région la première en termes de création de Deeptech dans l’Hexagone.
Un écosystème résilient
« Nous avons la chance d’être sur un territoire où l’écosystème est solide, notamment grâce à son réseau d’entraide, surenchérit Lucie Texier. Une qualité plutôt bienvenue au vu de la contraction des investissements en capital-risque depuis plus de deux ans. « D’après notre panorama des start-up, 70 % de nos pépites ont besoin de financement, poursuit Laura Colombat. Les entrepreneurs sont aussi plus frileux à se lancer dans ce contexte ». Toutefois, cette dernière précise qu’ils restent pour la plupart optimistes pour l’avenir, démontrant ainsi « l’esprit de résilience de l’écosystème ».
« On se rend compte du reflux des financements et ce sont les jeunes entreprises qui sont les plus affectées, ajoute Lucie Texier. Nous avions levé plus de 750 millions d’euros l’an passé et nous atteignons seulement aujourd’hui le seuil des 400 millions d’euros ». Il serait donc indispensable d’attirer plus d’investisseurs, « notamment sur les amorçages et les séries A ». Même son de cloche du côté de Laura Colombat qui estime que « l’accès au financement en région n’a jamais été aisé, mais reste encore plus complexe aujourd’hui. Les entreprises doivent démontrer davantage de traction marché, celles réalisant d’ores et déjà du chiffre d’affaires sont plus préservées ».
Un bassin d’emploi très riche
Pour autant, d’après l’observatoire des startups de Grenoble Alpes, on observe que le taux de pérennité à 5 ans des entreprises innovantes du territoire est équivalent à celui des entreprises classiques au niveau national. « Toutes n’ont pas vocation à rejoindre le rang des licornes, mais deviennent de belles PME pérennes qui créent de la valeur et de l’emploi sur le territoire », défend Laura Colombat. Au total, le sillon alpin représenterait 9 000 emplois dans des startups, avec plus de 4 000 emplois créés en l’espace de 5 ans. Par ailleurs, 80 % de ces startups ont bénéficié d’un accompagnement et s’appuient sur la force du réseau.
« Nous avons la chance d’avoir en Auvergne-Rhône-Alpes un bassin d’emploi très dynamique et diversifié, décrit Lucie Texier, tout en faisant valoir plus de 20 000 emplois dans les startups de sa zone. Et nos startups génèrent aussi de l’emploi indirect dans l’écosystème, notamment auprès des ESN ». À ce titre, 8 entreprises 10 dans la région Auvergne-Rhône-Alpes seraient à caractère B2B, elles sont donc amenées à générer du business avec d’autres. « Perdure aussi l’enjeu de mieux sensibiliser les élus et les citoyens sur le fait que ces startups créent de la valeur socio-économique et permettent à d’autres projets de naître », appuie Laura Colombat.
Les French Tech Saint Etienne-Lyon et Alpes se proposent donc d’agir en tant que réelle « boussole des entrepreneurs » afin qu’ils soient orientés vers les structures les plus pertinentes pour assurer leur pérennité.