Dans ses vœux pour la nouvelle année, René-Marc Chikli pousse un nouveau coup de gueule envers les compagnies aériennes. Il faut reconnaître qu’il n’a pas tort. Non seulement, elles sont souvent au cœur des litiges en agence de voyages mais également plusieurs d’entre elles n’ont pas hésité à facturer la taxe de solidarité sur les billets d’avion alors même que la loi n’était pas votée. Et pour le remboursement, elles traînent et imposent des règles qui sont loin d’être commerciales.
Le Président du SETO va plus loin
Il évoque l’événement le plus marquant pour les voyagistes est la perception d’une taxe qui n’existait pas encore. Les principales compagnies aériennes concernées sont Air France, Air Caraïbes – French Bee, ou Corsair. “si elles se sont mises d’accord pour instaurer cette taxe, les démarches pour son remboursement s’avèrent désorganisées, parfois même à la limite de la transparence, voire de l’honnêteté. …les compagnies aériennes auraient tout intérêt à régler cette affaire rapidement et efficacement. Mais non! Elles prennent leur temps, sans doute pour préserver leur trésorerie! Un comble!
Ces compagnies aériennes qui rechignent à rembourser la taxe perçue indûment
Parmi les plus rapides on a pu voir percevoir la taxe de solidarité sur les billets d’avion alors que la loi n’était pas encore votée. La chute du gouvernement les contraint à rembourser le trop-perçu. Cependant, non seulement, elles trainent à rembourser mais demandent aux passager à en faire la demande. Un comble!
La première à vouloir taxer a été Air France
Dès la fin octobre, et avant même l’adoption définitive du PLF 2025, Air France ouvrait la voie, commençant à prélever cette taxe sur les billets réservés pour l’année prochaine en invoquant des raisons de trésorerie. On connaît la suite.
Nous avions évoqué le message de JP Mas et de Valérie Boned
«C’était totalement anormal de prélever une taxe qui n’existait pas encore, c’est également anormal de ne pas rembourser les passagers automatiquement», fustige Jean-Pierre Mas, le médiateur du tourisme, chargé de gérer les litiges entre consommateur et opérateur de voyages. Même son de cloche pour Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage (ou EDV). Le principal syndicat du secteur juge «cacophonique» la hâte affichée par les compagnies, dans un sens comme dans l’autre. « Il y a eu une précipitation à collecter et maintenant, il y a une précipitation à rembourser. Nous aurions aimé être consultés sur les modalités en amont.»
Pas de remboursement automatique
Le 6 décembre, deux jours après la démission du gouvernement, FrenchBee, Air Caraïbes ou encore Air France ont donc fait savoir qu’elles suspendaient immédiatement la collecte de la taxe majorée mais aussi qu’elles avaient l’intention de rembourser la totalité des montants indûment perçus. L’histoire aurait pu en rester là, n’était un détail fâcheux dans le mea culpa des compagnies : ce remboursement ne se fera pas automatiquement. Pour en bénéficier, les passagers devront en faire la demande. «Dans les jours qui viennent» via une boîte de dialogue sur les sites de French Bee et Air Caraïbes. À compter du 12 décembre sur airfrance.fr, la compagnie nationale précisant que «les remboursements seront priorisés en fonction de la date du départ des clients».
Les vœux de René-Marc Chikli – Président du SETO