Le personnage : Roland Garros
Roland Garros est né en 1988 à Saint-Denis de la Réunion. Il fait cependant ses études à Paris, à la prestigieuse école HEC, avant de se mettre à son compte en tant que vendeur de voitures près de l’Arc de Triomphe. Garros est un sportif accompli, qui s’est notamment mis au cyclisme à l’adolescence pour se refaire une santé après avoir souffert d’une grave pneumonie, mais il n’a jamais joué sérieusement au tennis.
Sa vie change à jamais en août 1909 lorsqu’il assiste à un meeting aérien en Champagne et décide à son tour de devenir aviateur. Il achète immédiatement un avion, apprend à le piloter tout seul et obtient son brevet dès juillet 1910.
Deux ans seulement après avoir commencé à piloter, l’aventureux Roland Garros participe aux défilés du 14 juillet. Il participe également à plusieurs courses et établit deux records d’altitude, le premier à 3 950 m (12 960 pieds) en 1911, le second à 5 610 m (18 410 pieds) en 1912. Mais son exploit le plus célèbre reste le premier vol sans escale à travers la Méditerranée, en 1913, depuis le sud de la France jusqu’à Bizerte en Tunisie. Un voyage de huit heures au cours duquel il doit réparer deux pannes moteur. À l’époque, cet exploit lui vaut une grande notoriété, notamment dans les milieux huppés parisiens.
Lors de la Grande Guerre, Roland Garros participe aux toutes premières batailles aériennes et c’est lui qui met au point la première mitrailleuse tirant dans l’axe de l’avion à travers le champ de rotation de l’hélice. Grâce à ce dispositif, les pilotes français disposent en vol d’une arme précise et puissante, qui leur permet d’obtenir de nombreuses victoires aériennes au début de la guerre.
En 1915, l’avion de Garros est abattu par des tirs de DCA. Il est non seulement fait prisonnier de guerre pour les trois ans à venir mais la capture de son avion permet aux Allemands de copier son équipement et de prendre le dessus dans la plupart des batailles aériennes.
En 1918, Garros parvient à s’évader et à regagner Paris. Sa santé s’est sérieusement détériorée, mais il décide néanmoins de rejoindre à nouveau l’armée. Le 5 octobre 1918, il est abattu et tué près de Vouziers, dans les Ardennes, un mois avant la fin de la guerre, la veille de son 30e anniversaire.
La postérité du moment : Un tournoi à son nom, Roland-Garros
A la fin de l’année 1927, alors que les célèbres Mousquetaires ont remporté la Coupe Davis pour la première fois, les présidents du Racing Club et du Stade Français se positionnent pour acheter un terrain près de la porte d’Auteuil, dans l’ouest de Paris, où ils pensent pouvoir construire le court de 10 000 places nécessaire à l’organisation du Challenge Round, et qui pourrait également recevoir les Internationaux de France.
Ils vont jusqu’à garantir leur prêt sur leurs biens personnels, ce qu’Emile Lesieur, du Stade Français, n’accepte qu’à une condition : que le nouveau stade porte le nom d’un autre stadiste. Il s’agit bien sûr de Roland Garros, qui a perdu la vie presque dix ans plus tôt. Le nouveau stade deviendra si emblématique des Internationaux de France qu’aux yeux du grand public, le tournoi lui-même sera plus tard connu sous le nom de Roland-Garros.