Ministre déléguée aux Entreprises, au Tourisme et à la Consommation, Olivia Grégoire s’est rendue le 27 mars sur le salon Made in France Première Vision, qui se tient pour deux jours au Carreau du Temple (Paris IIIe). L’occasion d’annoncer qu’elle travaille avec le ministre de l’Économie à une forme plan de soutien pour la filière.
Un “plan mode” annoncé devant les représentants et dirigeants des instances de filières. Étaient notamment représentés le Comité stratégique de filière, l’Union des industries mode/habillement (UFIMH), l’Union des Industries Textile (UIT), la Fédération du Prêt-à-porter féminin (FFPAPF), la Fédération Nationale de l’Habillement (FNH), l’Alliance France Cuir, l’Alliance du lin et du chanvre, l’Institut Français de la Mode, le Défi ou encore la Fédération de la haute couture et de la mode (FHCM).
Une assemblée face à laquelle la locataire de Bercy a salué une mode tricolore dont elle dépeint le savoir-faire et l’identité comme l’âme ou l’animus de la France. L’occasion pour elle de pointer un paradoxe: si la filière mode/luxe génère plus de PIB que l’automobile ou l’aéronautique, elle est absente de la stratégie de diplomatie économique du ministère des Affaires étrangères. Ce qu’Olivia Grégoire s’engage “à tout faire” pour changer.
“La France n’a pas vraiment de politique publique d’accompagnement structurel pour le secteur de la mode, qui est pourtant au coeur de son identité, de sa réputation et de sa puissance économique”, a par ailleurs pointé la ministre. Le prélude à une annonce: “Avec Bruno Le Maire, nous comptons y remédier en présentant dans les mois qui viennent un plan au service de la mode, du textile et de l’habillement, pour répondre à ses défis multiples.“
Marques, durabilité et compétitivité
Des défis, Olivia Grégoire en désigne d’ores-et-déjà trois. A commencer par celui des marques, jeunes ou moins jeunes qui ne parviennent pas toujours à franchir certains seuils critiques de chiffre d’affaires. Et ceci malgré un savoir-faire créatif français “que le monde entier nous envie, et parfois même nous emprunte”, relève la ministre, qui fait un parallèle avec l’univers du cinéma ou des effets spéciaux. “Nous avons les meilleures écoles, et les meilleurs talents pour qui les difficultés s’amoncellent quand ils veulent créer leur propre marque, et qui sont souvent aspirés à l’étranger.“
Face à cet écueil, la ministre appelle les professionnels de la filière à être force de proposition auprès de son cabinet. Qui fait de la transition écologique un autre grand défi de ce futur plan d’accompagnement. “C’est dans le volume à n’importe quel prix que se situe l’essentiel de l’enjeu”, pour Olivia Grégoire. “Même vertueux, tout vêtement a un impact, qu’il nous faut améliorer grâce à l’innovation.“
Cette ébauche de feuille de route désigne par ailleurs le défi de la compétitivité de filière. Un “enjeu central” auquel la ministre n’entend pas répondre grâce à “l’argent magique (sic)”. Mais avec une démarche méthodique “pour adresser point par point vos leviers de compétitivité”, précise la membre de Gouvernement. Qui a au passage salué l’effort “considérable” déployé par certains acteurs pour développer ses savoir-faire, ses formations et ses machines, pour gagner en réactivité.
“Cet effort, en réalité, il est plus difficile à mener pour d’autres. Et en particulier ceux qui subissent par ricochets les difficultés du moyen de gamme”, pointe Olivia Grégoire. Qui évoque une volonté de simplifier la vie des entreprises et d’optimiser l’amélioration de leurs process. Elle évoque par ailleurs le renforcement des compétences commerciales et industrielles, notamment pour les marques émergentes, mais aussi l’amélioration des relations avec les grands donneurs d’ordres, ou encore l’intelligence artificielle et sa capacité à transformer la filière.
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