Deux établissements d’Indre-et-Loire – le collège Choiseul d’Amboise et de la Béchellerie, à Saint-Cyr-Sur-Loire – vont expérimenter la “pause numérique” au cours de cette année scolaire. Dispositif obligeant les élèves à déposer leur téléphone en arrivant à l’établissement.
Certes, depuis 2018, l’usage des téléphones était interdit mais ils pouvaient les garder avec eux. Une interdiction très peu respectée comme a pu le constater la CPE du collège Philippe de Commynes à Tours. Pour Léa Ernst, conseillère principale d’éducation, déposer les téléphones dans un casier est une bonne idée notamment pour lutter contre les dérives des réseaux sociaux : “l*’utilisation même si elle est interdite n’empêche pas les élèves de s’en servir”* explique-t-elle. Elle a déjà eu à régler des problèmes liés à des vidéos prises pendant des cours ou en récréation, “l’image tourne, elle peut être postée ou pas mais les autres camarades sont au courant. Il y a un élève qui est venu nous voir en nous disant qu’il apparaîssait dans une vidéo et qu’il n’était pas d’accord !”. Pour elle, ranger le téléphone portable dans un endroit sécurisé sans que l’élève puisse y avoir accès dans la journée “peut faciliter la vie de tous dans l’établissement.“
Pas un centime pour la pause numérique ne sera versé par le Département d’Indre-et-Loire
Pour cette pause numérique, des casiers ou des pochettes anti-ondes sont préconisés : des outils censés être financés par le Département. Sauf que le Conseil départemental d’Indre-et-Loire ne l’entend pas de cette oreille, “la surveillance des élèves et de leurs effets personnels n’est pas de notre responsabilité” estime Judicaël Osmond, vice-président du Conseil départemental en charge des collèges. “L’Etat nous dit de le prendre en charge mais notre budget a été voté en mars dernier, ce n’est pas prévu, c’est une dépense supplémentaire. Aujourd’hui on n’a pas de quoi financer par exemple les étuis. Pour un collège de 400 élèves, le coût serait d’environ 9.000 euros.* On a 54 collèges publics en Indre-et-Loire. L’*Etat a décidé et les collectivités doivent payer, on n’en peut plus !” conclut Judicaël Osmond.