L’agence nationale d’information libanaise Ani a fait état de plusieurs frappes menées dimanche soir par Israël sur la banlieue sud de Beyrouth et dans l’est du pays contre plusieurs bureaux des «filiales d’Al-Qard al-Hassan».
L’agence nationale d’information libanaise Ani a fait état de plusieurs frappes aériennes menées dimanche soir par l’armée israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth et dans l’est du Liban contre des filiales d’une institution financière liée au Hezbollah.
L’armée israélienne avait annoncé des ordres d’évacuation appelant les habitants à s’éloigner «immédiatement» des abords des succursales d’Al-Qard al-Hassan, société financière visée depuis plusieurs années par des sanctions économiques américaines et accusée par Israël de financer le Hezbollah pro-iranien.
Selon l’Ani, quatre frappes ont touché différents secteurs de la banlieue sud de la capitale libanaise Beyrouth, visant pour trois d’entre elles des «filiales d’Al-Qard al-Hassan». L’aviation israélienne a aussi visé «la filiale d’Al-Qard al-Hassan» dans la région du Hermel, dans l’est du Liban. Tout comme un «drone ennemi» a pris pour cible un «bâtiment» qui appartenait autrefois à l’institution, d’après l’Ani.
Le Hezbollah libanais a, de son côté, affirmé avoir abattu un drone israélien sans préciser où. Des membres des «unités de défense antiaérienne (…) ont abattu un drone Hermes 450 israélien», a déclaré le Hezbollah.
La panique dans une école transformée en refuge
L’agence a aussi fait état d’une «frappe» près de l’aéroport international Rafic Hariri à Beyrouth, qui jouxte la banlieue sud où l’armée israélienne a mené dimanche soir d’intenses opérations militaires. Une source sécuritaire libanaise avait auparavant évoqué deux bombardements près de l’aéroport, le seul à opérer des vols internationaux au Liban. Un correspondant de l’AFP a vu des volutes de fumée s’élever près de l’aéroport. Mais malgré les frappes sur la banlieue sud, des vols commerciaux ont pu atterrir en soirée à l’aéroport.
Dans la ville côtière de Saïda, au sud de Beyrouth, la panique dans une école transformée en refuge près d’une succursale d’Al-Qard al-Hassan a poussé les déplacés qui y sont installés à quitter précipitamment les lieux pour se mettre en sécurité, notamment en ralliant le front de mer, d’après un correspondant de l’AFP.
Accéder au système financier mondial
L’organisme financier, visé par des sanctions économiques américaines depuis 2007, est accusé de liens avec le mouvement islamiste libanais. Il est aussi considéré par l’Arabie saoudite comme une entité terroriste. Dimanche soir, l’armée israélienne a précisé que ses ordres d’évacuation concernaient plus d’une dizaine de bâtiments dans la banlieue sud de Beyrouth et dans la plaine de la Békaa (Est), des fiefs du Hezbollah.
Selon le département américain du Trésor, Al-Qard al-Hassan a été utilisé par le Hezbollah pour dissimuler ses activités économiques et accéder au système financier mondial. Le groupe «n’appartient pas à l’État libanais, il appartient au Hezbollah», a souligné un haut responsable des services du renseignement israélien, lors d’un briefing séparé avec la presse. «Le principal objectif est d’affaiblir la confiance entre le Hezbollah et une grande partie de la communauté chiite qui utilise» cette société comme une banque, a-t-il expliqué.