Les Bleus ont dominé, mais les Bleus ont calé. Sans Kylian Mbappé et son nez cassé, ménagé et cantonné sur le banc, l’équipe de France n’a pas réussi à se débarrasser des Pays-Bas (0-0), en dépit d’une ribambelle d’occasions incroyablement ratées par Adrien Rabiot, Marcus Thuram et Antoine Griezmann. Globalement décevants, les Néerlandais ont pourtant bien cru réaliser un beau hold-up, qui aurait validé leur qualification pour les 8es de finale de l’Euro 2024 et compliqué la tâche des joueurs de Didier Deschamps, avant leur dernier match de poules mardi contre la Pologne.
Que s’est-il passé ?
On rembobine : on joue la 69e minute du match, et sur l’une des rares incursions néerlandaises dans le camp français de la deuxième période, les Bleus peinent à se dégager. Le ballon revient côté gauche sur Cody Gakpo, qui sert dans l’axe Memphis Depay. L’ancien Lyonnais parvient à se retourner malgré le marquage de Dayot Upamecano et frappe du gauche. Mike Maignan repousse du pied comme il peut, plein axe, et Xavi Simons le trompe d’une frappe du droit, à ras de terre.
Le gardien tricolore lève tout de suite le bras et semble indiquer que Denzel Dumfries, en position de hors-jeu, l’a empêché d’intervenir. Pendant que Simons et ses amis filent célébrer sur l’aile gauche, l’arbitre anglais Anthony Taylor se dirige tout de suite à l’opposé vers son juge de touche. Il annule le but dans la foulée.
Pourquoi on a flippé ?
Le temps suspend son vol, le référé attend le résultat de la vérification du VAR. M. Taylor demande aux joueurs de rester calmes alors que la fébrilité gagne aussi les supporteurs français. En général, dans ce genre de situation, plus c’est long, moins c’est bon, et les fans des Bleus redoutent de voir le Britannique se ruer sur l’écran en bord de pelouse, pour finalement valider le coup de poignard du joueur prêté par le PSG à Leipzig. Au bout de près de trois minutes, l’arbitre entérine la première décision. Déjà dépité, Xavi Simons est en outre remplacé dans la foulée…
Que dit la règle ?
C’est la loi 11 de l’IFAB (International Football Association Board), la gardienne des lois du foot, qui régit le hors-jeu. Dans l’alinéa 11.2, il est écrit qu’« un joueur en position de hors-jeu au moment où le ballon est passé ou touché par un coéquipier doit être sanctionné uniquement lorsqu’il commence à prendre une part active au jeu. »
Parmi les cas de figure évoqués se trouve celui où le joueur (en l’occurrence Dumfries, indiscutablement en position de hors-jeu) « effectue une action évidente qui influence clairement la capacité d’un adversaire [Maignan] à jouer le ballon ».
C’est vraisemblablement en s’appuyant sur ce point de règlement que M. Taylor a annulé le but. Est-ce que le portier des Bleus, excellent par ailleurs, aurait sorti le ballon sans la présence du piston droit néerlandais ? Difficile à dire, mais rappelons un principe de base du football (et qui arrange bien les Français et leurs fans ce vendredi soir) : l’arbitre a toujours raison.
Et les Néerlandais, qu’est-ce qu’ils en pensent ?
Et bien, ils sont dégoûtés. Relayé par l’AFP, Xavi Simons se montre assez sobre : « La décision de l’arbitre est difficile à digérer. Mais il faut s’incliner car je ne peux de toute façon rien y changer. Je préfère retenir le positif de cette rencontre. »
Rien à voir avec la réaction de son sélectionneur Ronald Koeman, beaucoup plus véhément au micro de la chaîne de télévision publique néerlandaise NOS : « Pour moi c’est clairement un but valable. OK, notre joueur [Dumfries] est en position de hors-jeu. Mais regardez les images : il ne gêne pas le gardien français qui est en retard et n’a quoi qu’il en soit pas la possibilité de plonger. La présence d’un joueur dans ses parages n’y change rien. Regardez : dès le tir de Simons, Maignan est battu. Il n’est plus en possibilité d’empêcher le but. » Le VAR n’empêche pas les polémiques, épisode 567.