Les déclarations de Marcus Thuram ne sont pas passées inaperçues ce samedi au sein de la classe politique française. Suivi par 1,7 million de personnes sur Instagram, l’attaquant de l’Inter Milan a notamment été soutenu par plusieurs personnalités du Nouveau Front Populaire, qui regroupe la majorité des partis de gauche en vue des prochaines élections législatives (30 juin et 7 juillet). « Sa prise de position est une excellente chose, estime Chloé Ridel, porte-parole du Parti Socialiste. On a besoin de voix fortes qui viennent de la société civile et qui parlent aux jeunes, surtout quand on sait que 32 % des 18-24 ans ont voté pour le Rassemblement National. » Même son de cloche chez la cheffe de file des Écologistes, Marine Tondelier. « C’est une déclaration à la hauteur de la situation, estime la secrétaire du parti écologiste. Ça nous rassure car les sportifs n’aiment pas forcément sortir de leur domaine et de leur zone de confort. »
De son côté, Fabien Roussel, le secrétaire national du Parti communiste, qui « salue l’appel » de Marcus Thuram en espérant que ses déclarations vont « mobiliser des électeurs qui votent peut-être moins », a adressé samedi, avant la prise de position de l’attaquant, une lettre à l’équipe de France, l’appelant à « faire obstacle à l’arrivée au pouvoir du RN ». « Sur le terrain et en dehors, vous nous représentez, explique-t-il dans cette initiative personnelle. Vous incarnez, mieux que nul autre, la fraternité humaine. »
Clément Beaune, député sortant Renaissance et ancien ministre, a salué la prise de position : « Dans un moment si grave, personne ne peut être sur le banc de touche. Que de grands sportifs s’engagent, c’est courageux et nécessaire. »
Au sein du Rassemblement national en revanche, Aleksandar Nikolic, élu récemment au parlement européen et référent traditionnel du parti sur les thématiques sportives, a regretté les « idées reçues » de Thuram et invité l’attaquant à « se reconcentrer sur le terrain », alors que les Bleus disputent leur premier match de l’Euro lundi face à l’Autriche (21 heures). « C‘est malheureux de pousser les joueurs à devoir se positionner, laissons la place au football. Le sport ne doit pas être politisé », a-t-il critiqué.
Le porte-parole du parti de Marine Le Pen, Julien Odoul, s’est lui montré assez virulent à l’attention de Thuram sur le réseau social X (ex-Twitter), l’accusant d’un engagement à géométrie variable : « Le citoyen Marcus n’a jamais dit un mot pour exprimer sa tristesse quand Thomas, Lola et toutes les autres jeunes victimes ont été massacrées par la racaille. Ras-le-bol de ces donneurs de leçon privilégiés qui prennent les Français pour des imbéciles ! »