Julie Davico-Pahin, Emilie Mercal et Sophie Brette parlent aujourd’hui d’une même voix. Celle de cheffes d’entreprise qui ont décidé de prendre le taureau par les cornes pour valoriser l’entrepreneuriat féminin et défendre la place des femmes dans la tech. Elles ont entre 32 et 45 ans, sont ou ont été à la tête de start-ups montantes du territoire. Cette mobilisation fait suite à une baisse alarmante du nombre de femmes cofondatrices de start-up, passant de plus de 30% en 2021 à seulement 18% en 2022 selon l’Observatoire des start-up.
“Nous avons découvert ces chiffres avec effroi, note Julie Davico-Pahin, la présidente de la French tech Aix-Marseille. Nous sommes tous un peu tombés de notre chaise et franchement, nous n’avons pas compris. Nous avons travaillé avec plusieurs associations pour comprendre ces résultats.” Parmi les causes possibles, le contexte économique difficile post-Covid impactant la confiance et la prise de risque des femmes, le manque de modèles de réussite diversifiés pour les femmes entrepreneures.
Ne pas rester les bras croisés
“Nous ne pouvions pas rester les bras croisés, détaille cofondatrice de l’agritech aixoise Ombrea cédée à TotalEnergies en septembre 2023. On se targue d’être la capitale de l’impact et nous avions un board paritaire qui est passé de 45% de femmes à 37% en mars dernier.” Mobilisation générale. L’idée ? Réaliser une vidéo pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin et la place des femmes dans le numérique.
À l’affiche, six témoignages d’entrepreneurs, hommes et femmes, abordant des sujets comme l’équilibre vie professionnelle/vie privée, les situations rencontrées en tant que femme dans l’entrepreneuriat, les questions stéréotypes d’habitude posées aux femmes mais cette fois-ci aux hommes… Étonnant.
Montrer, susciter, sensibiliser, convaincre… telle est l’ambition de cette vidéo retraçant des parcours de femmes entrepreneures. Mais aujourd’hui, il est nécessaire de dépasser les biais cognitifs persistants de l’éducation pour avancer et de “promouvoir des modèles d’entreprises plus vertueux et intelligents et pas seulement celui des licornes, axé sur la valorisation à 1 milliard d’euros.” Tout comme il est nécessaire d’impliquer les hommes dans la démarche pour un changement global. Avec “l’idée d’organiser un événement national réunissant 400 personnes (200 hommes et 200 femmes) pour discuter de ces enjeux.”
Changer les process
Un coq rouge à la fière allure ? C’est bien évidemment le symbole de la French tech et du numérique à la française. Le porte-drapeau d’un écosystème unique qui réunit des start-up mais aussi des investisseurs, des décideurs et des community builders. Dix ans et des pousssières plus tard, que reste-t-il de cet écosystème quji a vu émerger une trentaine de licornes françaises et de nombreuses scale-up dont certaines sur le territoire de la French tech Aix-Marseille. La French Tech a-t-elle besoin d’un coup d’accélérateur pour aller au-delà de quelques licornes ? Reste maintenant à toutes ces start-up à devenir des entreprises innovantes pérennes et créatrices d’emploi. Et le pari de la French tech sera gagné.
La vidéo de la French tech Aix-Marseille est disponible sur YouTube