La Bolivie subit la pire catastrophe environnementale de son histoire: depuis le 10 juillet, 9,8 millions d’hectares ont été dévastés par les incendies de forêt qui ravagent principalement le département de Santa Cruz -le plus touché, avec 68 % du total des terres brûlées-, suivi du Beni avec 28 % et de La Paz avec 3 %. Fin septembre, le gouvernement a déclaré l’état de catastrophe nationale, mobilisant des ressources nationales et internationales pour lutter contre la crise.
Les feux ont désormais détruit une superficie plus de deux fois plus grande que la Gironde: près de 60% des forêts et 40% des pâturages. Ces données confirment la plus grande catastrophe environnementale jamais enregistrée en Bolivie, selon le journal national El Deber. La situation a gravement affecté la biodiversité, la production agricole et animale, compromettant la durabilité des régions touchées.
Les zones déboisées sont souvent incendiées intentionnellement pour créer de nouveaux pâturages et terres agricoles. Quand ces incendies deviennent incontrôlables, de gigantesques incendies de forêt peuvent se produire. La sécheresse associée au changement climatique favorise sa propagation.
L’aide de la France
Pour lutter contre ce scénario dévastateur, la Fondation Airbus a fait don de 75 heures de vol en hélicoptère, en collaboration avec le CdCS -le Centre de crise et de soutien- un service du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères chargé de la protection des ressortissants français à l’étranger en cas de crise.
Sur ces heures de vol, 25 ont été utilisées pour le transfert de l’hélicoptère Ecocopter H145 de Santiago du Chili à Santa Cruz, en Bolivie, tandis que les 50 heures restantes ont été affectées directement à la lutte contre l’incendie à l’aide du Bambi Bucket, un seau d’une capacité de 1 230 litres qui de grandes quantités d’eau sur les feux.
Cette intervention s’est concentrée dans les municipalités les plus touchées de la très belle région de la Chiquitania bolivienne, telles que Roboré, Concepción, Ascensión de Guarayos et San Ignacio de Velasco, où se trouvent les anciennes missions des Jésuites (les vestiges d’établissements, collèges et églises, fondés par les jésuites durant les XVII et XVIII siècles).
« Le travail des pilotes était titanesque et intense. Nous apprécions profondément ce soutien, car c’est une manière d’être aux côtés du peuple bolivien dans les moments difficiles » ; a remercié l’ambassadrice de France en Bolivie, Hélène Roos.
Rien que cette année, 6 137 pompiers boliviens ont participé aux opérations de contrôle, soutenus par le « plan Guardián » mis en place par le gouvernement et des avions ravitailleurs. Jusqu’à présent, 79 foyers ont été éteints dans diverses régions, mais le feu est toujours actif dans 26 communes.
L’Amérique du Sud est actuellement touchée par des phénomènes climatiques extrêmes comme la sécheresse dramatique sur le fleuve Amazone au Brésil et les incendies de forêt qui ont été précédés par une longue période de sécheresse, en partie causée par le phénomène d’El Niño.