By Comme à Tokyo, ce sera France – Team USA en finale du tournoi masculin de basketball des Jeux olympiques. Avec un joueur au centre de l’attention, un certain Joel Embiid, qui a tourné le dos aux Bleus et à son pays natal pour pouvoir accrocher la médaille d’or.
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Depuis le début du tournoi de basketball masculin des Jeux Olympiques de Paris 2024, les membres de Team USA basket sont admirés partout et traités comme les superstars et vendeurs de rêves qu’ils sont. Tous sauf un : un certain Joel Embiid.
Pourquoi ? Parce que le pivot camerounais a à un moment fait montre d’une volonté de disputer ces JO sous les couleurs tricolores. Le pivot a obtenu la nationalité française à sa demande, la Fédération ayant monté le dossier, avec en point d’orgue l’envoi d’une lettre poignante au président de la République.
Des mots choisis, et une promesse : “Après discussion avec la Fédération Française de Basket-Ball, mon choix est désormais arrêté. Je souhaite engager les démarches pour obtenir une naturalisation française et pouvoir être ainsi être sélectionnable avec les Bleus. Je ne souhaite en conséquence jouer pour aucune autre équipe nationale”. Un courrier dont l’existence a été révélée par RMC Sport, et qui remonte à septembre 2021.
Trois ans plus tard, Embiid joue pour Team USA, et le discours a radicalement changé, le discours qu’il a tenu hier en conférence de presse : “J’ai passé la moitié de ma vie aux États-Unis, et l’autre moitié dans mon pays, le Cameroun. C’était comme s’il n’y avait que deux options pour moi. Comme je l’ai dit depuis le début, tout le monde sait que si le Cameroun s’était qualifié, j’aurais pu faire un autre choix. Mais j’ai une famille, des amis, j’ai accompli tellement de choses aux États-Unis… Et puis je connais tous ces gars, ça a rendu les choses faciles.”
Cameroun ou États-Unis, pas de France dans l’équation. On ne sait si le pivot a sorti cette diatribe parce qu’il savait que cela ferait enrager la Fédération, les joueurs, le public et l’auteur de cet article, où si c’est tout simplement la vérité. Si c’est l’option 1, il aura donné du carburant gratuit à l’équipe de France et à tous ses détracteurs. Si c’est l’option 2, c’est absolument inimaginable de penser qu’un des meilleurs joueurs du plus grand championnat de basket du monde puisse se comporter comme s’il se trouvait à la Free Agency NBA.
Pire encore, il a laissé entendre que pour les prochains Jeux olympiques – qui auront lieu à… Los Angeles – il pourrait bien vouloir jouer pour (roulement de tambour) le Cameroun, son pays natal. Le message est clair : Joel Embiid, qui n’a toujours pas disputé la moindre finale de conférence avec les Philadelphia 76ers, veut s’assurer un grand titre peu importe les moyens. Et on verra ensuite.
On laissera les instances camerounaises se dépatouiller avec ceci, mais en ce qui concerne la France, le message est simple : Joel Embiid voulait la nationalité française pour avoir un parachute de sécurité et être certain de disputer les Jeux Olympiques, au cas où Team USA allait refuser sa candidature. Ce qui ouvre la porte à une autre question : pourquoi l’équipe américaine de basket, grandissime favorite peu importe sa composition, allait se passer d’un joueur élu tout simplement MVP de la NBA en 2023, et unanimement considéré comme un des cinq meilleurs joueurs du monde actuellement ?
La réponse est dans la question : elle ne l’a pas fait, bien évidemment. Sauf que les démarches du pivot pour obtenir la naturalisation française remontent à 2021. Nommé manager de Team USA après les JO de 2021, Grant Hill n’a pas caché avoir fait une cour assidue à Embiid pour l’intégrer dans l’effectif. Mais est-ce suffisant pour changer d’avis quand on a donné sa parole au président de la République ? Et surtout, Embiid pouvait-il croire, en tant que Top 5 mondial, que sa candidature n’intéresserait pas les USA ?
On ne va pas jouer aux patriotes, mais des poncifs sur la naturalisation obtenue en un claquement de doigts qui est une insulte à ceux qui attendent des années pour le sésame se doivent d’être mentionnés. Mais comme dit plus haut, Joel Embiid a traité les JO comme une Free Agency : j’ai trois offres sur la table, je vais les étudier, et choisir la plus intéressante pour moi. Même un débutant saurait que Team USA représente la meilleure chance de victoire aux Jeux, pourquoi un top joueur mondial ne le sait pas ? Et encore, il a fallu un message en forme d’ultimatum de la Fédération Française pour qu’il daigne prendre une décision.
Naïveté, volonté de nuire ou moquerie, le mal est fait : Joel Embiid est sifflé depuis 15 jours dès qu’il pose le pied sur un parquet. Et demain soir, l’intensité sonore devrait augmenter à chaque ballon touché. C’est mérité, et même si Team USA gagne le titre, la place de la France dans la hiérarchie mondiale est renforcée par cette deuxième finale consécutive aux Jeux. LeBron James, Steph Curry et Kevin Durant sont, et resteront, les principaux artisans de cette probable future victoire. Mais pas grand monde se souviendra que Joel Embiid a fait partie de cette équipe, et c’est en grande partie sa faute.
