J-P Mas: “c’est anormal de ne pas rembourser automatiquement le trop perçu de la taxe Chirac”

J-P Mas: “c’est anormal de ne pas rembourser automatiquement le trop perçu de la taxe Chirac”

À compter du 1er janvier 2025, tous les vols au départ de France (exceptés ceux entre Corse, Outre-mer et métropole) devaient voir un triplement de la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA). Début novembre, sans attendre l’adoption du budget, plusieurs compagnies aériennes exploitant des lignes depuis la France avaient annoncé qu’elles répercutaient cette hausse sur les tarifs de leurs billets pour des vols à partir du 1er janvier. C’est le cas d’Air France, Air Caraïbes, Air Tahiti Nui ou encore Corsair.

Une taxe prélevée avant même que la loi soit votée

Malheureusement pour ces compagnies, le gouvernement Barnier est tombé, et avec lui, le budget pour l’an prochain. La censure du gouvernement oblige de fait les compagnies ayant anticipé la hausse de la taxe à la rembourser aux voyageurs. Selon les calculs des Echos (qui datent du mois d’octobre), en classe « éco », la taxe devait passer de 7,51 euros pour un long-courrier, à 60 euros pour un vol de plus de 5 000 km et 42 euros, de 5 000 à 1 000 km. Une hausse non négligeable donc.

Le remboursement ne sera pas automatique

Dès le 6 décembre, certaines compagnies ont annoncé qu’elles allaient rembourser les clients concernés. Ces derniers auraient pu espérer, au minimum, un remboursement automatique, mais il n’en sera rien.

Ce sera aux voyageurs de formuler la demande rapporte le Figaro. Pour French Bee et Air Caraïbes, ça se fera « dans les jours qui viennent »  via une boîte de dialogue sur leurs sites. Pour Air France et Transavia, ce sera à partir du 12 décembre sur airfrance.fr, et la compagnie prévient que « les remboursements seront priorisés en fonction de la date du départ des clients. »

Jean-Pierre Mas

Jean-Pierre Mas et Valérie Boned sont vent debout

« C’est anormal de ne pas rembourser les passagers automatiquement », réagit auprès de nos confrères Jean-Pierre Mas, le médiateur du tourisme, chargé de gérer les litiges entre consommateur et opérateur de voyages.

Valérie Boned

Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage, met en cause le choix de ses compagnies de faire payer en avance une taxe qui n’avait même pas encore été votée : « On n’avait jamais vu ça. Mais elles nous assuraient qu’elles allaient perdre trop d’argent si elles attendaient. »

Un argument difficile à défendre quand on sait que le secteur s’attend à un nombre record de passagers et à une rentabilité en forte hausse l’année prochaine grâce au repli des cours du pétrole. Avec 5,2 milliards de passagers attendus en 2025, les compagnies devraient dégager un bénéfice net cumulé de 36,6 milliards de dollars, en hausse de 16,1% par rapport aux profits attendus en 2024, et synonyme d’une marge nette de 3,6 %

Related Articles