Un séjour à l’étranger implique pour tout voyageur de prendre certaines précautions en matière de santé. La rubrique ci-dessous mentionne les indications essentielles. Ces indications ne dispensent toutefois pas le voyageur d’une consultation chez son médecin traitant et/ou dans un centre hospitalier, suffisamment longtemps avant la date de départ pour permettre le rappel des vaccins.
Avant le départ
Frais d’hospitalisation et dépenses de santé
Afin de faire face aux frais d’hospitalisation et aux dépenses de santé, parfois très élevés à l’étranger, il est vivement recommandé de disposer d’un contrat d’assistance ou d’une assurance permettant de couvrir tous les frais médicaux (dont la chirurgie et l’hospitalisation) et de rapatriement sanitaire, au risque de ne pas avoir accès aux soins, y compris en cas d’urgence vitale. Ces frais ne pourront en aucun cas être pris en charge par l’ambassade ou les consulats généraux de France sur place.
Recommandations pour sa santé
Consulter si besoin son médecin traitant ou un centre de vaccinations internationales pour faire une évaluation de son état de santé et bénéficier de recommandations sanitaires, notamment sur les vaccinations.
Consulter éventuellement son dentiste avant le départ.
Constituer sa pharmacie personnelle en conséquence et n’emporter que les médicaments nécessaires ; ne jamais consommer des médicaments achetés dans la rue (risque de contrefaçons).
Pour plus d’informations, consulter la fiche Informations pratiques.
Vaccinations
Il est recommandé d’être à jour de la vaccination diphtérie-tétanos-poliomyélite (DTP). Elle reste cependant obligatoire par un vaccin oral (VPO) pour les résidents venant de pays d’endémie ou d’épidémie de poliomyélite. La vaccination doit avoir été réalisée au moins 4 semaines avant l’arrivée.
Il est recommandé d’être à jour de la vaccination rougeole-oreillons-rubéole (ROR). La vaccination antituberculeuse est souhaitable.
En fonction des conditions locales de voyages, les vaccinations contre la fièvre typhoïde et les hépatites virales A et B peuvent être recommandées.
Les voyageurs en provenance d’Afrique, d’Amérique latine et de Papouasie-Nouvelle-Guinée doivent présenter un certificat de vaccination contre la fièvre jaune.
Il peut être recommandé d’être vacciné contre la méningite bactérienne, en fonction des conditions locales de voyage. Les piscines publiques sont à éviter.
La vaccination contre la rage peut également être proposée dans certains cas, en fonction des conditions et lieux de séjour. Demander conseil à votre médecin ou à un centre de vaccinations internationales.
Pour des séjours en zone rurale, une vaccination contre l’encéphalite japonaise peut être nécessaire. Cette maladie virale étant transmise par les piqûres de moustiques, il est nécessaire, en plus de la vaccination, de recourir à des mesures de protection contre les moustiques.
Risques sanitaires
Etat des services sanitaires dans les zones très fréquentées par les touristes français
Les grandes villes du pays disposent d’hôpitaux et de cliniques privés de bonne, voire très bonne qualité. En revanche, de nombreuses zones touristiques ne proposent pas d’infrastructure en mesure d’assurer une prise en charge médicale au-delà des soins de première urgence.
Il en est ainsi, dans le nord du pays, des régions et villes de Agra, Allahabad, Bharatpur, Bikaner, Bundi, Chittorgarh, Jaisalmer, Jhansi, la région du Shekhawati (Mandawa, Nawalgarh, Fatehpur etc.), la vallée de Kullu-Manali, Nainital, Ranthambhore, Uttarkashi et Varanasi (Bénarès).
Maladies transmises par les moustiques
En raison de la pandémie de covid-19, les campagnes d’éradication des moustiques ont souffert d’importants retards ou annulations, augmentant le risque de contamination sur l’ensemble du territoire.
Chikungunya
L’OMS a confirmé la présence du chikungunya dans plusieurs régions de l’Inde (Delhi, Kerala, Goa, Andhra Pradesh, Gujarat, Karnataka, Maharashtra, Odisha, Pondichéry). Cette maladie virale, qui sévit épisodiquement en Inde, se transmet par les piqûres de moustiques et impose le recours à des mesures de protection individuelles (cf. ci-dessous).
Paludisme
Le paludisme (ou malaria) est une maladie parasitaire (potentiellement grave) transmise par les piqûres de moustiques.
Le risque est en baisse régulière dans les grandes villes sauf Delhi. Il ne peut jamais être considéré comme nul, surtout durant les périodes de mousson (juin à septembre), propices à la recrudescence des moustiques.
Il existe deux formes de prévention complémentaires du paludisme : la protection contre les moustiques et le traitement médicamenteux. Les mesures classiques de protection contre les moustiques durant la soirée et la nuit sont fortement recommandées (cf. ci-après).
S’agissant du traitement médicamenteux, il convient de s’adresser avant le départ à son médecin traitant ou à un centre hospitalier spécialisé dans la médecine des voyages. Le traitement devra être poursuivi après le retour en France, durant une durée variable selon le produit utilisé.
En cas de fièvre durant le séjour et pendant les deux mois qui suivent le retour, un avis médical doit être pris rapidement pour mettre en œuvre dès que possible un éventuel traitement antipaludique.
Dengue
La transmission de la dengue s’effectue par l’intermédiaire de moustiques infectés. Les symptômes de la maladie s’apparentent à ceux de la grippe (forte fièvre, douleurs articulaires, maux de tête). Il n’existe actuellement pas de traitement préventif contre l’infection de la dengue, mais un vaccin est en cours de développement. Dans de rares cas, elle peut se compliquer d’une forme hémorragique. En cas de fièvre, un avis médical doit être pris rapidement. La prise en charge est donc avant tout symptomatique : prise d’antalgiques à base de paracétamol et repos. Impérativement éviter la prise d’aspirine et d’anti-inflammatoire. La prévention individuelle repose donc essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques (cf. ci-après).
Encéphalite japonaise
Cette maladie se transmet par des moustiques, en zone rurale. Elle peut être mortelle ou engendrer des séquelles neurologiques graves. Il n’existe pas de traitement curatif spécifique, la prise en charge médicale est alors symptomatique. Il existe un vaccin préventif contre l’encéphalite japonaise. Dans le cadre d’un voyage touristique, la vaccination contre l’encéphalite japonaise n’est pas recommandée systématiquement pour tous les voyageurs qui se rendent en Asie ou en Océanie. Il semble que les mesures physiques contre les moustiques (vêtements longs, répulsifs, moustiquaires, etc.) soient une arme efficace.
Zika
Il s’agit d’une maladie virale transmise par les piqûres de moustiques de type Aedes. Des cas de transmission du virus par voie sexuelle ont également été rapportés. Les symptômes de la maladie sont généralement modérés (fièvre, maux de tête, douleurs articulaires, éruptions cutanées). Toutefois, la survenue de complications graves telles que des cas de microcéphalies chez des nouveau-nés de femmes enceintes infectées par le virus et des complications neurologiques tels que des syndromes de Guillain Barré est attestée.
Il est conseillé aux femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse de consulter au préalable un médecin avant tout déplacement.
En cas en voyage, il est recommandé de respecter les mesures de prévention contre les piqûres de moustique et d’appliquer les mesures adaptées contre la transmission sexuelle au Zika (plus d’information sur la page du Haut Conseil de la Santé publique).
Il est recommandé à tous les voyageurs de respecter les mesures de prévention des piqures de moustiques, de consulter un médecin en cas de fièvre survenant pendant le voyage ou dans les semaines qui suivent le retour en France et de consulter avant le départ les informations sur le site du ministère en charge de la Santé (page dédiée au Zika et page dédiée aux recommandations pour les femmes enceintes ou en désir de grossesse), le site de l’Institut Pasteur, et les recommandations pour la prévention des piqures de moustiques ci-dessous.
Mesures générales de prévention pour se protéger des moustiques
- Porter des vêtements couvrants, amples, légers, de couleur claire ;
- Utiliser des produits répulsifs cutanés : voir à ce sujet les recommandations du ministère des Solidarités et de la Santé (PDF – 78.3 ko) et de l’Institut Pasteur (PDF – 1.21 Mo) ;
- Protéger son logement (moustiquaires, diffuseurs électriques, serpentins, climatisation, etc.) ;
- Détruire les sites potentiels de reproduction des moustiques (récipients d’eau stagnante comme les soucoupes sous les pots de fleurs, les gouttières, les pneus, etc.).
Autres maladies
Rage
La rage est très présente en Inde. Selon l’OMS, plus d’un tiers des cas de rage dans le monde chaque année est comptabilisé en Inde.
La rage est une maladie virale transmissible accidentellement à l’humain par la salive ou par morsure, par un animal atteint du virus (chien, renard, chauve-souris, etc). Le virus pénètre alors dans le corps et progresse vers le cerveau. Les symptômes associent généralement des fourmillements, des paralysies nerveuses, puis un état d’agitation avec fièvre parfois. La mortalité est très élevée en l’absence de prise en charge rapide.
Il n’existe aucun traitement curatif de la rage déclarée. Après un contact avec un animal potentiellement enragé, la morsure doit être lavée abondamment à l’eau savonneuse et une consultation médicale urgente doit apprécier le risque de contamination afin de déterminer l’administration urgente d’un sérum et/ou d’une vaccination contre la rage.
Il est donc recommandé de ne pas caresser les animaux, voire de ne pas s’en approcher.
La vaccination préventive avant un séjour en zone exposée peut être recommandée et nécessite une consultation et une évaluation médicales préalables.
Plus d’informations sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé.
Tuberculose
De nombreux cas de tuberculose, parfois multi-résistante ou TDR-TB (totally drug-resistant), sont signalés à Bombay et dans sa région. Il est vivement recommandé à toutes les personnes effectuant un séjour en Inde (notamment dans le secteur de Pune et Bombay) de s’assurer que leur vaccination antituberculeuse est à jour. Dans tous les cas, les précautions élémentaires d’hygiène sont vivement recommandées :
- ne pas toucher ses yeux, son nez ou sa bouche après avoir éternué ou toussé ;
- se couvrir la bouche et le nez en éternuant et en toussant ;
- se laver les mains fréquemment au savon et à l’eau, ou avec un gel désinfectant.
Maladie du virus Nipah
Plusieurs épisodes d’épidémies de virus Nipah ont été déclarés en Inde depuis 2001. La maladie du virus Nipah est une maladie animale, transmise à l’humain par les animaux. Les chauves-souris frugivores sont les hôtes naturels du virus Nipah, mais d’autres animaux peuvent aussi représenter des vecteurs (animaux domestiques) après avoir consommé des fruits souillés par la salive ou l’urine de chauve-souris. La transmission à l’homme peut se faire par contact direct avec des chauve-souris ou d’autres animaux contaminés, par consommation de fruits infectés, ou aussi par l’intermédiaire d’une personne malade.
Chez l’humain, l’infection est souvent mortelle et peut avoir une présentation variable allant de l’absence de symptômes à l’infection respiratoire et l’encéphalite. Les symptômes courants sont la fièvre, les maux de tête et les courbatures, les vomissements et le vertige. Il n’existe ni traitement, ni vaccin, que ce soit pour l’homme ou l’animal. La prise en charge de la maladie repose essentiellement sur un traitement symptomatique.
Il est donc conseillé d’éviter toute exposition aux chauves-souris et aux animaux concernés, et d’éviter de consommer des fruits ou leurs produits dérivés (par exemple, le jus brut de palmier-dattier) contaminés par de l’urine ou de la salive de chauves-souris infectées. Le risque d’infection par les fruits peut être évité en les lavant soigneusement et en les épluchant avant de les consommer.
Plus d’informations sur https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/nipah-virus
Leptospirose
La leptospirose est une maladie bactérienne transmise à l’humain par contact avec des milieux souillés par les urines d’animaux infectés tels que les rats. L’eau douce, même limpide, peut être contaminée. La maladie peut être mortelle. Les symptômes sont variés et apparaissent 1 à 2 semaines après la contamination (syndromes grippaux tels que fièvre, douleurs musculaires, articulaires, abdominales et forts maux de tête).
En cas de doute, il convient de consulter un médecin sans délai. La prévention repose sur les mesures d’hygiène générales (lavage des mains à l’eau potable et au savon, désinfection des plaies et utilisation de pansements imperméables), sur la vigilance en cas de baignade en eau douce et sur la vaccination des personnes particulièrement exposées.
Pour plus d’informations, consulter le site du ministère des Solidarités et de la Santé.
Pollution atmosphérique en agglomérations
Les grandes villes de l’Inde (New Delhi, Bombay, Calcutta, Bangalore, Gwalior, Patna, Raipur etc.) présentent des taux de pollution atmosphérique parmi les plus élevés au monde. Elles connaissent régulièrement des pics de pollution atmosphérique de forte à très forte intensité, en particulier pendant la période hivernale (notamment durant les célébrations de Diwali, vers la fin octobre/début novembre). New Delhi est l’une des villes les plus polluées du monde, notamment en ce qui concerne les particules fines PM 2.5.
Les particules et les polluants présents dans l’air peuvent être la cause d’inflammations des voies respiratoires, de diminution des capacités respiratoires entraînant des irritations, des difficultés, voire des douleurs respiratoires. L’air pollué peut également entraîner des irritations des yeux et interagir avec le système immunitaire.
Certaines catégories de personnes sont particulièrement sensibles à la pollution de l’air : personnes âgées, enfants, femmes enceintes, ainsi que de toute personne souffrant de maladies chroniques telles que l’asthme, la bronchite chronique, l’emphysème ou l’insuffisance cardiaque.
Le seul moyen de résoudre l’exposition à ces risques de santé est de minimiser l’exposition à la pollution, notamment pour les catégories à risque. Il est donc conseillé de :
- se renseigner avant le départ sur la qualité de l’air et différer au besoin le voyage pour les personnes présentant les facteurs de risque mentionnés plus haut ;
- pendant le séjour, en cas de pic de pollution (particulièrement tôt le matin et la soirée/nuit) : réduire les sorties à l’extérieur et utiliser un masque filtrant de type N95 ou FFP2. Ces masques peuvent en principe être achetés sur place mais il est préférable de s’en munir avant le départ ;
- réduire l’exercice physique à l’extérieur ;
- garder les fenêtres et les portes fermées en permanence, y compris dans son véhicule (où il est également recommandé d’utiliser le niveau de climatisation au plus bas, avec recyclage de l’air intérieur) ;
- consulter immédiatement un médecin en cas de symptômes.
Randonnées en haute montagne
Il est recommandé aux personnes se rendant dans les zones montagneuses du nord de l’Inde de faire preuve d’une grande prudence en cas d’apparition de troubles respiratoires. Une préparation physique préalable et adaptée est conseillée aux personnes souhaitant entreprendre une randonnée en altitude. En cas de trouble respiratoire, il convient de redescendre dans les zones de plus faible altitude et dans tous les cas de ne pas poursuivre l’ascension.
Fièvre typhoïde
La fièvre typhoïde est une maladie bactérienne liée aux salmonelles. Les symptômes associent notamment une forte fièvre et des troubles digestifs et imposent une consultation médicale urgente, des complications graves étant possibles. Les précautions d’usage sont recommandées (cf. « Quelques règles simples »).
Infection par le virus VIH – IST
Il est recommandé de prendre toutes les précautions d’usage en la matière et d’éviter les comportements à risque.
Quelques règles simples
- Éviter les baignades dans les eaux stagnantes (risque d’infection parasitaire) ;
- Éviter de marcher pieds nus sur le sable et les sols humides ;
- Se tenir à distance des cadavres d’animaux, des animaux et de leurs déjections ;
- Ne pas approcher les animaux errants et les chiens (risque de morsure et de rage) et ne pas caresser les animaux rencontrés ;
- Veiller à sa sécurité routière (port de la ceinture de sécurité, port du casque à deux-roues, siège auto pour les enfants).
Se préserver des contaminations digestives ou de contact
- Se laver fréquemment les mains, au minimum avant chaque repas (il existe en pharmacie des solutions antimicrobiennes à utiliser sans rinçage, utiles en cas d’excursions) ;
- Ne pas consommer l’eau du robinet, qui n’est pas potable. Ne boire que de l’eau en bouteille capsulée ou, en cas d’impossibilité, de l’eau bouillie 30 minutes puis filtrée ;
- Éviter la consommation de boissons naturelles type jus de fruits pressés. Ne pas consommer de nourriture achetée dans la rue ;
- Viandes et poissons/crustacés doivent être bien cuits avant consommation (poissons et crustacés à proscrire dans la région de Delhi entre fin mars et début octobre à cause de la forte chaleur et des risques de rupture de la chaîne du froid).