La situation est préoccupante. Selon le baromètre 2024 des startups et scaleups industrielles, mené par l’organisation Start Industries, 50 % des startups industrielles disposent de moins de six mois de trésorerie. Et la tendance pourrait encore empirer dans les mois à venir.
Un secteur du financement en crise
Pour mener son étude, Start Industries a interrogé 105 entreprises, dont 17 % comptent plus de 50 salariés. 72 % d’entre elles étaient en recherche de nouveaux fonds au cours de l’année écoulée, « et autant vont tenter de lever de nouveaux fonds lors de l’année à venir », étaye l’organisme. Problème, plus de 60 % des entreprises estiment avoir de grandes difficultés à lever des fonds.
Car le secteur du financement traverse lui aussi une période très mouvementée, dans un contexte économique incertain. Résultat, les levées de fonds sont en baisse. Cette crise affecte l’ensemble de l’écosystème, avec des faillites qui se multiplient au sein de la French Tech. Mais les startups industrielles sont encore plus durement touchées.
Cela s’explique par différents facteurs. L’émergence d’une industrie nécessite des investissements importants qui portent leurs fruits sur 10-15 ans. Dans ce contexte, le délai pour atteindre la rentabilité est, logiquement, plus long. Or, les investisseurs privés semblent se détourner de ce type de solutions, privilégiant le court terme. Seulement 27 % des startups industrielles ont pu bénéficier de fonds issus de business angels et de firmes de capital-risque.
Le budget 2025 fait craindre le pire
De même, ces sociétés dépendent largement des aides publiques : 66 % des startups industrielles ont bénéficié de subventions publiques et 53 % d’aides remboursables. Le projet de loi des finances 2025 fait malheureusement craindre le pire aux acteurs de la filière. C’est notamment le cas de la suppression du statut de jeune entreprise innovante, qui offre des avantages fiscaux et sociaux significatifs aux petites et moyennes entreprises (PME) engagées dans des activités de recherche et répondant à divers critères, ainsi que du Crédit d’Impôt Innovation (CII).
« Start Industrie appelle les pouvoirs publics à la sanctuarisation de ces dispositifs pour maintenir le dynamisme et l’avenir d’acteurs qui représentent aujourd’hui plus de 30 % des emplois générés par les startups françaises, et entre 30 à 40 % des ouvertures d’usines chaque année en France », écrit l’organisme dans son communiqué de presse.
Malgré tout, 69 % des entrepreneurs se disent confiants pour l’avenir de leur entreprise dans les 12 prochains mois. Ce chiffre est néanmoins à contrebalancer avec les 16 % qui se considérant plutôt ou très pessimistes.
- 50 % des startups industrielles disposent de moins de six mois de trésorerie.
- 72 % cherchent à lever des fonds, mais beaucoup sont confrontées à des difficultés pour se financer.
- L’écosystème de la French Tech traverse une période mouvementée, et cela est d’autant plus pesant sur ce type d’entreprises, qui sont confrontées à des problématiques spécifiques.
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