Alors que le paysage économique mondial est marqué par une instabilité croissante, les start-up françaises, elles, continuent de démontrer une résilience impressionnante. Selon le baromètre 2024 France Digitale-EY, l’écosystème de la French Tech maintient son dynamisme en matière de création d’emplois et de revenus, malgré un ralentissement des levées de fonds.
1,3 million d’emplois en France
En 2024, les start-up ont ainsi généré plus d’1,3 million d’emplois directs et indirects en France. Au cours des 12 derniers mois, près de 200 000 nouveaux postes ont été créés, bénéficiant à toutes les régions du pays. Certaines zones, comme l’Occitanie (+36 %), l’Auvergne-Rhône-Alpes (+33 %) ou encore la Nouvelle-Aquitaine (+30 %), enregistrent des croissances particulièrement marquées.
Leurs performances économiques se sont également avérées solides. Avec un chiffre d’affaires en hausse de 27 % en 2023, les start-up ont généré près de 10 milliards d’euros de revenus, dont 40 % proviennent désormais des marchés étrangers. Cette internationalisation devient un levier stratégique pour renforcer leur compétitivité.
Les secteurs de l’intelligence artificielle, des deeptech et des greentech se démarquent comme des piliers de croissance pour l’écosystème français. Alors que l’IA attire des investissements colossaux, comme en témoigne le succès fulgurant de Mistral AI, 53 % des investisseurs en capital-risque financent des start-up œuvrant pour la transition environnementale.
« La France s’est hissée parmi les leaders mondiaux de l’innovation au cours des dix dernières années, grâce à un écosystème pleinement connecté à l’international et capable de proposer des solutions différenciantes dans les secteurs les plus prometteurs », commente l’analyste Franck Sebag, associé EY.
L’écosystème du financement en difficulté
Pour la première fois, le baromètre a été élargi aux fonds de capital-risque (VC). Et c’est à ce niveau que le constat s’assombrit. Ils ont, eux aussi, besoin de liquidités. « En amont de la chaîne de financement, même s’ils n’ont jamais eu autant d’actifs sous gestion, les VCs français peinent toujours à lever des fonds auprès d’investisseurs étrangers », détaille l’étude. Avant de déployer de nouveaux fonds, ils doivent en plus rembourser leurs investisseurs existants.
Cela affecte directement le secteur des levées de fonds. Alors qu’en 2023, les financements ont chuté de 38 % pour s’établir à 8,3 milliards d’euros, la tendance devrait se poursuivre à la négative cette année. La baisse des tours de table aura probablement des répercussions sur le marché de l’emploi. Selon les prévisions, l’écosystème des start-up générera 10 000 postes de moins en 2024.
Un contexte global défavorable pour les start-up
Par ailleurs, la French Tech fait face à des défis externes susceptibles de freiner son essor, comme l’instabilité économique et financière, les tensions géopolitiques, ainsi que l’érosion du pouvoir d’achat des ménages. Dans ce contexte difficile, le spectre des faillites, qui plane sur l’écosystème depuis 2023, reste une préoccupation majeure.
Pour maintenir le cap, les acteurs appellent les décideurs à maintenir une stabilité dans la stratégie politique d’innovation en France et en Europe. « Nous sommes maintenant à un stade de développement de l’écosystème où des décisions structurantes vont devoir être prises, comme par exemple mobiliser les investisseurs institutionnels européens pour financer l’innovation, engager un rapprochement des bourses européennes, ou encore harmoniser drastiquement les réglementations en Europe », conclut Maya Noël, directrice générale de France Digitale.
- Les start-up prennent toujours plus de place dans l’économie française
- Le secteur doit relever de nombreux défis en 2024, tant sur le plan du financement que face à des facteurs externes tels que l’instabilité politique
- La French Tech appelle les décideurs français et européens à prendre des mesures concrètes pour soutenir l’innovation
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