French tech : anatomie des 470 fonds qui la font vivre

French tech : anatomie des 470 fonds qui la font vivre



Le fonds de capital-risque Serena a réalisé un inventaire des investisseurs actifs de la french tech. L’occasion de dégager les principales tendances.

Entre les fonds de capital-risque, les fonds de private equity, les clubs de business angels, les family offices, les fonds régionaux ou encore les fonds de corporate venture, les acteurs qui investissent dans les start-up françaises sont très divers. Et surtout de plus en plus nombreux. En effet, d’après une liste publiée par Serena en juin qui recense les investisseurs actifs en France ces deux dernières années, le nombre de fonds qui investissent dans les jeunes pousses françaises est passé de 105 en 2016 à 470 en 2024. Il s’agit du premier enseignement de cette liste. D’autres ont également retenu notre attention.

Family offices et business angels, les incontournables

Les family offices et les business angels ont investi 960 millions d’euros en 2023 (d’après France Invest), ce qui fait d’eux les premiers investisseurs de la french tech. Selon Serena, ils sont 40 à avoir investi dans des start-up françaises ces deux dernières années. Et certains family offices sont désormais très actifs, comme Motier Ventures qui a pris part à 17 levées de fonds rien qu’en 2024. Les clubs de business angels ne sont pas en reste. Par exemple, Better Angle a investi dans 13 start-up depuis juillet 2023.

Les fonds à impact, la montée en puissance

La greentech monte. Et les acteurs qui la financent aussi. En effet, Serena a recensé une cinquantaine de fonds à impact. “On observe de plus en plus de fonds qui se verticalisent sur la verticale impact/climat”, note Sébastien Le Roy, partner chez Serena. C’est par exemple le cas de Climate Club, un fonds créé en 2023 qui rassemble des business angels et qui investit des tickets de 100 000 euros dans les entreprises qui contribuent à ralentir le réchauffement climatique.

Les fonds américains, toujours attirés par les start-up françaises

Les jeunes pousses françaises intéressent encore les fonds américains (étude réalisée avant la dissolution). Et tout le monde ne peut pas en dire autant. “En Allemagne, les investisseurs provenant des Etats-Unis ont un peu déserté”, fait observer Sébastien Le Roy. “En France, ce n’est pas le cas. Les fonds US sont toujours bien présents, notamment dans les start-up d’IA générative“. Serena en a recensé 49, dont DST qui a participé au dernier tour de table mené par Mistral AI. A noter également la présence dans la liste de 35 fonds britanniques et de 15 fonds allemands.

Le co-investissement, la nouvelle pratique

Avec l’essor des start-up de la greentech, dont 42% d’entre elles sont des entreprises industrielles selon la BPI, les besoins de financement d’infrastructures se sont multipliés et ont donné lieu à une nouvelle tendance : le co-investissement, qui associe fonds de capital-risque et fonds d’infrastructure. “Souvent, la start-up mène un premier tour auprès d’un fonds de capital-risque. Lorsqu’elle veut passer à l’échelle, c’est un fonds d’infrastructure qui prend le relais lors du deuxième tour de table”. Serena a recensé 31 fonds d’infrastructure. “Historiquement, ces acteurs ne s’intéressaient pas aux start-up car ils ne voulaient pas prendre de risque”. Mais le co-investissement a changé la donne car “le risque est toujours supporté par les fonds de capital-risque qui interviennent en seed ou en pré-seed”, conclut Sébastien Le Roy.

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