Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le vendredi 05 juillet 2024 à 11h52
Les Bleus de Didier Deschamps ne sont pas beaux à voir jouer et sont maladroits en attaque, c’est un fait. Mais la solidité prime jusque-là. De quoi aller jusqu’au bout ?
Après quatre longs jours d’attente, supporters français et portugais, probablement les plus nombreux dans l’Hexagone, peuvent enfin se délecter du choc entre leurs deux nations ce vendredi ( coup d’envoi à 21 heures ) en quarts de finale de l’Euro 2024. À Hambourg, on va assister au remake de la finale de l’Euro 2016 qu’avait remportée le Portugal en prolongation (1-0) au Stade de France au grand dam des Bleus et de leurs fans, dépités après avoir vu André-Pierre Gignac tirer sur le poteau à la fin du temps réglementaire. Aura-t-on droit à plus d’un but ce soir ? Pas évident, tant l’équipe de France affiche une redoutable solidité depuis le début de la compétition, alors qu’en face se dressera la muraille Diogo Costa, le gardien lusitanien très performant .
Le précédent grec en 2004
Si elle ne prend pas quasiment de but avec un Mike Maignan et une arrière-garde efficaces, la formation bâtie par Didier Deschamps peine aussi franchement sur le front offensif. Seulement 3 buts inscrits (pire attaque des équipes encore en course) mais aucun dans le jeu puisqu’il s’agit de deux « csc » et d’un penalty de Kylian Mbappé. Elle se procure pourtant des occasions. Les critiques affluent depuis le début de la compétition, ce que ne comprend pas par exemple Bacary Sagna, le finaliste de l’Euro 2016. « Je sais qu’elle est critiquée mais… Déjà, les adversaires des Bleus évoluent d’une manière différente contre nous. Ils ne sortent pas, ou peu. C’est vrai qu’au vu de la possession, cela pourrait être mieux mais il faut arrêter de faire la fine bouche. L’équipe de France est en quarts de finale », lâche dans L’Equipe l’ancien latéral droit qui affiche donc sa confiance. Avec un tel profil et une telle inefficacité, les Bleus peuvent-ils voir loin ?
« En 2018, elle était critiquée à peu près de la même manière et elle a été championne du monde. Ce n’est pas inquiétant, rappelle Sagna. Bien sûr, les gens aimeraient voir un football plus sexy mais, à la fin du tournoi, c’est celui qui gagne qui rigole. » Le jeu des Bleus n’est pas beau, c’est entendu, mais ça gagne à la fin, pour le moment. Ils sont très costauds et les adversaires ont du mal. Maignan n’est allé chercher le but au fond de ses filets qu’une fois, sur un penalty de Robert Lewandowski. Les rivaux ont peur des Bleus car ils connaissent leurs forces. Dans le passé, la Grèce est bien allée au bout en 2004 en marquant peu. Des quarts jusqu’à la finale, elle avait écarté la France, la République tchèque et le Portugal sur le même score de 1-0… Il est vrai que cette fois, pour les Bleus, l’opposition s’annonce plus relevée. Si cela passe contre le Portugal, ce pourrait être l’Espagne ou l’Allemagne… Et peut-être l’Angleterre en finale. Mais nous en sommes encore loin.