À l’aube des élections législatives, un secteur se montre particulièrement préoccupé par l’issue des élections. Favorisée par une politique avantageuse depuis plusieurs années, la French Tech doit aujourd’hui se préparer à un après Macron.
« Une start-up nation est une nation où chacun peut se dire qu’il pourra créer une start-up. Je veux que la France en soit une », écrivait le président de la République sur X.com en avril 2017, un mois avant son ascension au pouvoir. Depuis, de nombreuses initiatives ont été déployées afin de favoriser un écosystème de l’innovation française.
Le plan France 2030, par exemple, prévoit 50 milliards d’euros pour développer la compétitivité industrielle et les technologies d’avenir au sein de l’Hexagone. L’initiative Tibi, elle, vise à inciter les investisseurs institutionnels à financer les entreprises technologiques les plus innovantes. Ces programmes portent déjà leurs fruits, la France abritant certaines des start-up les plus prédominantes d’Europe. Elle domine même le secteur tant convoité de l’intelligence artificielle (IA) générative sur le Vieux Continent, notamment grâce à son jeune fleuron Mistral AI.
Le secteur est maintenant plongé dans l’inquiétude, les derniers sondages en lien avec les élections législatives laissant Renaissance loin dans la course derrière le Rassemblement National et le Nouveau Front populaire.
La peur du repli sur soi après les élections législatives
« Pour gagner, le meilleur atout de la France est l’innovation et la priorité est à l’intégration européenne, à la diversité des talents et à l’attractivité des financements internationaux. Pas au retour du nationalisme ni à la tentation des extrêmes ou au repli sur soi », affirme dans une tribune publiée dans Les Échos Maya Noël, directrice générale de France Digitale, plus important collectif de start-up et d’investisseurs en Europe.
Au-delà de la crainte d’une politique économique moins favorable, la French Tech s’inquiète aussi du nationalisme et du rejet d’un idéal européen au terme des élections. Car de nombreux talents évoluant dans le pays sont issus de pays étrangers. « Sans les ingénieurs et développeurs venant d’Inde, du Maroc, d’Algérie, d’Ukraine, de Syrie, d’Ouzbékistan, des Philippines ou des Etats-Unis, nos entreprises se priveraient d’une richesse, d’une source d’innovation et de diversité, indispensables à notre compétitivité », poursuit Maya Noël.
Malgré tout, quelques acteurs ne cachent pas leur préférence, et une tendance se dégage chez certains. Ils estiment que l’arrivée au pouvoir du Nouveau Front populaire serait plus néfaste pour leur activité. « Nous sommes plus inquiets de l’arrivée de l’extrême gauche au pouvoir que de celle de l’extrême droite, car le RN est pro-industrie », explique un lobbyiste dans les semi-conducteurs dans les lignes de Contexte.
Quelle que soit l’issue des élections législatives, les start-up savent que leur avenir s’est assombri, et attendent désormais de voir à quel point leurs opérations seront affectées.
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