Comme un air de déjà-vu. Selon nos informations, comme pour sa première échéance sur la L1, beIN Sports n’a pas encore payé à l’UEFA le montant des droits TV de l’Euro 2024 (la totalité des matches, dont 25 ont été co-diffusés avec TF1 ou M6), acquis pour le territoire français. Le diffuseur doit environ 27 millions d’euros pour cette compétition qui s’est déroulée du 14 juin au 14 juillet et s’est donc achevée il y a maintenant trois mois. beIN Sports reconnaît que ce paiement n’est toujours pas réalisé et le justifie en expliquant que le contrat n’est pas encore signé. La raison ? Des points qui restent, paraît-il, à finaliser avec l’UEFA sur un « deal » qui comprend aussi l’Euro 2028 (qui se déroulera au Royaume-Uni et en Irlande).
Du côté de l’instance européenne, on ne veut pas « commenter des contrats commerciaux qui sont confidentiels ». Mais les faits sont là. La créance est toujours en attente de règlement et on s’agace un peu de la lenteur du processus. Même si personne ne pense que beIN Sports est susceptible de ne jamais payer la facture. Le dossier est également sensible car beIN, qui avait réglé 39 millions d’euros pour les mêmes droits lors de l’Euro précédent, en 2021, est en affaires avec l’UEFA dans de nombreux domaines (Euros, Ligue des champions) et sur plusieurs territoires (France, Moyen-Orient). Mais aussi parce que le président de beIN Media Group, Nasser al-Khelaïfi, est aussi celui de l’ECA, la puissante association européenne des clubs, du PSG, et qu’il est membre du comité exécutif de l’UEFA où il siège depuis début 2019.
La position d’Al-Khelaïfi complique la situation
Cette situation présente des similitudes avec celle que connaît la Ligue de football professionnel (LFP) en France. Comme l’a révélé L’Équipe il y a déjà plusieurs mois, beIN Sports n’a toujours pas honoré le paiement de sa première échéance prévue au démarrage de la saison. Avec un résultat concret : les montants qui ont été reversés aux clubs le 30 août ont été amputés de 24 % du montant prévu, avec une vingtaine de millions d’euros manquants.
beIN Sports a acquis une affiche de Ligue 1 entre 2024 et 2029 (80 millions d’euros annuels de droits + 20 millions de sponsoring) et justifie son retard en arguant que le contrat n’est pas signé, avec encore des discussions sur certains points (il réclame notamment la possibilité de co-diffuser son affiche). Là aussi, la position d’Al-Khelaïfi, patron du PSG, de beIN Media Group, et membre du conseil d’administration de la Ligue, rend le règlement de l’affaire encore plus délicat.