Atteint d’un cancer du pancréas, le Suédois Sven-Goran Eriksson est mort à l’âge de 76 ans. Entraîneur notamment de Göteborg, de la Lazio ou de Manchester City, il restera aussi le premier étranger de l’histoire à avoir pris la tête de la sélection anglaise (2001-2006). Avec les Three Lions, il a dirigé une génération dorée, celle des David Beckham, Paul Scholes, Frank Lampard, Steven Gerrard ou encore Michael Owen, mais sans réussite lors des compétitions internationales.
En mars dernier, il avait pris la tête de Liverpool le temps d’un match amical face à l’Ajax Amsterdam, aux côtés de multiples légendes des deux clubs. Le Suédois avait de lui-même émis ce souhait après avoir annoncé publiquement sa maladie en janvier 2024. Une rencontre au terme de laquelle il avait une nouvelle fois déclaré son amour aux Reds : « Quand j’étais entraîneur, j’ai toujours rêvé de Liverpool mais ça ne s’est jamais fait. Ç’a été proche une fois, des discussions ont eu lieu il y a plusieurs années. Ça ne s’est jamais fait. Mais maintenant ça se fait ! »
Des exploits en club, des échecs en sélection
En club, sa carrière a été couronné de succès, notamment à la Lazio (1997-2001). Avec des joueurs comme Alessandro Nesta, Pavel Nedved, Marcelo Salas mais aussi Bobo Vieri, il a remporté la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupes lors de la saison 1998-1999. La saison suivante, sa Lazio a décroché un deuxième Championnat d’Italie, le dernier des Biancocelesti jusqu’à présent. Précédemment, il avait réalisé l’exploit de glaner la Coupe de l’UEFA en 1982 avec Göteborg, son premier club entraîné (1979-1982). Une victoire 4-0 aller-retour face à Hambourg, vainqueur de la C1 l’année suivante.
Son excellent travail avec la Sampdoria (finale de C1 en 1992) puis la Lazio, lui a permis en 2001 de devenir sélectionneur de l’Angleterre, sans cependant obtenir les résultats escomptés, étant systématiquement éliminé au stade des quarts de finale lors de ses trois participations à des grandes compétitions. À l’Euro 2004 comme à la Coupe du monde 2006, son Angleterre est battue aux tirs au but par le Portugal.
La séance de 2004 est d’ailleurs restée mythique. Le gardien Ricardo avait enlevé ses gants pour stopper le dernier penalty anglais, puis offert la victoire en frappant lui-même l’ultime tir au but. « Encore une fois, nous sommes éliminés aux tirs au but. Ce genre de tournois n’a lieu que tous les deux ans, donc vous ne pouvez pas vous attendre à gagner à chaque fois. Mais pour être franc, ils ont très bien tiré leurs tirs au but », avait lâché le sélectionneur anglais après la rencontre. Clin d’oeil du destin, il entraînera Ricardo le temps de huit matches de Championship avec Leicester en 2011.
Sa carrière d’entraîneur est ensuite peu à peu tombée dans l’anonymat, malgré de brefs passages à Manchester City (2007-2008), puis à la tête du Mexique (2008-2009). Après plusieurs piges en Chine, il conclut une carrière de coach longue de 40 ans, par une dernière expérience à la tête des Philippines (2018-2019).