« Vous aviez prévenu que vous n’alliez pas lâcher votre idée, vous n’avez pas changé d’avis ?
Non autrement j’aurais fait différemment. Je vous ai annoncé déjà que je considère que les six matches de Ligue des nations doivent servir à incorporer de nouveaux joueurs et répartir le temps de jeu. Après on peut parler des problèmes défensifs etc…. en mettant les quatre qui ont joué l’Euro derrière, ça aurait amené plus de sécurité. Comme j’ai eu à le faire avant la Coupe du monde, si c’est pour prendre les joueurs et ne les faire jouer que cinq ou dix minutes… Je l’assume même si ça peut avoir des conséquences sur le résultat. Mais pour avoir des réponses… Ça aurait pu aller graduellement pour Michael (Olise) par exemple en entrant 15 minutes. Si on avait un calendrier différent avec un des éliminatoires pour la Coupe du monde, je n’aurais pas choisi ce cap-là, c’est une certitude. Mais je l’ai choisi, parce que je considère qu’il faut passer par là. Je ne vais pas changer de cap.
Randal Kolo Muani pourrait en profiter, dans quel état d’esprit l’avez-vous retrouvé ?
Avec nous, il est en confiance à chaque fois que j’ai eu besoin de lui. On connaît la situation dans son club. Il peut occuper plusieurs positions. Il avait de très bonnes intentions, mais il a eu ce petit problème fébrile, la veille au soir qui l’a empêché d’être disponible. Il sera concerné demain.
C’est dans les périodes difficiles qu’on voit émerger les personnalités fortes, est-ce plus un match pour les hommes que pour les joueurs ?
Quand il y a des joueurs, il y a des hommes derrière. Il y a une analyse individuelle et une analyse collective. Il y a d’autres joueurs qui seront concernés. Avec toujours le même objectif : faire du mieux possible. C’est plus compliqué de par le dernier match mais il y a la possibilité pour le groupe à travers le match de demain de faire des choses mieux.
« Je suis en immersion, je fais ma propre analyse avec des éléments en interne que vous n’avez pas »
On parle beaucoup des calendriers en ce moment, êtes-vous agacé par ça ?
C’est comme ça. Que voulez-vous que j’y fasse ? Personne ne va dire le contraire, que ce soit les joueurs ou les sélectionneurs. On subit ce qui est décidé. Les calendriers sont chargés avec des périodes de vacances écourtées et des préparations qui existent peu ou pas. Il y a des blessés, on en a eu deux durant le rassemblement. C’est un constat, c’est factuel. Qui peut changer ça ? Est-ce que ça va dans le bon sens ? Non, je suis catégorique là-dessus. Mais ce sont les décideurs qui décident.
Vous avez pris la responsabilité de la défaite contre l’Italie (1-3), êtes-vous sous pression ?
De par ma fonction, j’ai toujours assumé l’entière responsabilité, même vis-à-vis des joueurs, ce qui ne m’empêche pas de leur dire ce que je pense. Je ne suis pas là pour juger ce qui est écrit ou dit. Vous faites ce que vous voulez. Cela fait partie de ma fonction. Je suis en immersion, je fais ma propre analyse avec des éléments en interne que vous n’avez pas. Que les supporters soient déçus… Il peut y en avoir des plus excessifs que d’autres. Je ne vis pas dans un bunker. Je comprends ça et ça fait partie de ma vie de sélectionneur.
Est-ce que la rotation peut concerner les gardiens ?
Pas forcément, même si cela rentre dans ma réflexion… Mais pas forcément ».